Une vie de campagne, les liens de Muel est une pièce sonore réalisée en collaboration avec Amélie Taillard, résultat d'une résidence de trois semaines portée par l'association la Collective dans le cadre du CAT, compagnonnage artistique territoriale. 
S'y entremêlent les voix d'habitant.es de la commune de Muel, chacun racontant ses attachements aux sols et à la terre. Merci à elleux. 

« Le soir autour d’un feu, jeunes et cheveux gris continuaient à discuter assis sur des pierres ou dansaient sur des rythmes électro plus ou moins expérimentaux. Depuis, chaque nouveau séjour m’a apporté la conviction que, face aux menaces climatiques induites par une économie emballée et destructrice, les territoires traités par l’État comme des déserts peuvent être sources de solutions, à condition bien sûr de la mobilisation et de l’implication dans la vie locale. »

"Dans son ouvrage "Réveiller les esprits de la terre", Barbara Glowczewski fait le récit de ces multiples stratégies pour “résister au désastre” en montrant la créativité des luttes qui prennent forme aujourd’hui contre un rapport prédateur à la terre". Àla lecture de cet ouvrage, je me trouve en résidence dans la commune de Muel, dans la campagne ouvrant le pays dit de Brocéliande. Loin des stéréotypes, j’y découvre un attachement ambivalent à la terre, entre affection intime et exploitation mortifère. Je décide de mener des entretiens avec les habitant.es du village, d’écouter les histoires de familles, les souvenirs d’enfants, les amertumes face à une politique agricole agressive. L’imbrication de ces récits m’amène à écrire Cercles, fête du printemps, un rituel collectif d’attachement aux sols dans la tradition des célébrations agraires rythmant le milieu rural depuis des millénaires. J’ai besoin de croire que réside dans ces alliances entre vivants, humain.es, faunes, flores, sols, la possibilité de devenir territoire et de réveiller les esprits de la terre, anciens et contemporains.

Projet en collaboration avec les habitant.es, Marcel Minnier, Patrick Chesnay, Anne Guihard, Marcel Fortin,Anne Lochet, Le Bon Ami les enfants du centre de loisir d’Iffendic et de l’école démocratique de Muel, l’Atelier Manivelle, Amélie Raillard, Jen Orcher, dans le cadre du CAT (compagnonnage artistique territoriale) porté par @la.collective.rennes et la commune de Muel.

Une vie de campagne, les liens de Muel

Dans le ventre du monstre

Après avoir prédit et écrit de nombreuses apocalypses, les voilà comme des bêtes qu’il nous est impossible de contrôler. À deux minutes de ce que l'on nomme la fin du monde, il y a des catastrophes qui bouleversent le cours des choses. Pas toujours aussi éclatantes qu’une explosion, certaines, silencieuses, ont la puissance des drames trop attendus. Nous vivons à l'intérieur du ventre du monstre, voici notre « ici et maintenant » et nous devons faire des alliances improbables avec ce qui est présent.
Recommencer à zéro n'a jamais été la règle du jeu. Il n'y a pas de terres brûlées et stériles, seulement des sols et des coeurs dévastés. Et il reste toujours quelque chose.

LE QUINZIEME JOUR, sophrologie post catastrophe

En collaboration avec Amandine Braud et sur invitation de Annabelle Lacroix. 

"En France, on peut désormais mourir d’avoir voulu danser”. 
Alors,
Que la danse soit sale, avec des sauts, des bonds, des visages tournés vers le ciel, des corps trempés de sueurs, des cris, des trépignations, des bras qui s’agitent.
 "Je vous le dis : il faut porter encore en soi un chaos, pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante. 
Je vous le dis : vous portez en vous un chaos », 
voilà ce qu’il disait. 
Ce n’est pas une anesthésie, c’est un entrainement, un espace de renforcement pour les temps à venir. Voilà une heure de danse dont chaque morceau qui la constitue est une arme pour l’un ou l’une d’entre nous. Laissons-nous traverser par le courage de chacun et chacune, par des rythmes qui ne sont pas les nôtres. Il n’est plus temps de fuir, cette fois-ci « courage, dansons »

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Johanna Rocard