Un titre fétiche, composé dans un train, que j'ai repris sans en retoucher une ligne. J'ai ajouté des cuivres et une basse. Et j'ai pas de photos de courgettes, alors des tomates. Voilà. Sinon, peut-être qu'elle sera dans mon prochain disque au printemps 2019, il y aura des surprises et de la classe ! Avec une photo de Pierre Wetzel

Chance - EP 8 titres MP3

Mon coeur va bien

Et si je reprenais une chanson d’un chanteur très populaire ? Et si je la chantais au premier degré ? En trafiquant un peu les harmonies, histoire de s’amuser un peu ? Voilà ce que j’ai fait un dimanche après-midi, sans trop me prendre la tête : j’ai joué « Tiago » sans écouter la version originale, en me basant sur mes souvenirs, preuve que la musique ne nous traverse pas mais qu’elle reste en nous.

Inédits Club Sanwich

Tiago - Paroles : Vianney - Musique : Vianney et Renaud Rebillaud ©Tous droits réservés

J’avais à peu près cet âge sur la photo lorsque mes parents nous ont rapporté triomphalement le 33 tours « Champagne pour tout le monde » d’Higelin. Révolution totale dans ma tête : encore aujourd’hui, ce disque est d’une poésie et d’une liberté folles. Il m’accompagne toujours, comme un fétiche, et je le connais par coeur. J’aurais pu reprendre « Champagne » ou « Tête en l’air » mais j’ai préféré « Cayenne c’est fini », pour le plaisir de bricoler les parties vocales et mettre du piano là où à l’époque, Higelin avait préféré toute une série de bruitages. Venez me voir en concert, je vous offrirait du « Champagne », qui sait !

Cayenne c'est fini (Paroles et musique : Jacques Higelin - ©Tous droits réservés)

J’avais, dans mon entourage professionnel, une personne très antipathique. Je pensais à juste titre qu’elle ne m’aimait pas. Un soir, elle m’a raccompagné jusqu’à chez moi et dans sa voiture, elle m’a dit : « je pensais que tu ne m’aimais pas non plus ». Quel temps perdu ! Mais quelques mois plus tard, j’avais trouvé ma chanson.

Je pensais que tu ne m'aimais pas

Je pensais que tu ne m'aimais pas - Paroles et musique François Cha ©2019

Un jour j'avais regardé ce reportage sur de jeunes LGBT qui racontaient leurs vies pas si arc en ciel que ça : l'intolérance au quotidien, les insultes, les rencontres clandestines, l'annonce aux parents et aux proches... Bref, et parmi eux, un jeune homme qui jouait du piano avec une infinie délicatesse, malgré les coups portés à sa dignité. Des années plus tard, la chanson est sortie de ma tête...

Club Sandwich

Didier

Petit exercice de style sur un thème très vague, la chance. J'aurais pu choisir la liberté, l'amour mais celui-là me parlait bien. Ça m'a aussi donné l'oportunité d'écrire une chanson de chanteur un peu looser, comme Jean-Claude Vannier (une autre de mes idoles) sait faire dans sa "Berceuse pour un raté" ou bien ma préférée "Debussy s'en fout". L'idée également, à part quelques jeux de mots pour le texte, c'était de caser mes trois mélodies en contrepoint, mais ça, je vous laisse découvrir !

Chance

Une chanson pour nous méfier d'être trop obéissants, parfois automatiquement, sans aucun contrôle. C'est aussi une réflexion sur le pouvoir : l'avoir c'est bien mais avec, on fait quoi ? Dîtes-moi si vous avez la réponse à mes questions ! Pour la musique, un hommage discret aux mélodies de Michel Berger et au piano de Véronique Sanson qui m'ont fait tourner la tête tellement c'était génial de les découvrir, adolescent.

N'obéis que dalle

Il va devenir un classique ce morceau, si vous continuez à le faire jouer et à m'en parler ! Pour la petite histoire - je sais que vous aimez les histoires - je l'ai écrit dans un train, après un week-end dans les Landes chez ma deuxième famille de coeur. Trois heures plus tard, tout était écrit, même la musique. Pour les pianistes, dîtes-moi si vous kiffez la main gauche !

A mon avis, celle-là c'est la plus dure que j'ai écrite. Pourtant, ça partait comme une ritournelle assez drôle, un peu à la Thomas Fersen qui loucherait du côté de chez Renaud / "En cloque", et puis je me suis dit que j'avais un sujet assez grave entre les mains : le désir d'enfant, la paternité et l'impossibilité de réaliser ces rêves-là. Bonjour l'ambiance ! J'espère que vous n'allez pas déprimer, allez, c'est une chanson, et puis côté musique, on passe par plein d'harmonies rigolottes, enfin, si on veut !

Mon ventre

Ah, cette ambivalence entre les couples d'amis ! C'est une mine d'or pour les auteurs de chansons, on ne s'en lasse pas. J'ai retravaillé le texte plusieurs fois avant d'en avoir le coeur net avec cette histoire, vous m'en direz des nouvelles !

Ton copain

J'adore les chansons romantiques et les belles harmonies, les dièses et les bémols. Si vous avez écouté le disque jusque là, j'espère bien que vous vous en êtes aperçu ! Cette chanson a été magnifiée par le jeu de piano de Benoît Coussot, mon fidèle ami et musicien de route de campagnes, de mariages et de colos, où nous écrivions les partitions toute la journée...

