Des romans portés par des rencontres, une rencontre avec le monde, le vivant, l'océan. Le Grand marin est issu d'une longue expérience de pêcheuse en Alaska. Les pêcheurs se brûlent là-bas. Ma vie n'est qu'un support dans les livres. Le Coeur blanc est une fiction qui évoque le feu. Le livre aurait dû s'appeller Les abricots du rebut. C'est une fresque sur les saisonniers. Le Coeur blanc fait le focus sur un personnage, c'est différent. L'Ombre d'un grand oiseau porte un titre extrait d'un poème de Saint-John Perse. L'ombre d'un grand oiseau me passe sur le visage. Le livre narre de multiples rencontres avec des animaux : mouche, abeille, punaise, oiseaux, chiens...J'ai toujours aspiré à voler, oh l'ampleur du vol, aller au-delà des frontières, mais je suis prisonnière de ma condition humaine, et pourtant tout est animal en moi depuis le commencement des temps, ça palpite en moi, c'est présent et cette douleur parfois à concilier les deux car on est dans un monde qui accepte bien peu notre part animale.

Catherine Poulain - je suis prisonnière de ma condition humaine, et pourtant tout est animal en moi

Je n'écris pas parce que j'ai lu. Non, mais enfant j'étais possédée par l'envie de connaître. J'ai eu peur de trop lire, lire étant un monde en soi? J'ai choisi de vivre, de voyager, de travailler et d'écrire mes livres. Après je me suis remise à lire. Ecrire c'était donner un fil au chaos, faire exister des choses, rendre des fulgurances de beauté. Je pense qu'il ne faut pas penser aux lecteurs en écrivant. On risque de vendre sa voix. Il ne faut pas chercher à plaire. Il faut rester sincère en toute chose. Quand j'ai eu un contrat pour écrire, j'étais bergère. Tout de suite, j'ai eu peur de perdre mon âme, qu'on attende quelque chose de moi." Les autres livres ont été difficiles à écrire. Il faut écrire avec le ressenti. Il faut que je sente mon corps. Sinon ce n'est qu'empiler des mots.

Catherine Poulain - écrire avec son ressenti et son corps

"Je vis loin de tout. J'ai le plus lu en Alaska, quand j'étais pêcheuse. Il y  avait une petite bibliothèque à Kodiak. Je lisais pendant le quart. J'ai beaucoup lu sur les bateaux. Quand j'écrivais mes livres, je rêvais d'aller travailler dans une bibliothèque, mais alors mon chien m'a retenue. Mais oui j'ai beaucoup rêvé d'aller travailler dans une bibliothèque."

Catherine Poulain et les bibliothèques publiques

240208_1225_02

240208_1237

240208_1244

Michel Lambert Lecture Nouvelle Oeil De Fer

La course, celle qu'un jeune homme fait auprès de sa tante pour sa mère, acheteuse compulsive, en manque d'argent. Une relation ambiguë se noue entre la tante et le neveu. Evoquer l'argent en littérature était courant au XIXème siècle. Balzac; Hugo, Zola en ont fait un ressort dramatique. Jacques Richard a voulu évoquer la société à travers l'argent et le type de relations que son manque peut engendrer. Cet appartement où ils se retrouvent se révèle être un refuge. "Nos refuges sont aussi nos prisons", commente l'auteur. Quant au jeune homme, il paraît pris entre deux parenthèses, la tante et la mère.

Jacques Richard évoque La Course (Onlit)

Jacques Richard attend des livres qu'ils le fassent penser, qu'ils l'emmènent sur des chemins intérieurs. "J'ai des chemins de lecture d'un auteur à l'autre. Lire est un parcours." Les livres qui l'ont marqué ont formulé les questions qui étaient les siennes : la question du mal (Bataille, Sade), la question de l'être au monde, de la distance entre soi et le monde (Conrad), la question de l'écriture (Duras, Sarraute, Claude Simon sur le plan formel, Dostoïevski). Pour les Belges : Guy Vaes, Luc Delisse...Inciter les jeunes à lire, un conseil ? Henri Vernes, Camus...il faut lire de beaux classiques littéraires, qui portent des questions larges qui concernent les jeunes d'aujourd'hui. Ne pas leur donner des textes faits pour eux...Lire demande un effort. Il faut aller vers l'effort.

Jacques Richard, les auteurs qui l'inspirent

Jadis rat de bibliothèque, Jacques Richard préfère les acheter aujourd'hui. Mais c'est en bibliothèque qu'il a découvert les classiques et qu'il a emmené ses jeunes enfants. La bibliothèque 3ème lieu de vie ? Formidable pour le contact avec la pensée plurielle qu'elle permet.

R

Popular tracks