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Dans le cadre de l'exposition Panorama 24 - L'autre côté (30/09 - 31/12/22) au Fresnoy - Studio national, nous vous proposons d'écouter les artistes exposés vous présenter leur installation.
👉 panorama24.lefresnoy.net

Ce projet est un début de recherche concernant la création d’un nouveau type d’image, dont les composants sont hérités de la photographie, et qui inscrit une réponse écologique dans son processus de création. L’extraction de l’argent, dont l’épuisement des mines est prévu aux alentours de 2035, est le sujet de cette électrographie qui rappelle la responsabilité du médium photographique dans l’utilisation de l’argent pour la création d’émulsions photosensibles, et la continuité de cette extraction dans la création des connectiques de cellules photovoltaïques.

Un panneau solaire provenant d’une entreprise chinoise, suspectée d’avoir fait appel à de la main-d’œuvre ouïghour, alimente trente-deux ampoules qui éclairent des cellules solaires collées sur une plaque de verre. Ces cellules produisent différentes puissances de courant électrique grâce à l’effet
photovoltaïque qui, au contact d’une solution d’eau et de nitrate d’argent, va déclencher la création de cristaux d’argent sur la plaque de verre.

L’infiniment petit se construit sur la plaque de verre tant que l’on y ajoute de l’eau et fait apparaître un monde où l’argent est moteur des connexions des différentes puissances de cellules cherchant à se rejoindre pour se développer.

Hugo Petigny | Électrographie de l'argent

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Ressasser un message vocal, une photographie ou des messages instantanés fait aujourd’hui partie du processus de deuil d’un être cher. Divers services numériques et autres comportements spontanés ont également vu le jour, des messages d’adieu en réalité virtuelle à la possibilité d’assister à un enterrement à distance via son smartphone.

Ancrant son travail dans une réflexion sur l’avenir des pratiques mémorielles et funéraires, physiques ou numériques, Magalie Mobetie propose au visiteur une expérience à la croisée des nouveaux services numériques du deuil (digital afterlife service) et des enjeux liés à la propriété des données personnelles. 

L’installation Mourning Cloud permet ainsi au visiteur de sauvegarder une apparition de lui-même à l’aide d’une unique donnée - son image - traitée par un algorithme de deepfake. Ce double virtuel restera en ligne aussi longtemps que le mourning cloud existera et pourra être convoqué à l’aide d’un numéro spécifique à chacun. Cette rencontre entre soi et son fantôme pourrait être un premier pas vers la gestion de notre héritage numérique, dans un contexte de recherche de l’immortalité par le biais des technologies.

Vous êtes invités à prendre place sur le tapis d’herbe et à vous saisir de la tablette pour commencer l’expérience.

Magalie Mobetie | Mourning Cloud Cloud - Will we all end up in the cloud(s)?

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À l’instar de nos empreintes digitales, pourrait-on imaginer une empreinte stellaire qui nous soit propre ? C’est à partir de cette question que l’artiste Guillaume Thomas conçoit l’installation Ad Astra, dans laquelle le visiteur est amené à découvrir l’empreinte astrale du top model Anna Cleveland, dont le visage devient le point de départ d’une projection dans le cosmos. Ainsi embarque-t-on pour une odyssée dans l’espace à travers des astres-visages dans le système solaire. 

Sous nos yeux, une trentaine d’années de mouvements planétaires, correspondant à l’âge de la jeune femme, se condense alors librement pour révéler son empreinte astrale. Cette exploration est incarnée par le visage en constante mutation de la mannequin, dans un dispositif de projection nous invitant à lever les yeux vers le ciel.

Guillaume Thomas | Ad Astra

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Dans son travail, l’artiste Ethel Lilienfeld s’intéresse à l’impact grandissant des avancées technologiques sur la vie quotidienne. Ses images interrogent particulièrement les standards esthétiques, les normes sociales, les notions d’identité et de genre. 

Invisible Filter aborde de manière métaphorique le rapport que nous entretenons avec notre propre image, aujourd’hui archivée et mise à jour en continu sur les réseaux sociaux. L’image de soi ainsi développée a donné naissance à un avatar, un double « augmenté » que nous avons l’habitude de modeler par l’intermédiaire de différents artifices virtuels, notamment les filtres numériques.

