Le bruit du temps qui passe. 
De la femme qui se retourne et retrouve l’enfant.
Emmenée dans la cour des grands d’un pas en avant, 
elle a mis du temps à se souvenir qu’elle aimait le vélo.
Celui qui résonne et qui dingdong pour dire aux enfants qu’ils sont importants.

D’une cour de récré aux flots des pensées, la vie a pris de l’élan. 
Elle ne lâche rien même quand les enfants le demandent, insistants.
Quand la femme, enfant tout au fond, rencontre l’amant qui se souvient de sa fronde, l’étincelle s’anime.
Sur des talons hauts, elle brille et éclaire pour devenir flamme, pour devenir femme.

Il y eut l’île aux enfants.
Il y a des rires et des chants
Il y a la paix des amants.

Chh 20/10/2016

Sur une île

T’écrire, écrire sur le temps ou le silence pour retrouver un rythme intérieur.
Cessez de courir et entendre à nouveau battre le fond de mon coeur.
J’aimerais ralentir le temps et ébruiter le silence pour me rappeler que remplir ressemble à une fuite.
Un pas avant, rapide et distant, comme un long si long tiret qui sépare vie et trépas.
Long tiret si plat qu’il ne ressemble plus à rien.

J’aime que soit bondissant notre quotidien si fuyant. 
Comme des points de suspension qui perpétuent et laissent ouvert pour ne jamais découvrir un point qui serait final.
Comme une révérence maintes fois répétée, jamais maitrisée; saluant gracieusement un public médusé.

Le silence et le temps, comme frères de sans. Sans bruit ni fin. 
Perpétuant le soupir intérieur, celui dont j’ai besoin pour souffler plus loin.
A tous deux, j’en aime la profondeur, l’indistinct, le sans tain.
Venant ponctuer des journées bien entrain.

Tu me prêtes si bien ces instants, tu me les installes et me les allèges.
Aussi bien main dans la main que si loin aussi loin.

Sur un rythme intérieur

Ecoutez...

Un froid s’est installé. Au fond de moi. 
Mon coeur s’est envolé, affolé.

Comme enfermé, un geôlier et ses clés grimpent.
Profession incomprise, il parle à des portes et reste cloitré.
De haut en bas et de bas en haut, des grilles. 
Qui s’ouvrent et se referment.
Qui enferment et limitent. Odeur de fer et vue bouchée.
Un geôlier travaille et se confronte aux murs. 
De silences et de violences, il en fait sa pitance. 
Comme puni, il vit lui aussi reclus.
Cri de clés et tours de garde, peut-il seulement respirer?

Geôlier et prisonnier, frères de non sens et perte de libertés.
Qui a réellement le dessus et si aucun ne l’avait? 
Tous perdus.

Ce cri de l’enfermement que j’entends rappelle d’autres mondes violents.
Hauts murs si grimpants semblent apporter solutions trop souvent.
J’attends.
Demain, j’écouterai autrement et raconterai sûrement.

Film d’horreur et portes qui claquent.
Violence qui éclate.
Une sueur froide me parcourt le dos, comme un souvenir encore éclos.
Ce son envahit et parcourt chaque interstice de mon corps.
Il vibre de toutes ses ondes et ne laisse aucun répit.

Je veux me dégager de sa griffe, me libérer d’une proie.
La vie encerclée, ne jamais lâcher.

Ne garder que la joie…

Je voudrais te raconter pour refluer et « refueler ».
Le Rwanda et l’Angola.
Kinshasa et Monrovia.
Comment dire et que dire, je ne veux pas t’engluer.
Je veux juste profiter
de ta légèreté…

Interférences & Violences

J’ai écouté le son de la vie, celui du vent qui gronde, des coquillages qui craquent.
J’ai écouté à nouveau le bruit de ton cœur et la puissance de ton souffle.
J’ai appris qu’aujourd’hui c’est maintenant, à l’instant où je t’écoute.
Comme une mise en lien et un partage sans freins.
Pour avoir appris cela, j’ai eu envie de te raconter une histoire, mon histoire.
Laisser cette trace de mots que tu mettras en sons.
Ou pas.
Cette trace de nous qui subsistera et que d’autres petits ou grands enfants, Madeleine ou Clara
Prendront plaisir à parcourir du doigt.

Prendre le large, être sur le pont et regarder l’horizon du passé pour ancrer le présent.

Il n’y a pas eu d’instant constitutif du plaisir d’écrire. Pas de décision non plus. 
Des cartes postales envoyées des camps lutins et guides. Ces bouts de carton qui parlaient de nourritures souvent, d’émotions toujours mais rarement de grands événements.
Je me souviens en particulier de cette carte racontant que Brigitte, cheftaine adorée, m’avait donné en cachette une croûte au choco pour le goûter. Comme pour sceller un lien secret, particulier.
Je l’ai pleurée une bonne semaine Brigitte Parmentier. Mon frère s’en moquait, utilisant son patronyme pour rappeler la purée… Parmentier. J’avais vécu la fin de ce camp comme une rupture.
Je ne l’ai jamais revue, c’était bien une rupture. Je devais avoir 6 ou 7 ans.

L’écrit, les mots comme faiseur de liens entre générations. Une transmission familiale. Consciente et inconsciente. Mamy, mon arrière-grand-mère, morte le jour de mes 18 ans. Son souvenir le plus prégnant est celui où je l’entendais corriger des erreurs dans des textes lus, faire des mots croisés et me demander la signification de tel ou tel expression. Elle m’entrainait vers les mots, initiait mes papilles à leur goût. Mine de rien ou mine de tout puisque c’est l’un des seuls souvenirs que j’ai d’elle.
C’est la mère de Thérèse, Marylène et Jean Cassart.

ChhhhhHCcccccH