UN BEAU JOUR


Pourquoi vit-on la passion 
Qui n’est au fond qu’une relique
Qu’on nettoie au chiffon
Et range dans les classiques ?

Tu étais prévoyante
C’était beau de me rendre capable
Mais aujourd’hui, il vente
J’ai bien peur d’être perméable

S’éternise à l’envi et se dénoue un beau jour

Pourquoi nos regards nous congèlent
Et font de moi, un mister freeze ?
Le bonheur des autres me harcèle
On n’se fera jamais la bise

Tu étais arrogante
Ce n’était pas pour me déplaire
Mais à devenir chiante
Tu m’as ôté l’envie de plaire

S’éternise à l’envi et se dénoue un beau jour

Pourquoi les mots qu’on s’adresse
Fleurent si bon le déballage ?
On les écoute et on s’affaisse
Les prononcer nous soulage

Tu étais vigilante
Mais ce n’est pas pour mes absences
Qu’aujourd’hui tu rages 
La vie est faite d’indécences

S’éternise à l’envi et se dénoue un beau jour


Un Beau Jour

L'ENVIE D'ÉCOUTER MIOSSEC


À ce jour, j’aime
La tendresse à la rude
L’amour dans les dunes
Il faut donc faire avec

À ce jour, j’aime
La force du truc
Qui n’est qu’un truc
Tout sec
Tu me donnes envie 
D’écouter Miossec

À ce jour, j’aime
La chair que tu donnes
Les airs que tu te donnes
Il faut donc faire avec

À ce jour, j’aime
Les baisers qu’on canarde
Les jours où ça barde
La beauté de l’échec

À ce jour, j’aime
La force du truc
Qui n’est qu’un truc
Tout sec
Tu me donnes envie 
D’écouter Miossec

À ce jour, j’aime
La grâce du montage
Les Yeux sans visage
La splendeur de l’échec

À ce jour, j’aime
La force du truc
Qui n’est qu’un truc
Cul sec
Tu me donnes l’envie 
D’écouter Miossec

L’amour par mégarde
Les jours où ça barde
Il faut donc faire avec

...

L'Envie D'Ecouter Miossec

A DEUX

On fait les choses à deux
Simplement à deux

On fait la vie à deux
Communément à deux

Jules et Jim étaient à trois
Jules et Jim étaient à trois

On fait faire à deux
Un logement pour quatre

On fait l’amour à deux
Rapidement nous deux

Jules et Jim étaient à trois
J’ai bien compté
Jules et Jim étaient à trois

On fait Récré à deux
Séparément nous deux

On fait valoir à deux
Nos arguments d’adieu

J'ai compté jusqu'à deux
Tu es partie avant que je ne dise trois. 

A Deux

MA VIE SOUS LES BOMBES

J’ai écrit le scénario de « Ma vie sous les bombes » en deux mois. La contrainte était d’écrire uniquement les jours de pluie. C’était une sorte d’Apocalypse Now amoureux visant à redonner le moral aux plus pessimistes. J’aimais bien ce scénario de jeunesse même si durant toute l’écriture, j’avais eu l’impression d’être un cycliste fou sprintant pour la 58éme place.
Mais un soir d’hiver, le scénario de « Ma vie sous les bombes » fut incinéré dans une cheminée par mon ex-. Ce soir-là, elle égraina les dialogues du film en me regardant droit dans les yeux. A la Bresson.

Si j’étais malhonnête, je resterai avec toi. Je préfère être méchante que malhonnête. Page 21.

Je revois ses yeux.
Honnêtement, ce scénario de jeunesse ne valait pas grand-chose, mais je sus à ce moment précis qu’il fallait peut-être oublier l’amour et ce scénario pour se consacrer au film définitif.