Sur quatre écrans, l’installation nous donne à voir un intérieur contemporain dans lequel deux femmes d’âges différents mais d’allures identiques se font face. C’est dans une atmosphère nocturne à la fois familière et inquiétante qu’un rituel de grimage se déroule, dans lequel les larmes de la plus jeune serviront d’élixir de beauté à la plus âgée.  

A travers la superposition de plusieurs niveaux de réalités Invisible Filter pose de manière angoissante l’éternel problème de l’image de soi, évoquant de façon contemporaine des figures issues de l’inconscient collectif tels que le mythe de Narcisse ou le conte Blanche-Neige.

Ethel Lilienfeld | Invisible Filter

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Depuis les profondeurs des grottes jusqu’à celles de notre cerveau, Hyperphantasia crée un espace de rencontre de 36 000 ans de technologies d’images, à la recherche de l’origine des images. 
Au paléolithique, on plongeait dans les profondeurs et l’obscurité de la caverne, avec le désir pour l’humain d’inscrire une œuvre de l’esprit sur les parois des grottes. En 2022, les sciences computationnelles nous permettent d’analyser de grandes quantités de données et de générer des prédictions. 

Pour cette installation, un réseau de neurones artificiels a été entraîné afin de fabriquer de nouvelles images de la préhistoire, à partir d’une base de données scientifique de la grotte Chauvet-Pont d’Arc. Une paroi vidéographique s’anime lentement, laissant entrevoir une « nouvelle » préhistoire, des imaginaires parallèles de nos ancêtres. 

En 2021, une mission du CNES et de l’ESA a étudié l’évolution du sommeil dans l’espace. Des données encéphalographiques enregistrées sur plusieurs nuits ont permis à l’artiste de travailler à partir de signaux de rêves de l’espace. Ces signaux du plus profond de notre inconscient sont incarnés dans des architectures de rêves en impression 3D. Un paysage issu des images mentales apparaît dans la lumière de la vidéo.
Depuis la génération de nouvelles images inédites de la préhistoire par un modèle de machine learning jusqu’à l’extrusion de sculptures de rêves de l’espace, on suit la naissance de nouvelles images des profondeurs de nos imaginaires qui vont fusionner et se synchroniser.

Cette œuvre est réalisée dans le cadre de la résidence hors les murs de l'Observatoire de l'espace, le laboratoire culturel du CNES (Centre national d'études spatiales).

Justine Emard | Hyperphantasia - Des origines de l’image

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Le Larousse définit le fantasme comme une « représentation imaginaire traduisant des désirs plus ou moins conscients ». Mais lorsque le « désir » se fait abject et morbide, que devient le fantasme ?

Cette œuvre remet en question la compréhension sociale et individuelle de la perversion. Elle s’attache à l’imaginaire socialement tabou qui englobe la violence et la sexualité – en se concentrant sur la manière dont il est accueilli par le récit personnel et sur les lieux de l’aveu.

Les récits sont introduits par le biais d’œuvres vidéo, créées par l’adaptation d’objets qui sont normalement utilisés pour réaliser les fantasmes “ déviants “ d’une manière considérée comme sûre - par le biais de jeux de rôles et de simulations ; un masque BDSM et un simulacre féminin réaliste.

Dans ce projet, ces objets sont détournés de leur contexte original de jeu de rôle fétichiste et érotique, et fonctionnent comme des médias permettant d’entrer dans la sphère intime de l’imagination taboue. Le masque BDSM devient un espace où les confessions intimes peuvent être écoutées, tandis que la poupée féminine entraîne le public dans un jeu ambivalent entre le regard voyeur et le consentement à être regardé, alors que le corps féminin objectivé devient étrangement vivant.

Agata Wieczorek | If-you-dont-go-anonymous-on- this-one-its-not-deep-or-dark- enough

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L’installation interactive Je(u), qui a été rendue possible par une mise en œuvre mathématique élaborée, transforme l’image du spectateur en une figure fugitive, inconstante et éphémère. La complexité du logiciel utilisé pour le projet est inversement proportionnelle à la légèreté et l’évanescence de ce qui se produit lorsque le spectateur traverse l’espace circonscrit de l’installation. 

On y découvre un mouvement de particules semblant suivre les mouvements de l’air. L’image du visiteur, d’abord un peu trouble, apparaît furtivement à l’écran avant de se dissoudre en un tourbillon de particules. Dans un perpétuel mouvement de temps et d’espace, celles-ci se posent peu à peu en sol et vont rejoindre celles des autres visiteurs passés avant nous. Les données de chacun restent en suspension dans l’espace virtuel, et continuent à interagir, formant un paysage en constante recomposition. Dans cette installation qui interroge les limites de la perception et du « soi », tout ce que l’on voit est un mirage, une image, renvoyant à l’interprétation du cerveau.

