Ananké est une pièce sonore en trois parties basée sur la mythologie grecque et surtout sur les divinités du destin que sont les trois moires.

La première partie, Khloto, utilise comme matériaux de base, des sons enregistrés. Le nom de cette moire provient du grec ancien klôthô, filer, qui tisse à partir de morceaux épars, le fil de la vie. Cette divinité règne sur le passé, ce qui a fait advenir l'homme. 
J’ai pensé cette introduction comme un cut-up de sons trouvés, pris, volés, oubliés, émergeant du silence. J’ai souhaité faire apparaître et tisser ensemble trois types de matières : des sons de voix, du field recording et des sons concrets issus d’objets quotidiens.
 Cet empilement de sons de natures disparates tisse et joue avec les différentes typologies pour faire émerger, finalement, un son massif. De ce chaos sonore indistinct, je tente de faire émerger une forme d’harmonie.

La deuxième partie, Lachésis, se compose d’un son continu harmonique créé au synthétiseur. Ce son évolue tout doucement, de manière à la fois continue et en partie imprévisible. Ce nom provient de lagkhánô, tirer au sort. Lakhesis déroule le fil et préside le sort de l'être. Elle règne sur le présent, c'est elle qui décide du cours et des embûches de la vie.
Mais ce son se désagrège tout doucement. De manière presque imperceptible, la matière musicale évolue vers le bruit, jusqu’à un point qui aboutira au silence. C’est la troisième partie: Atropos.

Atropos, qui provient de a- et de tropi qui est le privatif de tourner. En coupant le fil de la vie, Atropos arrête le fuseau dans sa course. Elle est le principe irréversible de destruction et de fin. C'est d'ailleurs cette racine qui a donné le nom entropie aux processus irréversibles en physique. Atropos est le futur, ce qui de façon irrémédiable arrivera.

Au-delà de cette analogie, je souhaite donner à vivre au spectateur une expérience de désagrégation du son et comment elle modifie l’écoute. Par l’éclatement des harmoniques et l’écrasement du son, c’est toute notre écoute des espaces dans lesquels les sons se développent et vivent qui est modifiée.

Ananke

/!\ Cette pièce s'écoute sur des bons haut-parleurs et à un volume suffisant. /!\
 
Une personne coure à perdre haleine, une autre reste là affairée à contempler la beauté de la mer et à regarder les feuilles tomber. Toutes deux existent dans le même espace-temps, sous le pont Albert Louppe à Brest, un pont en béton que la mer et le temps ont doucement grignoté, tant et si bien qu'il tombe en morceaux. Ces deux personnes ne se connaissent pas et semblent n’avoir rien en commun. Les corps, en tout cas, se heurteront l’un à l’autre.

Si cette pièce peut évoquer un Memento Mori, presque un voyage vers la mort, c’est par son écriture en entropie qui questionne le rapport entre musique et structure. La perte des repères musicaux (notamment la séparation entre musique et bruit) est le point de départ de la musique électroacoustique. Cependant, comme nous l’évoquent les réminiscences du musical et leur charge émotionnelle dans cette pièce, cela ne s’est pas fait sans une certaine hésitation de l’ouverture de la musique post-Russolo. Ce dépassement progressif du domaine tonal au cours du vingtième siècle, au fond, nous fait hésiter : Est-il une perte de sens menant à un abîme nihiliste, ou une mutation sociale inéluctable ouvrant vers des formes de composition plus intuitives ?

Un grand merci à Eric Broitmann ainsi qu'à la mairie de Brest

Louppe - A Gilded Eternity

Cette pièce est composée d’enregistrements électromagnétiques de l’ionosphère, de synthétiseurs et de ceux des micros de ma basse électrique.
Je cherche à faire rentrer le public avec moi dans cet imaginaire éthérique en même temps qu’ils rentrent en eux-mêmes grâce à l’utilisation de fréquences psychoacoustiques particulières.

Improvisation électromagnétique

À partir de la dimension symbolique des quatre éléments et la manière dont ils sont présents, sensibles et assez radicaux sur les côtes bretonnes que j’habite. J’expérimente comment faire image avec peu de sons et utilisant des enregistrements de natures très différentes. 

Tetrasomia

Avec Tetrasomia, je m’appuie sur la rencontre avec les territoires de la ville de Brest, du Finistère Nord et les imaginaires qu’ils portent, notamment autour des marques des éléments sur les paysages.
Je joue sur des passages entre image fixe et création acousmatique pour expérimenter comment faire image avec peu de sons, tout en créant des archipels sonores flottant dans le silence.

tetrasomia_final_v2

Concert de notre pièce Tape is Burning avec Barbarauni (Thomas Diaz) réalisé à Mulhouse.

Avert erik

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