Ma Vie Sous Les Bombes

ALLIGATOR

J’ai en tête un ciel gris, un drive-in sous averse
Le bruit sourd de ta vie, une antique VHS
Je l’affronte esseulé en repensant trop fort
Aux jours dorlotés, aux larmes alligators

Je t’ai en tête
Je n’ai plus ma tête
Je suis en miette
Je n’ai plus ma tête
Je t’ai en tête
Je n’ai plus ma tête
Je suis en miette

J’ai en tête des fleurs rouges, un carnet moleskine
Un jeune rêve qui bouge, la vie qu’on nous destine
Je pleure des baisers qui alarment ton corps
A trop sangloter on vire alligator

Je t’ai en tête
Je n’ai plus ma tête
Je suis en miette
Je n’ai plus ma tête
Je t’ai en tête
Je n’ai plus ma tête
Je suis en miette

J’ai en tête un vent bleu, une porte cochère
Qui s’ouvre sur nous deux, ton regard est sévère
Je décore le passé, en beuglant si fort
Que les jours dorlotés deviennent alligators

Je t’ai en tête
Je n’ai plus ma tête
Je suis en miette
Je n’ai plus ma tête
Je t’ai en tête
Je n’ai plus ma tête
Je suis en miette

Et puisqu’on regrette...
Ah ces fins de fête... Pourquoi, je guette ?

Disparue Juliette
Disparue Juliette

Alligator

Les Vainqueurs

Au Bord Des Falaises

Il Fait Froid

LES PLONGEOIRS

J’ai toujours des plongeoirs au loin dans ma mémoire
Les ténèbres en affection, la peur de décevoir
Du haut du tremplin, Les bordures de ravin
J’ai vu les nuits passées, l’aube désenchantée

J’ai grandi en plongeant, j’ai grandi en plongeant
Pour tester l’adolescent, pour rester adolescent

Le vertige de voir qu’on a grandi ainsi
Des saltos dans le noir au fond de nos envies
Les plus beaux plongeons au fin fond de la nuit
A ne plus savoir quoi faire, à ne plus savoir qui se faire

J’ai grandi en plongeant, j’ai grandi en plongeant
Pour tester l’adolescent, pour rester adolescent
J’ai grandi en plongeant, j’ai grandi en plongeant
Pour tester l’incandescent, pour rester incandescent

J’ai toujours des plongeons au loin dans ma mémoire
Des nuits sans conclusion, le fin mot de l’histoire
Les plus belles chutes où jeunesse s’enfuit
Éclaireront toujours le circuit de nos vies

J’ai grandi en plongeant, j’ai grandi en plongeant
Pour tester l’adolescent, pour rester adolescent
J’ai grandi en plongeant, j’ai grandi en plongeant
Pour tester l’incandescent, pour rester incandescent

Les Plongeoirs

Playlist OUI FM, LE MOUV', RADIO NÉO...

Le clip se réfugie là :
http://www.decalm.com/linnocence-vole-vers-hawai-et-vers-le-septieme-art/

UN JOUR DE MAI

C’était un jour de Mai
Qu’on ne pouvait pas craindre
Le soleil aux aguets
N’arrêtait pas de geindre

C’était un jour de Mai
Qui m’avait frappé
Quand le seul mot qui vient c’est : « Aïe »
L’innocence vole vers Hawaï

C’était un jour de Mai
Qui voulait qu’on l’embrasse
Bien loin d’imaginer
Qu’une journée, ça se tabasse

Un jour de Mai
Bon jour pour un casse
Une fille tant désirée
Idole de l’interclasse

C’était un jour de Mai
Quelque peu affolé
Un jour de Mai
Qui m’avait frappé
Quand le seul mot qui vient c’est : « Aïe »
L’innocence vole vers Hawaï

C’était un jour de mai
A l’esprit vorace
Qui avait dans son panier
Des ébats sans préface

Un jour de mai
Qui laissera des traces
Des fringues bien salopées
Disgrâce

C’était un jour de Mai
Quelque peu accablé
Un jour de Mai
Qui m’avait frappé
Quand le seul mot qui vient c’est : « Aïe »
L’innocence vole vers Hawaï

...

Un Jour de Mai

Le clip se réfugie là :
http://www.youtube.com/watch?v=zMV21KQbAJY


L'IDYLLE


Visite voir cette idylle
Elle est furieuse et pas nette
Cet amour, c’est sûr, vaccine
Et vaut bien quelques vestes

Subissant le dictat des dictées
Je goûtais par ailleurs
Aux haleines tic-tac mentholés
Des filles à la douce sueur
  
Visite voir cette idylle
Visite voir mon idylle

Visite voir leurs idylle
Elles sont molles et malhonnêtes
Ces amours, c’est sûr, se dealent
À ceux qui vivent de miettes

Visite voir mon idylle
Elle est vaine et suicidaire
Cet amour, c’est sûr, vacille
Et sent bon le calvaire

Subissant les poupons des poupées
Je goûtais par ailleurs
Aux beautés expérimentées
Du lycée, la fine fleur

Visite voir cette idylle
Visite voir mon idylle 
Visite voir cette idylle
Visite voir mon idylle
  
D’en avoir copié au stencil
Nos parents végètent
Et refusent en bloc l’idylle
La contrainte des étreintes

Visite voir mon idylle
...