Jisoo Yoo | Je(u)

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En Afrique du Nord, entre la fin de l’Atlas et la plateforme saharienne, un lac asséché sépare le Machrek (le Levant) du Maghreb (le Couchant). Contre toute attente, c’est un paysage en perpétuel changement. Solar Noon en réinvente les coordonnées, y greffe des fragments de récits, sous forme de tableaux vivants où se croisent différentes croyances, symboles et rituels, dans une perspective imaginaire composite.

Le travail de Fredj Moussa mêle films et structures en acier, entre sculpture et dispositif de présentation cinématographique. Certaines structures activées dans le film sont disposées dans l’espace d’exposition en vis-à-vis de la vidéo. Une sculpture inspirée des héliophones, machines utilisées dans les opéras pour reproduire le son du vent, indique la présence constante en hors-champ du désert.

Le film fait basculer la réalité du désert dans celle des mythes, en explorant ses strates d’histoires, révélant des souvenirs ensevelis, dévoilés par fragments à partir d’extraits de textes de l’historien Hérodote, de récits oraux et de notes personnelles de l’artiste.

Fredj Moussa | Solar Noon

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Par une nuit sans lune dans l’Est de la Belgique, le 29 novembre 1989, de nombreuses personnes observent des phénomènes aérospatiaux inexpliqués. Des objets sombres de forme triangulaire transpercent le ciel dans un profond silence ; une lumière blanche, parfois éblouissante, émane des trois phares nichés sur ces astres mystérieux qui voguent dans les paysages crépusculaires du plat pays.

Ces observations constituent le point de départ de ce que l’on appellera plus tard « la vague belge d’ovnis », l’une des manifestations les plus documentées dans ce domaine et considérée encore à ce jour comme inexplicable. Une collaboration avec les forces aériennes belges permettra même l’enregistrement d’un écho non identifié dans le radar d’un avion de chasse F-16.

S’il est impossible de nier l’existence de ces témoignages, une approche plus sceptique explique qu’ils découlent d’une « contagion psychosociale » trouvant sa source dans une couverture médiatique dense. Pour les partisans de cette thèse, il s’agirait en substance d’un phénomène d’hallucination collective.

À rebours de tout raisonnement analytique, cette installation audiovisuelle invite le spectateur à vivre une expérience immersive et sensorielle reposant sur la circulation du regard. En partant de ces
étranges événements, elle vise à interroger la dimension subjective de la réalité et la porosité entre imaginaire et réel.

Joachim Michaux | SANS LUNE

L'artiste Saodat Ismailova présente son parcours

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Dans le cadre de l'exposition Panorama 25 (22/09/23 - 07/01/24) au Fresnoy - Studio national, nous vous proposons d'écouter les artistes exposés vous présenter leur œuvre.
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"Le Colloque des chiens", film de Norman Nedellec (23')
Touchés par la grâce de la parole, deux chiens philosophent dans le coffre d'une voiture garée sur le parking d’un hôpital, la nuit. Ensemble, ils dressent le sombre tableau d’une humanité encline à une grande calamité, effritant au passage nos certitudes un peu trop humaines. 
Librement adapté de la nouvelle éponyme de Cervantes "Le Colloque des chiens", écrite en 1613.

Norman Nedellec | Le Colloque des chiens

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"Corpo D'água", installation de Bianca Dacosta
"Corpo d'água" est une installation qui, tel un poème visuel et sonore, navigue entre un écran et une bâche plastique suspendues, au travers de deux projections vidéo. Un espace sensoriel se crée dans lequel un corps virtuel et liquide transite, flotte, plonge et disparaît, transporté par la mer, il habite une « serre à eau » qui conserve et soigne l'eau de pluie récupérée.
L'eau est ici une matière physique et une entité personnifiée, elle figure, dans l’écran et dans l’espace, le récit d’une fiction minérale qui nous invite à ressentir notre relation primaire avec cet élément qui nous constitue. Elle parle et coule en source de vie, de connaissances, de mémoires et de transmutation. Évoquant le passé et se déversant dans le présent et l'avenir où, à force de tentative humaine de la contrôler et de l’exploiter, nous retrouverons sous son emprise.

