"Parfois, on pousse la porte d’un club sans trop savoir à quoi s’attendre et l’on tombe sur… Cheyenne. Leur nom et de rares vidéos vues sur le net m’avaient suffisamment intrigué pour m’attirer dans cette rue étroite, à deux pas du Bassin de l’Arsenal. Quand j’entrai, de sous-White Stripes terminaient leur set. Une des raisons de ma présence était justement que Cheyenne n’imitait personne. À moins d’imaginer que ces réminiscences early eighties fussent volontaires : Cure, Echo & The Bunnymen… pour le côté « climatique » voire « sculpture sonore » de leur musique. En les écoutant ce soir-là, j’éprouvai la sensation qu’ils jouaient ensemble depuis toujours, pourtant j’apprendrais plus tard que le guitariste ne les avait rejoints qu’une semaine plus tôt. Au centre de la scène, le chanteur ondulait sur le rythme aquatique des compositions. La voix sinuait sur les nappes de guitares, déversant une poésie que je n’avais plus entendue depuis… OK, j’arrête avec les références ! Cheyenne n’a pas besoin de ça.     
Ce premier EP vous permettra de vous faire une idée et vous laissera sans doute, comme moi, sur votre faim. Il vous donnera aussi envie, je l’espère, de pousser la porte du prochain club où ils se produiront. La scène est leur élément. Ils l’occupent sans esbroufe, mais avec instinct. Il n’y a pas de recette derrière leur musique, juste l’inspiration de quatre mecs qui regardent dans la même direction. Loin. Très loin."

Pierre Mikaïloff, août 2015, Paris  



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