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The Taste of Your Smile

Il y a des mots qui réchauffent rien qu’à les entendre. *Grand-père* en fait partie. Deux syllabes douces qui portent en elles l’idée d’un abri, d’un repère, d’un homme un peu courbé par le temps, mais debout dans le cœur des enfants. Un grand-père, c’est souvent un mélange de sagesse tranquille et d’espièglerie intacte. Il a vu passer les saisons, les modes, les révolutions silencieuses de la vie. Et pourtant, quand il rit avec ses petits-enfants, c’est comme si le temps reculait d’un pas.

Les grands-pères sont les gardiens d’une mémoire. Parfois bavards, parfois taiseux, ils détiennent les clés de récits que l’on ne trouve dans aucun livre : la guerre, les champs, les amours d’avant, les métiers oubliés. Ils parlent avec les mains, les silences, les regards. Et quand ils racontent, ce n’est pas seulement pour transmettre, c’est pour relier. Relier une génération à une autre, un enfant à ses racines.

Certains étaient sévères, d’autres tendres comme du pain chaud. Il y a ceux qui bricolaient dans l’atelier, ceux qui cultivaient des tomates géantes, ceux qui jouaient à chat autour d’un arbre, ou qui offraient des pastilles de réglisse en douce, comme un trésor. Chaque grand-père est unique, mais tous ont ce pouvoir incroyable de faire sentir à l’enfant qu’il est important, qu’il compte.

Quand on est petit, les grands-pères paraissent vieux. On ne sait pas leur âge, on ne se pose pas la question. Ils sont là, c’est tout. Solides, immuables, comme les meubles de la maison. Puis un jour, on grandit. Ils s’éloignent, s’effacent, parfois doucement. Et on réalise qu’on ne leur a pas tout demandé. Qu’on ne leur a pas assez parlé. Qu’on aurait aimé les écouter davantage, mieux les connaître. Les voir non seulement comme des grands-pères, mais comme des hommes, avec leurs rêves, leurs peurs, leurs chagrins, leurs erreurs aussi.

Il y a un regret discret qui accompagne souvent la perte d’un grand-père : celui de n’avoir pas assez su. Comment était-il enfant ? Quels liens avait-il avec ses parents ? Que pensait-il, au fond, de la vie, de l’amour, du monde ? On se surprend à vouloir revenir en arrière, pour lui poser toutes ces questions qu’on n’a jamais osé ou pensé formuler.

Mais les grands-pères laissent des traces. Des gestes, des expressions, des objets. Une façon de nouer un foulard, de rire d’un rien, de couper le pain. Parfois, on retrouve un peu d’eux dans nos propres gestes, ou dans ceux de nos enfants. Ils deviennent des échos, des murmures dans le quotidien. Et ces traces, précieuses, sont comme des petits cailloux semés derrière eux pour que l’on n’oublie jamais d’où l’on vient.

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