Bianca Dacosta | Corpo D'água

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"ÆQUO", film de Julia Borderie & Éloïse Le Gallo (20' 23")
Sonars. Sur un bateau océanographique, des corps géologiques en sel et en glace émergent depuis les profondeurs numériques d’un logiciel. Ondes gelées. Elles fondent et se délitent dans les mains des scientifiques. Loin, les glaciers s’égouttent. Un cor des alpes fait vibrer les montagnes.
À la croisée du cinéma, de la sculpture et delà science, "ÆQUO" active l’imaginaire de récits géologiques dans un contexte d’urgence climatique. Glaciers alpins filmés sur pellicule et paysages sous-marins reconstitués en 3D dialoguent. Imprimée en glace et en sel, la data devient palpable.

Julia Borderie & Éloïse Le Gallo | ÆQUO

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"La Construction d'un arbre", installation d'Ana Edwards
"La Construction d’un arbre" explore les continuités entre l’objectivation visuelle et l’instrumentalisation du monde, et la relation de cette dernière avec les mesures en Occident. Le projet est né d’une photo d'archive dans un catalogue de vente de 1909 sur
les espèces d’arbres à introduire au Chili à des fins industrielles.
La photographie, prise dans les plantations naissantes de monoculture d’eucalyptus, visait à promouvoir l’arbre comme une espèce à croissance rapide et à fort potentiel industriel. Pour illustrer les qualités de croissance rapide, un ouvrier a été utilisé comme mesure de comparaison. De là a émergé le projet : la conception de l’ouvrier de la photo d’archive comme un outil de mesure, comme une forme extérieure, un hybride homme/objet, et en même temps les plantations forestières comme un hybride naturel/technologique.

Ana Edwards | La Construction d'un arbre

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"Here be dragons", installation de Jérôme Cortie 
"Here be dragons" est une installation multijoeur qui propose aux spectateurs d’explorer un évènement quasi-mythologique : l’effondrement de l’âge du Bronze.
Durant cette catastrophe toujours mystérieuse, où les civilisations méditerranéennes périclitent en l’espace de 50 ans, le joueur est accompagné par le consortium astro-monastique : cinq divinités qui peuvent changer le cours de l’histoire.
Au travers d’une quête ancrée dans le quotidien, retourner des sandales trop grandes, c’est un monde bien plus vaste et complexe qui est suggéré. Ainsi, cette installation propose une réflexion sur les traditionnelles quêtes « Fedex » des jeux vidéo, mais aussi des perspectives sur la place du jeu dans l’espace d’exposition.

Jérôme Cortie | Here be dragons

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Alle Dicu, "Saint Georges", film, 2023
Trois femmes se retrouvent dans un appartement pour apprendre à regarder. Regarder quoi ? Des échantillons de marbre. La vision et la parole s’afﬁnent à mesure qu’elles  s’approprient la matière. Les blocs de marbre multicolore  ouvrent des fenêtres sur le monde et transcendent  l’espace de l’appartement.

Alle Dicu | Saint Georges

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Victor Villafagne, "You have the right to remain silent. Acoustic mind control weapons  that I’ve known & loved", installation, 2023
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You have the right to remain silent est une installation sonore craintive dans laquelle l’esthétique de l’espionnage et de la surveillance est poussée à son paroxysme. La porte des enfers de Rodin rencontre les 7 trompettes de l’apocalypse sous l’égide des organes du pouvoir d’un Big Brother paranoïaque.
Sur une cage de métal semblable à un instrument de torture médiéval sont accrochés 55 enceintes 
à pavillon de public Address. Comme une arme sonore de défense et non létale, les canons à sons forment une sphère repliée sur elle-même, projetant le son dans toutes directions pour construire un espace psycho-acoustique complexe. Les radars 
et le système de vidéo surveillance détectent les présences, calculent la distance avec les individus leurs mouvements. La détection faciale et de suivi du mouvement est utilisée par le système pour évaluer l’intensité de sa réponse face à toute intrusion. 
La pièce construit tout un système paranoïaque confrontant les techniques sonores militaires et dispositifs des sociétés de contrôle du XXe siècle aux systèmes de manipulation et d’influence de notre époque. Les flux vidéos des réseaux sociaux comme YouTube, Instagram et TikTok abreuvent en permanence le système dans lequel une intelligence artificielle appelée Rave les métamorphose. Entrainées sur des enregistrements de propagande et hymnes nationalistes, tant sur des datasets d’explosions, de tirs d’armes à feu, de cris, que sur la musique fonctionnelle développée par l’entreprise MUSAK et les Remix et top hits qui accompagnent tout le flux vidéo des réseaux sociaux, l’intelligence artificielle reconstruit les sons et les diffuse telle une hydre panacoustique. Un chatbot Gpt écoute puis retranscrit en texte les conversations avant de répondre avec une voix de synthèse aux échanges sous l’incarnation appelée Spectre.

