Je n’ai plus de philosophie depuis que je seul depuis que je vois ce qu’ils ont fait à ma vie,
J’peux pas sortir j’peux pas trainer alors j’attends et la journée j’fais que me noyer dans un grand verre d’ennui
On est là on tourne en rond, putain, y’a pas une âme ça vire au drame moi je deviens fou dans mon dix mètres carrés
Je suis confiné ma tête mon corps des confettis j’ai plus l’esprit et si je ferme les yeux c’est rien que pour m’évader

Allez ça part à Rio au carnaval les filles sont belles le ciel est bleu l’atmosphère est joviale
Là-bas on danse là-bas on rit c’est pas banal et quand j’regarde autour de moi je vois une lueur astrale
C’est des sourires plus grands que le monde un appétit de tous les sons c’est un frisson qui vient frémir à chaque seconde
Il fait si chaud mon corps de fragile s’évapore mais quand je rouvre les yeux la terre est froide j’ai beau bien crier je suis seul au monde

Refrain
Et ils sont où, les gens ? Les gentils, les amants ? qui s’embrassaient malicieusement sur les trottoirs de Ménilmontant
Et elles sont où les fleurs, les promesses du bonheur, qui coloraient la ville, la vie et faisaient jaunir le printemps ?
Et ils sont où les gens ? Et les cons et les chiants ? qui râlaient pour un oui, un non mais qui remplissaient l’air de son
Et ils sont où les rires ? Les promesses d’un avenir, qui coloraient la ville la vie et faisaient blêmir aux balcons 


Viser la lune ah ouais je te jure m’en parle pas j’peux même pas sortir pisser sur la dune
Les jours sont longs les nuits c’est pire j’en fais aucune et quand je pense à l’après c’est la putain d’angoisse j’ai pas une thune
J’ouvre ma fenêtre sans certitude je vois que le bitume mon âme divague et quand mon cœur s’absente mes mains ramassent l’écume
C’est l’horizon d’une mer d’été j’entends la houle je sens la brume et si je ferme les yeux des bateaux fument

Allez ça repart, allez on se barre, San Francisco, l’eldorado, l’océan est immense et on s’y noie en transe
Y’a pas d’après c’est le bout du monde mon gars l’air est plus frais on vagabonde et si tu regardes au loin un pont s’élance
Y’a des oiseaux qui viennent sourire, y’a des baleines qui viennent s’baigner, et quand la plage est vide j’reste sur le sable là où je suis tombé,
À l’horizon pas un clocher, des phoques émergent sur un rocher mais quand je rouvre les yeux j’ai même pas d’air je vais étouffer

[Refrain]

Des sacrifices s’il le faut j’en ai fait mais depuis un an j’vois plus ma mère mon meilleur pote c’est Olivier Véran
Y’a plus de cafés, y’a que des camés, y’a plus de sourires, que des soupirs
J’ai pas la foi, moi je perds ma voix, je crois plus ce que je vois et sous mon masque des pleurs affleurent
Moi je veux sortir, moi je veux courir, et si je m’essouffle je m’allonge dans l’herbe je ferme les yeux j’ouvre mon cœur

Ben ouais ça repart, âme éthérée esprit léger quand je rouvre les yeux c’est l’Italie
Le ciel est haut la rue est tiède, fenêtres ouvertes, petite sieste oklm, et quand les grand-mères crient moi je souris
Il est 6h c’est l’apéro, les gens sont beaux, la rue revit et quand je sors y’a du bordel dans tous les sens
Ça fait du bruit ça broie la nuit, leur meilleure vie, mais quand je rouvre les yeux y’a que du silence et des absences

[Refrain]

Et les fleurs elles renaissent mais y’a sonneper pour les sentir et si les trottoirs sont usés alors autant les éviter
J’ai trop craché de fumée, j’suis trop resté enfermé, mes murs sont jaunis eux aussi du soleil en papier mâché
J’ai rallumé la télé, écouté cent fois les news, j’ai plus ma weed alors je me drogue à leur live-feed
Je sais même plus l’heure qu’il est, je suis même pas certain de l’année, j’ai trop dormi, j’ai trop zoné alors je m’endors les poings serrés

Et mon cœur est bien vide, et mon âme est livide, moi j’ai plus d’forme et de la rancœur si je vise la lune c’est au sniper

Jules