Une enfance mélancomique

Quand ma mère me mit au monde
Elle me trouva tant immonde
Qu’elle voulut me remplacer 
Par le bébé d’à côté
Avec ça c’était réglé
Œdipe pouvait se rhabiller
Quand ta mère peut pas te voir
T’as pas de complexe à avoir

Plus tard quand j’ai eu cinq ans
Dans le p’tit jardin d’enfant
Les fillettes me confondaient 
Avec une mascotte déguisée
Quand les parents protestèrent
Devant mes apparitions
Ma mère me fit changer d’air
Après la troisième pétition

La première pelle que j’ai roulée
M’a été toute droit livrée 
Avec mon premier râteau
Il ne manquait plus que le seau
C’était plus du bac à sable
Pas plus que des bacchanales
La fille me trouvait potable
Mais surtout très original

Tout cela grâce aux copains
Qui avaient concocté pour moi
Un énorme baratin
Afin qu’elle eût pitié de moi
Et pendant cette première touche
Je me suis bien rincé l’œil
Elle s’est rincé la bouche
Et je me suis retrouvé seul

Vint le temps de l’adolescence
Quand les boutons d’or bourgeonnent
Sur nos profils de faïence
On me surnommait le téléphone
Et puis ma voix s’est mise à muer
Quand j’ai essayé de chanter
Les gens m’ont traité de bouffon 
Et j’ai trouvé ma vocation

Etre un loser patenté
C’est pas donné à tout le monde
C’est un effort régulier
Une attention de chaque seconde
Mais j’ai enfin trouvé ma voie
Le seul créneau resté libre
Et pour la toute première fois
Je me suis senti revivre

Texte & musique : B. NHEM 
Extrait des "Déboires mélancomiques de Basile D."

Une Enfance Mélancomique

Notre amourette

Toute la rusette, nous l'avons dépouillée.
Et la rosette du matin a coulé
Ta tête rasette, tu l'avais annoncée
Et ta risette quand tu m'as regardé.

Les castagnettes, elles nous font danser
J'me cache la tête pour pouvoir résister
Je passe la fête à vouloir t'éviter
Toi tu t'entêtes à me laisser douter

Mon âme désuète, tu l'as bien envoûtée
Mon cœur poète, tu l'as bien enflammé
Ton corps, esthète, je l'ai tant contemplé
Je te déteste pour t'avoir trop aimée.

Les folles gambettes, nous y avons goûtées
Les idées faites, nous en avons parlées.
Comme des bêtes, nous nous sommes torturés.
Mais le plus chouette, c'étaient les doux baisers.

La fine fleurette est aujourd'hui fanée. 
Notre amourette, maintenant c'est du passé.
Le doute en tête et la belle liberté. 
Libre peut-être, mais tout seul à jamais.

O, ma mie, mazette, comme tu as bien changé.
Que je regrette de t'avoir tant donné.
Si je m'arrête aux souvenirs mauvais,
Notre amourette n'était que du surfait.
Notre amourette est déjà oubliée.
Notre amourette fait partie du passé.
Notre amourette est déjà oubliée.


Texte et musique : B. Nhem


Notre Amourette

Non, ça ne finira jamais!

 Non, ça ne finira jamais!
Pas le temps pour guérir,
Mais tout le temps pour souffrir.
Les cicatrices ne sont point fermées,
Alors rouvrons les plaies!
Les cris, les pleurs et les tâches rouges,
Il n’y en a jamais assez!
Des co-ministres, ex-communistes,
Correspondant par communiqués,
Copinant, collaborant avec les copains d’à côté.
 Non, ça ne finira jamais!
 Non, ça ne finira jamais!

 Quelques années de plus ou de moins!
Quelques millions de morts? Trois fois rien!
Recommençons le cercle infini!
Accusons la fatalité ou accusons l’autre parti(e)!
Les mines ne sont pas toutes trouvées,
Alors réutilisons-les!
 Non, ça ne finira jamais!
 Non, ça ne finira jamais!

 Exode! La capitale est désertée!
Des foules marchant dans les rues,
Une impression de déjà vu.
Un peuple maudit par l’histoire,
Circulez, y a rien à voir!
À part quelques chiens, à part quelques chiens
Qui se déchirent l’accès au pouvoir 
D’une patrie à jamais condamnée!
 Non, ça ne finira jamais!
 Non, ça ne finira jamais!

Textes et musique de B. Nhem

Non, Ça Ne Finira Jamais

Place des Vosges
                 						
Paris morose un soir d’octobre                    	
Le vent d’automne la rendait sobre
De Rambuteau aux Francs Bourgeois
Place aux briques roses Place des Vosges

Quand Paris nous réunit, sur un malentendu	
Qui rit de nos coeurs épris au coin de la rue ?