Victor Villafagne | You have the right to  remain silent

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Jisoo Yoo, "Le plus ordinaire, le plus illusoire", installation, 2023
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Dans ce projet performatif, une performeuse effectue des mouvements en se référant à ses déplacements tels qu’ils sont projetés dans un environnement virtuel. On peut y voir son habit qui bouge sans corps à la manière d’un fantôme. 
Ce vêtement virtuel est connecté à une combinaison de motion capture portée par l’interprète présente dans la salle, il se déplace avec elle. L’habit virtuel et le corps de la performeuse ainsi synchronisés donnent à voir une chorégraphie faite de gestes du quotidien, dans deux espaces distincts. La gestuelle impulsée par la performeuse est influencée par les images de synthèse présentées sur le mur. Se crée ainsi un aller-retour entre réel et virtuel qui tend vers un amincissement de la frontière entre les deux types de réalité. Ces deux mondes coexistent, communiquent, s’influencent mutuellement, dépendent l’un de l’autre pour exister. 
Dans ce projet, les images en mouvement peuvent être comprises comme strictement issues d’une culture numérique entièrement construite par l’humain, ou comme la démonstration des schèmes de perception qui conditionnent notre manière de penser et d’appréhender le réel.

Jisoo Yoo | Le plus ordinaire, le plus illusoire

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Alisa Berger, "Invisible People", film, 2023
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"Invisible People" est une représentation à plusieurs niveaux de la danse contemporaine japonaise Butoh, qui oscille entre la révolte, l'érotisme, la transe, la prière, l'expérience ancestrale et l'anonymat physique. Le film s'éloigne progressivement de son sujet principal pour devenir une représentation générale de la vie elle-même, avec tous ses coups du sort imprévus et ses micro-connexions bizarres.

Alisa Berger | Invisible People

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Ferdinand Campos, "Variations des cirques", installation, 2023
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Variations des cirques mêle poésie visuelle et sculpture textile pour explorer la forme propre de la pensée du randonneur. Les poèmes projetés ont été écrits lors d’une ascension du Montcalm au printemps 2023.  
Le massif ariégeois devient espace d’enquête et lieu d’improvisation. L’épreuve de l’ascension se montre et se fabrique dans le geste du poète. Le recueil ainsi créé devient tentative de poésie ascensionnelle. 
Un système algorithmique analyse les poèmes via des indicateurs linguistiques (rimes, sentiment, vitesse, etc.) et dirige trois variations des poèmes réécrits sous nos yeux.  Elles rejouent les deux jours d’ascension du poète, par une immersion dans la fabrication instantanée du mot.

Ferdinand Campos | Variations des cirques

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Yue Cheng, "The World", installation, 2023
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The World utilise une combinaison de sculptures et des vidéos digitales pour explorer les thèmes de l’archéologie marine, de l’effondrement industriel et de la reprise de  la vie marine préhistorique dans une perspective futuriste. L’artiste aborde la question de l’anthropocentrisme et de la crise écologique à travers cette création en deux  chapitres.
Le premier chapitre prend la forme d’une sculpture décrivant l’apparence primitive d’une ruine de fondation immergée dans la mer. Le deuxième chapitre prend la forme d’une vidéo montrant l’arrivée d’espèces marines  préhistoriques telles que le dugong et les mangroves. À travers cet espace écosomatique, ce travail invite les spectateurs à réfléchir sur notre rapport à l’environnement  et à se questionner sur les possibilités de reprise de la vie après les dégâts causés par l’activité humaine.

