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*La Tour Jarretelle* est une chanson en équilibre, tout en filigrane. Elle ne dit jamais exactement ce qu’elle montre, mais elle le laisse entendre. Elle trace des lignes, suggère des formes, murmure des structures. Elle joue sur la confusion volontaire entre deux icônes : une de fer, l’autre de chair. Deux œuvres d’ingénierie. Deux gestes d’élégance. Deux façons de retenir le regard.

D’un côté, la silhouette la plus célèbre de Paris, dressée vers le ciel, tout en arches de métal, en tension, en dentelle d’acier. De l’autre, un accessoire intime, discret, sensuel, dont la fonction est de soutenir sans peser, d’attacher sans contraindre, de sublimer sans montrer.

Mais dans cette chanson, **les deux ne font qu’un**.

Car sous couvert de décrire l’architecture d’une grande dame parisienne, le texte décrit en réalité **un porte-jarretelles**. Avec ses attaches, ses lignes, ses crochets, ses courbes tendues. Le vocabulaire est celui de la Tour… mais l’image, celle du désir voilé. On parle de piliers, de frissons, de dentelle noire, de structure invisible. Et le tout repose sur une seule idée : **ce que l’on croit voir n’est pas toujours ce que l’on regarde.**

La chanson déroule ses huit pieds comme on fait glisser une lanière sur la peau. Sans heurt. Avec finesse. Les rimes sont parfaites, mais les sens, eux, glissent. On croit entendre une visite de monument, mais c’est un frôlement. Une évocation du tissu, une caresse métallique, un pont entre les hanches.

Et puis, à la toute fin, un glissement discret : le voile se soulève un peu, le regard se lève vers le ciel. Et là, l’image s’inverse. On comprend que la **Tour Eiffel elle-même**, avec ses arcs entrecroisés, ses attaches invisibles et son élégance droite, pourrait bien n’être qu’un immense hommage… au porte-jarretelles.

Ce n’est pas une chanson érotique. C’est une chanson architecturale du désir. Une chanson qui respecte autant la couture que la construction. Une chanson qui prend soin des mots comme on prend soin des gestes.

*La Tour Jarretelle*, c’est Paris qui flirte. C’est le fer qui devient soie. C’est la preuve qu’entre la ville et le corps, il n’y a qu’un pas. Ou un clip. Ou un chant.

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Kraftwerk

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