Les objets de la galerie                        		
Nous snobaient sans montrer leur prix
Sous les arcades mon coeur nomade
Fut prisonnier à tout jamais.

Quand Paris nous réunit, sur un malentendu	
Qui rit de nos coeurs épris au coin de la rue ?

Tous les passants qui nous croisaient		
En épiant nos doux baisers
Ils déversaient leur jalousie
En nous lançant leurs mots aigris

Quand Paris nous réunit, sur un malentendu	
Qui rit de nos coeurs épris au coin de la rue ?
“Paris est bien trop petit pour un si grand amour”


Andee Lou & Monsieur Bison
Extrait de "Un Mariage..."
Texte et musique de B. NHEM


Place Des Vosges

Le malentendu

Andee Lou :
Je suis tombée sur un bel et sombre inconnu        	
Qui m’a séduite sans que je m’en fusse aperçu        	
J’ai offert un bisou                        			
Et il m’a dit: “C’est tout?”                    			
Et là ce fut la fin de tout                        			

Monsieur Bison :
J’ai rencontré une belle et claire inconnue            	
Que j’ai séduite sur un petit malentendu            	
Je lui ai dit: “C’est doux!”                    		
Elle a compris: “C’est tout?”                			
Ce fut là le début de tout                        			

Quand la lumière s’est éteinte dans la salle        
Et que le film a commencé                    	
Dans les bras fort on s’est serrés                  
On n’a pas suivi grand-chose au final		
On est parti se promener 				
De Rambuteau jusqu’au Marais.		


Andee Lou & Monsieur Bison
Extrait de « Un Mariage… »
Auteur / compositeur : B. NHEM


Le Malentendu

La demande

J’voudrais qu’ tu t’ maries avec moi, Marie
Que tu te fies enfin à moi, Marie
Que tes matins soient plus sereins
Que tu sois bien au quotidien
Alors je te demande ta main

J’suis prêt à prendre un vrai boulot, Marie
A ne plus faire le rigolo, Marie
Afin qu’on lie nos deux destins, 
Que tes problèmes deviennent les miens
Alors je te demande ta main

Quand j’te vois partir avec d’autres
Je m’dis, putain, c’est pas d’ma faute
Si j’suis pas grand, 
Si j’suis pas beau
J’ai pas d’argent
Pour des cadeaux
Je n’ai que mon cœur à revendre

J’suis prêt à cesser d’picoler, Marie
A rester sobre tout’ la journée, Marie
Quitte à mourir avant l’ délai
J’préfère encore que ce soit fait
Pour les beaux yeux d’ma bien-aimée

Tu m’donnes envie d’être un gars bien, Marie
Et ça, j’t’assure que c’est pas rien, Marie
Avec tout c’que j’ai encaissé
J’suis prêt maintenant à tout donner 
A celle qui partagera ma vie

Quand j’te vois partir avec d’autres
Je m’dis, putain, c’est pas d’ma faute
Si j’suis pas grand, 
Si j’suis pas beau
J’ai pas d’argent
Pour des cadeaux
Je n’ai que mon cœur à revendre

Laisse-moi une chance de te prouver, Marie
Que je ne suis pas qu’un boulet, Marie
Que j’ai du cœur, du cœur, du cœur
Et que je t’aime, je t’aime, je t’aime
Ma vie sans toi ne rime à rien

Texte et musique : B. NHEM
Extrait des "Déboires mélancomiques de Basile D."


La Demande

Voleur de secondes

Le temps n’en fait qu’à sa tête
Entre déluges et jours de fête.
Et les anciens fiancés 
Qui ne peuvent plus danser.
La faute à qui ?
On se le demande !
 […]
J’ai pris le temps de t’en parler,
Tant pis si ton entêtement t’empêche d’entendre
Ce que j’ai à te dire et qui me fait souffrir.
Et mes lèvres qui brûlent rien qu’à l’idée
Que j’articule de telles pensées.
 […]
Par un après-midi pluvieux,
Je me suis retourné.
Et soudain mes yeux
Sont alors tombés
Sur quoi ? Sur rien !
Rien d’important, rien de remarquable,
Mais juste assez pour écrire quelques mots
Pour un nouveau morceau.

Et je remplis l’air de vide.
L’air de rien, je ne dis rien.
Rien d’important, rien de remarquable.
Je vole votre temps.
Oui, je ne suis qu’un voleur de secondes.

Comme dans des vers de Prévert,
Rien à dire et rien à faire.
C’est le comble pour un auteur,
Plus de souvenir évocateur.
Mais certains s’en contentent
Et le chantent, et ça enchante
L’assistance qui en redemande avec insistance.