Yue Cheng | The World

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Charline Dally, "Le Disque de poussière", installation, 2023
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"Le Disque de poussière" invite à sonder d’inﬁmes particules de météorites, terrain d’une intrigante investigation sur l’origine des astres. Leur morphologie irrégulière révèle une écriture minérale que les chercheur·e·s tentent de décrypter, jusqu’au moment où elle semble mystérieusement prendre vie. 
L’artiste propose de reconsidérer la façon dont nous percevons le minéral en observant, à une échelle microscopique, des poussières préexistantes à la formation  du système solaire. Le dysfonctionnement occasionnel du microscope induisant l’effacement des messages gravés, nous rappelle peut-être l’impossibilité de contrôler complètement les choses, de les saisir dans leur ensemble.

Charline Dally | Le Disque de poussière

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Sarah-Anaïs Desbenoit, "Night Stalker", installation, 2023
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ight Stalker est un environnement polymorphe qui invite les spectateur·trice·s à entrer dans un état  méditatif à travers un paysage évolutif visuel et sonore. Les sculptures animées qui composent ce paysage sont autant de micro-fictions, de projections cinématographiques entrecoupées de jeux de miniatures,  
de vidéo, de projections et de sons. L’ensemble crée une construction mentale à partir de lieux réels, chaque forme sollicitant notre perception pour mieux convoquer notre mémoire cognitive. Par le biais d’un langage  purement esthétique, chaque sculpture est propre  
à transmettre un état teinté d’une certaine mélancolie nous amenant à un vagabondage onirique et mélodique. Ce projet à été mené en collaboration avec deux autres artistes : le compositeur Octave Magescas, qui a conçu l’environnement sonore, ainsi que Guillaume Stagnaro, qui a travaillé sur la conception des divers dispositifs électroniques grâce auxquels le paysage s’anime.

Sarah-Anaïs Desbenoit | Night Stalker

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Chongyan Liu, "After all", film, 2023
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Pendant mon échange à l’École des beaux-arts de Berlin en 2021, je me suis liée d’amitié avec Maiy C. Hô. Malgré la pandémie, Maiy travaillait souvent dans l’atelier et nous avons eu des conversations intimes. Le 24 juin, j’ai tragiquement découvert son corps pendu. En mémoire  de Maiy, j’ai créé "After All" (Après tout), un court métrage qui prend une perspective externe sur sa mort à travers les yeux d’un témoin. Le film présente une discussion entre un thérapeute et l’étudiant qui a découvert son corps,  pour contextualiser sa mort. Le film brise la fausse  idée que le suicide peut se produire dans un vide isolé. Nous devons reconnaître nos échecs.

Chongyan Liu | After all

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Ethel Lilienfeld, "EMI", film, 2023
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EMI est un outil de performance optimal. Son incroyable productivité ne semble pas être limitée par les besoins humains fondamentaux. EMI est une influenceuse virtuelle. EMI mange, EMI sécrète, EMI génère. 

Images de synthèse, IA d’imagerie générative,  programme créé afin d’automatiser le traitement des vidéos, mais aussi prises de vue réelles, EMI explore différentes techniques dans une ambiance de vlog au contenu viral, et de selfies colorés. Une édition 
de NFT, clef de compréhension de l’histoire, vient augmenter le projet. Il s’agit d’un élément essentiel, absent dans le film, qui reprend ainsi jusqu’au bout, aux dépens du spectateur, les codes consuméristes des influenceurs.

https://emi.nevergone.cloud/

Ethel Lilienfeld | EMI

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Vadim Dumesh, "Точка . Зору", installation, 2023
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En co-création avec Dmytro Mogilenets et Oleh Arkhanhorodsky, Mykyta Donets, Dmytro Kulchytskyi, Olha Labenko, Viktoriia Mishchenko, Olena Ostapchenko, Kateryna Semenyuk.

Je vous écris au 443e jour de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Alors que les forces armées défendent notre pays, nous, les civils, sommes dispersés dans le monde entier. Où que nous nous trouvions, nous aspirons à rentrer chez nous. Nous sommes reliés par des capillaires invisibles qui imprègnent tout. Le smartphone active ces connexions - chaque rencontre vidéo est un geste d'intimité.  10 jours et 3 000 kilomètres après avoir rencontré Vadim à Paris, je me trouvais sur la place de la Liberté dans la ville héroïque de Kharkiv, où j'attendais mon cher ami Dmytro. Avec son ami militaire, l'appareil s'est rendu sur la ligne de front. Vadim nous a invités à être coauteurs, et nous vous confions notre point de vue. Vous verrez nos portraits et notre univers, la confiance et la sincérité, les liens indéfectibles, les paysages et les gens qui nous sont chers, et l'Ukraine qui ne peut être vaincue. Kateryna Semenyuk Точка . 

