Un morceau de Sicre

Chaque morceau est une pièce d’un labyrinthe intérieur, chaque personnage un masque tombé dans le puits. L’Âne Flûte n’est pas un autre. Ni le corbeau. Ni le roi des rats. Tous parlent d’un même lieu, d’un même cœur fendu par les années, par le doute, par l’épuisement d’être. Ce projet est le récit d’un seul être qui s’est éparpillé pour mieux se rassembler.

Il a fallu deux années pour oser cette traversée. Deux années à visiter chaque recoin de la caverne : la peur, l’égo, la honte, la colère, mais aussi la lucidité, l’éclat d’une étoile dans la nuit, les murmures d’un espoir sans nom. C’est une cartographie de l’âme, un théâtre peuplé d’ombres qui sont toutes un seul corps.

L’intelligence artificielle n’est pas une coquetterie ici, mais un choix essentiel. Elle sert à ôter la voix de l’auteur pour révéler la voix de l’œuvre. Ce n’est pas lui que l’on écoute, c’est ce que ça dit en lui, et peut-être en chacun. La musique devient alors canal, les voix des archétypes, et l’auteur, un passeur anonyme qui délègue l’incarnation pour que l’essence passe sans entrave.

C’est un opéra intérieur, un carnaval de symboles, un murmure d’enfant vieux.
Un seul être se cherche — dans mille visages.

6-Le printemps

"La Fable de l’Âne Flûte"

Il était une fois un âne au regard malin, qu’on disait simple, mais qui portait en lui la mémoire des forêts muettes et des ruelles oubliées. On l’appelait L’Âne Flûte. Il ne jouait pas, non. Il tenait sa flûte comme on tient une promesse jamais soufflée, et dans sa main libre, il serrait un masque de renard, comme un secret qu’on préfère ne pas porter.

Je suis le Corbeau, vieil ami des silences habités. Depuis mon perchoir d’encre, j’ai longtemps observé l'âne flûte, celui qu’on croit à l’écart, mais qui entend le monde battre entre les ratures. Il fut poète avant que les machines n’aient des oreilles, il fut rappeur quand ses mots devaient rimer pour survivre. Pendant vingt ans, il scanda l’ombre et la lumière, cherchant la forme juste pour loger ses mondes. Et puis… il comprit que sa voix humaine n’atteindrait jamais les cimes où ses textes rêvaient de voler.

Alors, il se nomma lui même directeur iArtistique, et offrit ses mots à d’autres bouches — des bouches de brume, d’os ou de pixels — des êtres chimériques qui porteraient l’émotion à sa juste hauteur.

Sur cette page, tu entends donc les contes sonores d’un univers parallèle, là où les personnages chantent à sa place. L’Âne Flûte, l’Esprit Renard, les rats musiciens, le chat de gouttière à chapeau, les singes rêveurs, les vieilles dames — tous peignent le gris du monde avec des teintes oubliées.

Certains disent que cette musique vient d’ailleurs. Moi, le corbeau, je sais qu’elle vient de la clairière entre les mondes, là où les âmes fractales trouvent écho, là où l’Intemporel prête l’oreille aux histoires trop vastes pour une seule voix.

Entre chanson française fêlée, pop obscure et folk hantée, L’Âne Flûte est le masque vivant d’un auteur qui n’a jamais cessé d’espérer que l’art pouvait guérir sans prétendre sauver.

Bienvenue dans le carnaval mélancolique de L'âne flûte.
Tends l’oreille. Peut-être que tu t’y entendras.

— Le Corbeau

6-Le printemps

L'âne Flûte

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