De longues années d’attente, sans aucune nouvelle, ni réponse : voilà à quoi il faut s’attendre au moment de se lancer dans une procédure de changement de nom de famille. Jessica Rodriguez porte celui de son père, parti peu de temps après sa naissance. Depuis 2014, elle s’est lancée dans une procédure pour prendre le nom de sa mère, qui l’a élevée. Mais malgré le dossier patiemment constitué et les preuves rassemblées, ses demandes sont restées lettres mortes. La loi entrée en vigueur ce vendredi 1er&nbsp;juillet redonne espoir à la jeune femme.

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Réalisation : Pauline Paillassa
Illustration : Jérémy Luciani
Musique : « Don’t Frown (Instrumental)», Galapaghost/Audiio Pro
« Rays », MagnusMoone/Tribe of Noise
« Tjalle », BalkanJingles/Tribe of Noise

Le nom des gens 1/7 - « Je porte le nom de quelqu’un qui ne veut pas de moi »

Comment surpasser le traumatisme d’une enfance douloureuse quand chaque coup de téléphone ou chaque document administratif vous renvoie à votre bourreau ? Arthur a été violenté par son père. C’est à 20 ans, quand il entre dans l’armée où il est de tradition de se faire appeler par son nom de famille, qu’il ressent l’urgence de changer d’identité. Véronique, elle, porte le nom de famille de celui qui l’a abusée sexuellement pendant son enfance. Si les faits sont aujourd’hui prescrits, elle estime qu’un changement de nom constituerait une forme de réparation.

Le nom des gens 2/7 - « Il n’aurait pas fallu que je meure avec ce nom-là »

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, des milliers de noms juifs ont été francisés. Deux générations plus tard, des centaines de descendants se sont mis en quête de leurs origines, pour comprendre les récits dissimulés derrière ces noms créés de toutes pièces, qui ne faisaient que masquer l’horreur de la Shoah. Damien Landesmann découvre à la mort de son grand-père que le récit familial qui lui attribuait des racines corses n’était pas vrai. Adélie Pojzman-Pontay, elle, a changé de nom deux fois dans sa vie, un long parcours le temps de réunir en un seul nom des identités multiples.

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Le nom des gens 3/7 - « Ce changement de nom dit quelque chose de l’antisémitisme français »

Si les noms « français » ne correspondent à aucune réalité linguistique, les noms de famille à « consonance étrangère » ont souvent attiré la méfiance et les remarques xénophobes. Puisque le nom de famille demeure un outil de discrimination, certains décident de le franciser. Une démarche simple, pour se libérer d’un racisme pesant. Pour d’autres, revenir au nom de leurs ancêtres peut incarner un mouvement d’émancipation. Clara Le Guyader porte le nom – breton – de son père. Depuis plusieurs années, elle se demande comment faire apparaître dans son nom ses origines cambodgiennes, qu’elle tient de sa mère. Mais comment réunir toutes ses identités en quelques lettres ?

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Le nom des gens 4/7 - « Changer de nom est pour moi un geste décolonial »

Depuis 2005, une mère peut transmettre son nom à ses enfants. Pourtant, dans la pratique, le nom du père reste encore très majoritaire. Pour Virginie Descoutures, sociologue spécialiste des questions de genre, la persistance du nom des hommes n’a rien d’anodin et démontre bien la force du patriarcat. Le nom de famille n’est pas symbolique, pas accessoire, mais bien matériel, analyse la chercheuse. Marie Le Clainche-Piel, elle, cherche à renouer avec son héritage maternel et s’interroge sur le fait de conserver le nom de son père violent, qui est et restera celui de sa sœur décédée.

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« Vitality (Instrumental)», Outland/Audiio Pro
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Le nom des gens 5/7 - « Pourquoi ce nom avec lequel on est nées, c’est un nom transitoire ? »

La plupart des enfants portent le nom de leur père, quand bien même celui-ci ne les élève pas au quotidien, n’a pas leur garde, ce qui place parfois les mères dans des situations délicates. Chez le médecin ou à l’école, on leur demande régulièrement de prouver leur statut. Au moment de partir en vacances à l’étranger, Charlotte s’est même retrouvée coincée à la douane avec ses deux enfants. Si certaines mères sont simplement exaspérées, pour d’autres, c’est la source d’un mal-être profond. Lassée d’avoir à expliquer qu’elle était bien la mère de ses enfants, Marine Gatineau-Dupré a fondé le collectif «Porte mon nom», à l’initiative de la récente loi permettant le changement de nom.