Club Sandwich - master - 21/03/19

Ma solitude

Et c'est par un soir d'hiver 2018 que je bondis de mon canapé pour aller pianoter frénétiquement la mélodie de ce qui allait devenir "Les giboulées"... Je me suis dit, pardonnez mon outrecuidance, putain quand on tient une mélodie comme ça, on ne la lâche pas ! J'avais déjà un bout de texte, en forme de clin d'oeil à Anne Sylvestre, et puis j'ai creusé cette histoire de femme qui se tient debout face à la vie, et qui en plus nous entraîne avec elle. Comme Anne Sylvestre, quoi.

Les giboulées

Ça, c'est ma chanson "gilets jaunes" ! Le texte est tiré d'une conversation avec un copain, on se disait : tu te rends compte du temps qu'on perd à rien foutre au travail ? On pourrait aller faire d'autres trucs plus enrichissants à la place... D'autant que c'est du temps qu'on ne nous rendra jamais et c'est dégueulasse, et puis pour ce qu'on est payés, et puis "eux" ils partent avec la caisse en plus... Voilà, j'avais ma chanson toute faite, il suffisait d'y ajouter une musique : ça tombe bien, j'avais quelques accords faciles et très agréables à enchaîner. Vous voyez que c'est facile d'écrire une chanson !

Bureau dormant

J'adore les films fantastiques, d'horreur, je suis un fan de beaucoup de séries aussi, et un jour, j'ai entendu dans ma tête ce petit ragtime mécanique, un peu compliqué à jouer mais qui marchait si bien... Quel rapport entre les deux ? Le texte bien sûr ! In English, of course, et en hommage à "Buffy" et "Dead like me", deux séries que j'adore et croyez-moi il y en a d'autres. Une fois de plus, saluons la performance magique de benoït Coussot au piano, qui a répété pendant des mois et qui nous offre un passeport unique pour les années folles ! Je vous conseille le clip, c'est par là : https://www.youtube.com/watch?v=CGOVlzBfFyw

Dead with me

Voilà la dernière chanson du disque, qui sonne comme une maxime définitive ! En effet, ne pleurons plus sur le passé, le présent et nous mêmes... C'est une de mes préférées celle-là, avec ces harmonies bizarres, et ce final grandiose à la Chopin... J'espère que vous avez eu du plaisir à écouter ce disque (ou simplement ce morceau-là), nous, on travaille d'arrache pied pour qu'on se rejoigne sur scène, dans vos boîtes aux lettres, dans vos villes, dans vos oreilles... Prenez ce disque (ou ce morceau) faîtes-le vivre, consolez-vous avec (c'est fait pour ça aussi, les chansons !) et revenez nous voir le coeur plein de belles choses. A bientôt, merci à toi qui m'écoute !

Je ne pleure plus

En voilà une chanson bizarre sur : comment on fabrique une chanson ! En effet, si on a rien vécu on ne peut rien raconter en musique, et d'ailleurs, la musique ne viendra pas toute seule si elle est privée d'émotions réelles... Clémentine Dufour - chère Clem - m'a aidé à finir le texte, avec tant d'autres soit dit en passant, et c'est Simone Signoret qui disait qu'il fallait vivre le plus possibles de choses pour pouvoir jouer ensuite. A bon entendeur, si j'ose dire...

Bricole

François Charpentier est né un 17 février 1974 à Brive-La-Gaillarde, en Corrèze, bien que son grand-père soit breton. Les Beaux-Arts et le Conservatoire bordelais sont les initiateurs de sa créativité libre, originale et sensible. Il s’ouvre ainsi à une multitude de références artistiques et musicales, du classique à la chanson, tout en jouant dans les pianos-bars sitôt la nuit tombée. 

Jeune diplômé du fait de la qualité de ses pièces sonores, il affine ses talents d’auteur-compositeur-interprète et d’arrangeur. Il fonde “Les Brutes Epaisses”, quatuor subtil de chansons réalistes et jazzy. Leur album “En public” délicieusement souligné de cordes, basson, piano, contrebasse et batterie, contient autant de valses sarcastiques, cherry et loosy que d’ambiances swingclass feutrées où les cravates sont de rigueur. Cet album sonne et jazze selon une chanson française inspirée d’auteurs singuliers tels que Thomas Fersen. Le public répond présent et l’entourage professionnel s’étoffe.

L’estimable succès du disque pousse naturellement le groupe sur les routes. Les concerts, portés par l’apparente décontraction de François, montent en puissance, au grès des improvisations et des chansons nouvelles. 
Quelques temps plus tard, avec des textes, poétiques, délicats, témoignant du confort affectif bancal des années 2000, on retrouve FRANÇOIS CHA seul au piano, porté par la chaleur des salles cosy (Le Zèbre de Belleville, le Divan du Monde), et dont la voix a gagné dans les graves. 

Aujourd'hui, il publie, réalise et produit son premier album « Club Sandwich », entouré du pianiste Benoît Coussot : leur rencontre musicale fait merveille, entre la virtuosité de Benoît et le chant faussement placide de François. Ce disque est comme une promenade amère sur la pression sociale, la fin des années bricole, le désir de paternité, le monde aliénant du travail… Une élégante forme de bilan distancié, et toujours classe.

François Cha

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