Зору (Point de vue) est un projet de co-création documentaire au cours duquel des smartphones voyagent de la France à l’Ukraine, passant d’une personne à l’autre comme un bâton de relais et recueillant leurs témoignages vidéo. Le projet est tourné dans un format innovant : une double caméra – à la fois la caméra frontale et la caméra arrière du téléphone – qui filme à la fois le portrait de la personne et ce qu’elle voit. D’une personne à l’autre, d’une ville à l’autre, d’une communauté à l'autre, un kaléidoscope de visages et de lieux se mêle au contexte de la guerre en Ukraine. Точка. 

Зору s’inscrit dans le cadre du doctorat en recherche-création de Vadim Dumesh, intitulé « L’auteur·rice documentaire et la créativité collective à l’ère du numérique », co-piloté par Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains et l’Université du Québec à Montréal, dirigé par Viva Paci.

Vadim Dumesh | Точка . Зору

Écoutez l'artiste !
Dans le cadre de l'exposition Panorama 25 (22/09/23 - 07/01/24) au Fresnoy - Studio national, nous vous proposons d'écouter les artistes exposés vous présenter leur œuvre.
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Lucas Leffler, "Analog Collapse", film, 2023
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Le projet interroge le déclin industriel de la société  Kodak dans les années 2000, suite au développement des technologies numériques. Il prend comme point de départ l’année 2007, marquée par l’effondrement industriel de la marque et par la sortie du premier 
iPhone lancé par Apple quelques mois plus tôt. 

L’installation présente conjointement un film immersif tourné dans une ancienne usine Kodak, ainsi que des écrans d’iPhones obsolètes utilisés comme supports pour des photographies. En explorant les ruines générées par les évolutions techniques, le projet invite à réfléchir sur la matérialité des technologies d’images et leur inscription dans un modèle industriel fondé sur les notions de progrès et d’obsolescence.

Lucas Leffler | Analog Collapse

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Charlotte Pouyaud, "Partners in Crime", film, 2023
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Partners in Crime est inspiré d’un fait-divers survenu dans ma ville il y a plus de vingt ans, lorsque l’hippopotame du zoo — animal fétiche du directeur — tua ce dernier par jalousie pour un tracteur dont il venait de faire l’acquisition. Le caractère extraordinaire de ce drame me poussa à gratter le vernis de l’anecdote pour en découvrir le potentiel 
mythologique : et si l’histoire de cet hippopotame pouvait s’inscrire dans la lignée des récits bibliques, si il était une figure moderne du Léviathan ou de Béhémoth ? Dans ce film en images de synthèse, l’hippopotame évolue dans un monde de ténèbres et de brume, et nous confie le drame de sa vie.

Charlotte Pouyaud | Partners in Crime

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En collaboration avec Hissen Albathaoui.
L’Alternative est le portrait documentaire de deux jeunes hommes originaires du Tchad et du Soudan, Hissen Albathaoui et Gamal Nasser alias Meno G. Aujourd’hui exilés à Manchester, ils ont survécu à l’holocauste que constituent les flux migratoires vers l’Europe. Le cinéma et le rap sont pour eux des moyens de vivre leur vie, d’exprimer leur liberté tout en pansant les blessures laissées par l’exil et sa traversée traumatisante. Ils y témoignent de leur vie personnelle, tout en jetant un regard cru et lucide sur la guerre, les conditions d’accueil des réfugiés en Europe, l’indifférence à l’égard de leur sort, la corruption des élites et l’ingérence française en Afrique.

Benoit Martin | L'Alternative

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Gésir : se trouver enfouie, enfermée dans quelques chose.
Descendante d'une lignée de femmes maudites, toutes réduites à être mères, condamnées à perdre leurs enfants et à mourir jeune, Lou réalise un acte magique pour conjurer le sort.
Tel Orphée qui descend dans le monde des morts, elle se glisse dans la peau de sa grand-mère, jamais rencontrée, pour performer le drame qui l'amène à sa mort. Pour que le spectre ne s’accroche pas à elle, elle lui offre ensuite un corps éternel, un gisant.