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«Vitality (Instrumental)», Outland/Audiio Pro
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Le nom des gens 6/7 - «Qu’on arrête de me prendre pour une kidnappeuse d’enfants»

Porter un nom, c’est faire partie d’un groupe. En être privé, c’est s’en trouver exclu. En France, les enfants morts in utero figurent sur le livret de famille, mais ne portent pas de patronyme. Julie et Édouard sont les parents de jumelles, Gaïa et Adélie. Gaïa, décédée avant la naissance, ne peut donc pas porter leur nom de famille. Une douleur qui vient s’ajouter au traumatisme du deuil périnatal. Mais grâce à une nouvelle loi, cette situation va pouvoir changer.

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Le nom des gens 7/7 - «On ne peut pas enterrer notre fille parce qu’elle n’a pas notre nom?»

Il se passe quelque chose dans la jeunesse des grandes écoles, comme un vent de rébellion. Certains élèves font désormais entendre leur voix et appellent à une plus grande considération des enjeux écologiques, dans les formations et dans les entreprises. Ils revendiquent un discours plus social, plus politique, resté marginal dans les amphithéâtres centenaires et les couloirs feutrés des grandes écoles d’ingénieurs et de commerce. Cette prise de position a été mise en lumière en mai¶2022 avec le discours des «¶Agros qui bifurquent¶». Et le phénomène ne fait que s’intensifier.​

Crédits musiques¶: Never Learn Not To Love (Instrumental), par¶Another Brick - Audiio Pro / Soft Riser -¶Audiio Pro / Allegory, par MagnusMoone - Tribe of Noise.

Les refuseurs (1/7) - Dans les grandes écoles, aux origines du «non»

Anne-Fleur a été marquée par les marches pour le climat. Dans le cas d’Hermès, ce sont ses amis, devenus végétariens, qui l’ont sensibilisé à la question climatique. Quant à Manon, elle a été frappée par ses lectures sur l’agro-écologie. Pour eux trois, s’engager en faveur de la cause climatique est devenu une façon de retrouver de l’espoir et de conjurer l’écoanxiété. Pourtant, ces étudiants et ces jeunes diplômés ne constituent pas n’importe quelle jeunesse. Favorisés sur le marché du travail, impliqués dans les mobilisations qui ont ponctué l’année 2018, ils racontent ce qui les a encouragés à faire de leurs études ou de leur métier un espace d’engagement. 

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Les refuseurs (2/7) - « Trouver un moyen d’agir aide à dépasser l’écoanxiété »

Bifurquer, est-ce changer les entreprises de l’intérieur ou bien s’attaquer à l’ensemble du système en désertant&nbsp;? Est-ce inciter son employeur à prendre le tournant de l’écologie ou aller jusqu’à rejeter la posture sociale du cadre supérieur&nbsp;? Si les étudiants sont de plus en plus nombreux à reconnaître que l’urgence environnementale doit être prise en compte, la question des moyens divise. Sur le plateau de Saclay, qui rassemble grandes écoles et grosses entreprises, ces visions divergentes prennent corps. Alors que certains étudiants se tournent vers les start-up vertes, d’autres se sont rapprochés des militants de la ZAD qui s’oppose à la bétonisation des terres agricoles du plateau.

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Réalisation : Pauline Paillassa
Illustration : Jérémie Luciani
Musiques :
« Never Learn Not To Love (Instrumental », par Another Brick / Audiio Pro
« Soft Riser » / Audiio Pro
« Allegory », par MagnusMoone / Tribe of Noise
« Peptide (Instrumental)» par Leroy Wild / Audiio Pro.

Les refuseurs (3/7) - « Je ne suis pas les clous de ce que l’institution attend de moi »

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Le nom des gens 1/7 - « Je porte le nom de quelqu’un qui ne veut pas de moi »

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