Et je remplis l’air de vide.
L’air de rien, je ne dis rien.
Rien d’important, rien de remarquable.
Je vole votre temps.
Oui, je ne suis qu’un voleur de secondes.

Et je suis là, à aligner mes mots
Qui ne riment à rien,
Qui ne riment même pas.
Mais je n’ai pas le choix, je n’ai rien à dire,
Rien d’important, rien de remarquable
Malheureusement le temps ne s’achète pas.
Simplement on le prend et on ne le rend pas.
J’ai pris le temps de t’en parler,
Tant pis si ton entêtement t’empêche d’entendre…
J’ai pris le temps de t’en parler,
Tant pis si ton entêtement t’empêche d’entendre…

Que je remplis l’air de vide.
L’air de rien, je ne dis rien.
Rien d’important, rien de remarquable.
Je vole votre temps.
Oui, je ne suis qu’un voleur…
Et je remplis l’air de vide.
L’air de rien, je ne dis rien.
Rien d’important, rien de remarquable.
Je vole votre temps.
Oui, je ne suis qu’un voleur de secondes.

Textes et musique: B. Nhem

Voleur De Secondes

La Toussaint

Ouvrez la cage aux blanches colombes
Pour qu’elles répandent à travers le monde
Le message envoyé des cieux
Destiné à nous dire adieu.

Levez le voile qui vous encombre,
Réveillez-vous, sortez de l’ombre.
Brisez le défilé funèbre,
Il est temps de sortir du rêve.

Sa mort pour vous est une perte,
Mais pour elle, une porte ouverte.
À quoi bon sortir les auréoles ?
Elle nous a joué son dernier rôle.

Ne l’étouffez pas par vos regrets,
Gardez-la juste au fond de vos cœurs.
Ce n’est pas la peine de résister,
C’est comme cela, l’un meurt, l’autre pleure.

Après la mort surgissent les remords,
Toutes les erreurs que l’on se remémore.
Tous ces conflits, toutes ces railleries
Prennent soudain un goût d'inaccompli.

Et finalement, dès cet instant,
L’on se rend compte, trop tard pourtant,
Que les défunts sont à honorer,
Mais les vivants étaient à aimer.

Textes et musique de B. Nhem

La Toussaint

Retour de l’étranger

O mon pays, mon vieux pays
Que j’ai longtemps ignoré !
Toutes ces années d’exil forcé
Ont fait grandir mon envie.

A ma descente, j’ai vu des terres
Comme un nombril écorché,
La courbe du fleuve et les rizières
Comme des étoffes déchirées.

Je suis un étranger
Je suis un étranger

Mon corps est lourd, mon âme peine
Et ma tristesse persiste.
Les gens autour qui vont et viennent
Comme des échos d’un vieux disque.

Je suis un étranger
Je suis un étranger

Les mines, les routes, dessinent des doutes,
Les maisons frêles sur le chemin,
Des cicatrices, du sang impur 
Et des sourires qui cachent la faim.

Je suis un étranger
Je suis un étranger

Tous ces visages qui se succèdent
Comme un rappel du destin.
Toutes ces images qui m’obsèdent
S’en iront-elles un beau matin ?
 
Je suis un étranger
Je suis un étranger
Je suis un étranger
Je suis un étranger


Textes et musique de B. NHEM


Retour De L'étranger

La Quiche

Je n’en reviens pas
D’avoir été convié
A ce dernier repas
Ma Quiche va nous quitter
Une période se meurt
Et emporte avec elle ses restes
Encore quelques heures
Il nous reste ce dernier geste

Nous ne le verrons plus dans nos couloirs
Il va partir pour une nouvelle histoire

Depuis tant d’années
La Quiche nous a tant donné
Les salles et les couloirs
Témoins de toutes ces histoires
Mais où donc va-t-il sévir ?
Où seront ses futures classes ?
Un pari sur l’avenir
Paris sera son prochain acte.

Nous ne le verrons plus dans nos couloirs
Il va partir pour une nouvelle histoire

Qui pourra s’en remettre ?
De ne plus voir sa silhouette.
On a beau se le promettre
Pour ne pas trop gâcher la fête.
Pas de colère ni de mépris
Pour n’avoir pas su résister
Aux sirènes de Paris
Pourtant tellement mérité.

Nous ne le verrons plus dans nos couloirs
Il va partir pour une nouvelle histoire


Textes et musique de B. Nhem


La Quiche

J'écris des chansons pour chaque occasion et j'invente des histoires.

Narathino

Popular tracks