L'Idylle

Avec ce troisième album, Disparue Juliette, le duo toulousain De Calm continue de regarder droit dans les yeux la pop mélancolique des ainés, tout en remuant une vase singulière qui fait d’eux des outsiders à l’élégance constructive. A l’heure où la notion d’album n’est souvent qu’un prétexte, Guillaume Carayol (écriture et chant) et Mickaël Serrano (composition) veillent au contraire à lui rendre son lustre. Outre le plaisir de bâtir un ensemble où toutes les chansons sont abordées avec un soin équitable, ils envisagent aussi les souterrains qui mènent d’un album à l’autre.

Pour eux, faire un album, c’est retrouver un plaisir enfantin même si le vernis a une apparente gravité. Cette réjouissance et l’ironie qui se dégagent de l’ensemble, on peut l’observer dès la pochette avec cet alligator en laisse, à la recherche d’une hypothétique Juliette.

Produit avec Mako, l’un des fidèles collaborateurs de Daho et avec la section rythmique de ce dernier, cet album vise à étendre l’harmonie amorcée avec les deux précédents : Le Film Définitif  et Amour Athlétic Club. Le premier absorbait le travail de réalisateur de Guillaume tandis que le second, agitait son passé de footballeur sentimental. Tous deux avaient été accueillis favorablement par les médias et les radios, avec notamment la chanson « Un Jour de Mai » largement playlisté. Ils leur avaient permis d’être distingués lors d’un concours des Inrocks ou encore de figurer dans la sélection du Prix Moustaki, tout en se produisant aux quatre coins de la France.

S’il existe des liens tangibles entre les albums, le petit dernier se distingue par la présence généralisée de claviers. On pourrait rapidement le classer dans la pop synthétique actuelle sauf qu’ici les batteries sont jouées, les basses sont véritables et les guitares servent parfois à fabriquer des sons artificiels.

Pendant plus d’un an, Guillaume et Mickaël ont travaillé avec Mako en essayant de se surprendre l’un l’autre, et en n’excluant pas que ça groove. Ce mot peu usité dans le langage de la chanson à texte a été plutôt bien accueilli à Saint Jean de Luz, au Studio Drop-In où l’album est né. Là-bas, ils ont cherché l’harmonie en redessinant, à leur façon, les frontières de la chanson et de la pop.

Disparue Juliette, ce sont les derniers mots écrits lors de l’enregistrement, pour le final de la chanson Alligator. A l’âge où l’on remarque plus facilement les disparitions autour de soi, c’est aussi un peu « Disparue Jeunesse ». Car il faut bien dire que le thème de la disparition rôde un peu partout : la disparition amoureuse qui hante la plupart des chansons, des pays qui s’apprêtent à disparaître en sautant d’une falaise (Au bord des falaises) ou encore des frères qui s’esquivent alors qu’ils sont voisins (Les Rues Qui Nous Séparent).

L’ensemble peut sembler désespéré alors qu’en réalité, c’est gorgé d’espérance. De par la musique et de par les lueurs qui sommeillent dans chaque texte (« Il existe quelque part un geste amical, un espoir ») mais aussi à travers la poésie humaniste des clips que réalise Guillaume pour eux et pour d’autres artistes.

A l’image de ce travail de réalisateur, il y a toujours cette volonté d’être à bonne distance, à bonne pudeur comme sur La Bonté Est Bizarre inspirée par les événements tragiques du Bataclan ou comme dans Il fait froid qui conserve jusqu’au bout le mystère qu’il renferme.

Au bout du compte, de la noirceur apparente des textes se dégage toujours une euphorie colorée qui trouve son équilibre dans les mélodies pop. Cet album n’a qu’une seule vocation : faire du bien.

DE CALM

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