Scorched by the Star that lights our way
A fire that burns both night and day
Who will remain who will depart
The Sun decides with its fiery heart

City of Sun

Il entra d’abord dans la tiédeur du matin, enveloppé d’un linge blanc, à peine un souffle parmi les cierges. Ses paupières closes frémissaient sous le poids léger d’une eau claire, versée sur son front comme une promesse. Des voix murmurèrent, des mains se posèrent sur lui, tendres et timides, l’accueillant dans la vaste ronde des vivants. Sous l’arc immense, la lumière filtrait, dessinant sur sa peau des éclats d’azur et de grenat. Il ne savait rien encore du monde, ni des chemins qu’il aurait à fouler.

Les années filèrent, le portèrent plus droit, plus haut. Il revint, vêtu d’une tunique pâle, les yeux grands ouverts sur l’autel. Ses pas résonnaient entre les piliers comme le galop d’un cœur naïf. Il reçut le pain dans le creux des lèvres, tremblant d’un mystère qu’il ne comprenait pas, tandis que les vitraux chantaient au soleil des histoires de saints et de martyrs. Ses mains jointes étaient des ailes d’enfant, prêtes à s’envoler vers des cieux qu’il n’imaginait pas.

Plus tard, il franchit le seuil, vêtu de noir et d’ivoire, tenant d’une main incertaine celle qu’il aimait. Ses paroles furent brèves, mais le silence qui les suivit fut immense. L’arc au-dessus d’eux se fit témoin, les colonnes gardèrent l’écho des serments, et le parfum des roses blanches se mêla à l’encens. Des larmes roulèrent sur des joues trop fières pour l’avouer, tandis qu’un sourire naissait déjà au coin des lèvres.

Le temps passa encore, la vie creusa ses traits. Il revint, allongé cette fois, porté par d’autres bras, couronné de fleurs pâles. Sa joue était de craie, son souffle parti très loin. Les cierges se balançaient doucement, comme pour veiller encore une dernière fois. Autour de lui, des visages graves baissaient les yeux, retenant la peine au bord des cils. Les chants montaient, pareils à une lente marée, effleurant les voûtes, caressant la pierre, déposant la mémoire de son passage.

À chaque saison de sa vie, il avait franchi ce seuil sans savoir qu’il bâtissait, pierre à pierre, l’histoire de son âme. À genoux sous l’arc, il avait ri, prié, promis, et fini par se taire. Les murs gardaient tout. Ils avaient retenu les secrets de son enfance, les élans de sa jeunesse, les élancements de son cœur d’homme, et enfin le silence de son dernier sommeil.

Et c’est là, sous cet arc immuable, que l’on souffla, presque en un soupir, le mot qui liait toute son existence — un mot simple, ancien, puissant, qui portait en lui la vie et la mort, les larmes et les chants, l’aube et la poussière :
église.

A GENOUX SOUS L'ARC

Every mile a memory wrapped in the sky

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Every mile a memory wrapped in the sky

Major Syndicate PA

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