Lou Chenivesse | Les Gisantes

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Le film raconte la détérioration du diorama de Napoléon et du Sphinx. Un groupe de figurines du musée de l’Armée de Paris rejoint Napoléon lors de son expédition en Égypte.
Au cours de leur voyage, ils découvrent le nez cassé du Sphinx, ce qui donne lieu à une interaction surréaliste entre Napoléon et le monument. En mêlant passé et présent, le film explore les questions politiques liées au militarisme et à la colonisation, et remet en question les récits historiques traditionnels.

Amir Youssef | APOLÉON

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Amphibious est un film qui traite de l’intégration de Khaled dans une nouvelle ville, dont la culture et la langue lui restent étrangères.
Au cours du récit, Khaled tente de tisser des liens avec son environnement en adoptant un poisson, qui constitue en quelque sorte le symbole de sa recherche d’identité et d’appartenance.
Amphibious (amphibien) est une métaphore de ce voyage, et souligne l’idée que la vie est un processus continu d’adaptation et de transformation, durant lequel les frontières entre les différents états 
d’existence sont souvent floues et incertaines. Il s’agit d’un témoignage de la résilience de la pensée humaine face à l’isolement et à l’aliénation.

Amer Albarzawi | Amphibious

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Alors que la structure de béton de tout un quartier vibre au rythme de sa destruction prochaine, un ingénieur de passage vient réaliser des relevés géophoniques des sols. Ses mesures l’amènent à la 
rencontre des habitants de sa rue, et un portrait du quotidien de la rue Mansart émerge peu à peu.

Emilien Dubuc | Entre 10 et 100 Hertz

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Le 14 septembre 2015 à 9h50 et 45 secondes, temps universel.
L’horloge atomique s’est arrêtée à 10 heures puissance -23 : une étoile s’est refroidie jusqu’à s’éteindre, un neutrino a percuté un atome, 
8 000 personnes se sont rejointes pour faire la fête, un couple s’est séparé, une femme renaît des ombres. La machine voit tout. Le rayonnement thermique des corps, l’aura rouge des mémoires. Elle connaît tous les endroits, toutes les histoires, toutes les images. 
Comment parler des successions de hasards ? Comment faire parler ce qui ne parle pas ?

Louise Ernandez | Plasma

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En suivant Jaran Ditapichai, un réfugié politique thaïlandais vivant en France, dans son voyage métaphorique vers sa ville natale, nous entrevoyons les structures invisibles à l’origine de la situation de 
déplacement que lui et d’autres vivent. 
À travers les archives de la Bibliothèque nationale de France, un voyage au bord des berges du Mékong et une visite au musée paléontologique de Savannakhet (Laos), s’expose une somme d’infimes gestes humains. Le passé se libère sur la toile de fond d’un 
présent indifférent fait de danses, de ruines et d’une rivière qui ne cesse de couler. Une main qui dessine, une main qui tient et une main qui se souvient se confondent afin de montrer notre fragilité.
Sous l’eau, des visages oubliés réapparaissent, et nous nous demandons alors ce qu’ils ont vu, ce dont ils ont été témoins au cours du processus de création de la frontière thaïlandaise. Comment décartographier un territoire ? Et, une fois cette tâche accomplie, les souvenirs peuvent-ils être restitués ?

Domenico Singha Pedroli | Au Revoir Siam

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J’ai émis ici l’hypothèse que le dispositif filmique n’est pas une invention de l’homme, il est dû à l’une des plus vieilles espèces marines vivantes, dont l’origine remonte à 400 millions d’années.

L’histoire que je mets en scène joue entre faits réels et fictifs.

En 1938, la conservatrice Marjorie CourtenayLatimer découvre au large de la côte est-africaine un poisson non identifié. Il s’agit du cœlacanthe, espèce que l’on pensait disparue depuis l’ère du dénovien. Un laboratoire d’ichtyologie découvre que écailles 
photosensibles du poisson ont enregistrées des images. Lues à la façon d’une pellicule de film en les superposant à 12 écailles par seconde, elles ont permis de reconstituer le plus vieux film du monde.

Dans l’installation, l’objet de l’aquarium devient lui-même une sorte de théâtre optique, un dialogue prend forme entre le format du film, le milieu aqueux et la présence fantomatique du poisson en ombre.

Eleonore Geissler | Le plus vieux film du monde

École d'art contemporain à Tourcoing, Métropole européenne de Lille
🤩 Formation, production et diffusion artistiques
👀 Exposition | Saodat Ismailova. Double horizon | 10 février - 30 avril 2023
🎬 Cinéma

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