Poème écrit pour le concours international de poésie Premio Mondiale Nosside-Unesco. Il a gagné le premier prix ex-aequo avec deux autres poétesses.

MI GAWOULÉ

Fèmen, anprizonen, an lajól
Tout’ sé kó la sa ki flègèdèk douvan simantaj
Ki sanm wèch, ki sanm rèd kon wóch, dominen sou chaj
Epi gwo awmati, yo awmé yo menm. Yon lawmi ka tchouyé
Moun épi lachè-a-wóch-ay ki vinn’ anfondré
Sèpan-pyè, antan lontan véglé lorizon
Miray-dragon, ki brennen pasé món, fótrès
Lachinn’ ! Ès zo ka sonjé Berliner Mauer, i té ni zyé pou véyé
Toupatou véyé… jistan yo tounen latè an dé linivè, jislè yo izé
Lespwi yo, fèmen yo … pou yo goumen, kon bwabwa fagosité
É wóch lendiférans ala trasgrésyon dékalé
Léchèw entèwdi pas’ yo jwenn’ lahenn koton la
É figi-awjil yo, ki ja pléré-pléré ay, pasé lam chéché,
Chak brik a mason-la té bwè san a sé figi-tala
A fós lenndé yo kou, apré yo tchenbé yo, a fõs représyon
Mé, konbaton pou libèté padawa jwé pas’miray
Rivé jwenn lót bó, ba lanmou é épouzay
Pasé lorizon, dèyè soley, andewó seray…
Toupatou ni yon mason pou pléré, kouté mi i ka kriyé
Poutan mason ka rélé, gagann’ gwan wouvé
Pou chanté lakontestasyon on mannyè malélivé
Bonm’akrilik ka sóti apré lè lagad’ pasé
Ak kri lirik ki  dédyé souf é fé a yo
Flanm-kromatik yo, ba filosof ghetto
Slogan, Tag, Totèm, Mas’, Penti é Gwafiti, 
Maké a yo enigmatik sé kréyé yo kriyé
Asi vant’ é do mason-la ki kóché é listwa… yonn vital’lanbéli
Ba’y ki póté fwanchtèman non a lézafwanchi
Alós kontinyé sonjé mason a pléré
Pou lésé viv’ mason gawoulé…  






MURS DES RÉVOLUTIONS
(Traduction)


De l’emmurement et de l’embastillement
De tous des corps mal charpentés face au ciment
À l’air rugueux, de granit, d’aplomb les dominant
Armatures, armèrent-ils. Des armures occisant
Et de leur poids mort sur des macchabs s’effondrant…
Couleuvres de pierre, limites à nos horizons
Muraille-Dragon serpentant sur des milles, bastion 
De la Chine… Et le Berliner Mauer doté d’œilletons 
Qui veillèrent … à l’îlotage du monde, jusqu’à l’érosion
Des esprits enclavés… des goums, des bataillons
Et les pavés impavides de la transgression 
Frappèrent les chairs interdites par les haines de coton
Et ces faces d’argile, dont les larmes séchées, 
Chaque brique de sang auront imprégné,
Tuméfiées  en commotion, en arrestation, en représailles.
Or, les hommes libertaires jouant les passe-murailles
Atteindront les hymnes d’amour et les épousailles
Au-delà de la frontière, au-delà du sérail…
Partout des murs de lamentation, des murs crient
Pourtant, les murs s’écrient, à façade déployée
Des airs de contestation irrévérencieux…
Les bombes acryliques sortent après le couvre-feu
A cris lyriques dédient leurs souffles-feux, 
Leurs flammes-chromatiques aux chantres des banlieues
Slogan, tag, totem, masques, fresques et graffitis
Leurs mots, leurs figures énigmatiques sont rugis
Aux flancs des murs écorchés…. Mais vitale embellie
De porter, avec franchise, les noms des affranchis
Que s’effritent les Murs des Lamentations
Et que vivent les Murs des Révolutions… ….

MI GAWOULÉ - (PREMIO NOSSIDE)

Poème, premier prix au Premio Mondiale di Poesia Nosside-Unesco.
Traduction française.

MURS DES RÉVOLUTIONS

De l’emmurement et de l’embastillement
De tous des corps mal charpentés face au ciment
À l’air rugueux, de granit, d’aplomb les dominant
Armatures, armèrent-ils. Des armures occisant
Et de leur poids mort sur des macchabs s’effondrant…
Couleuvres de pierre, limites à nos horizons
Muraille-Dragon serpentant sur des milles, bastion 
De la Chine… Et le Berliner Mauer doté d’œilletons 
Qui veillèrent … à l’îlotage du monde, jusqu’à l’érosion
Des esprits enclavés… des goums, des bataillons
Et les pavés impavides de la transgression 
Frappèrent les chairs interdites par les haines de coton
Et ces faces d’argile, dont les larmes séchées, 
Chaque brique de sang auront imprégné,
Tuméfiées  en commotion, en arrestation, en représailles.
Or, les hommes libertaires jouant les passe-murailles
Atteindront les hymnes d’amour et les épousailles
Au-delà de la frontière, au-delà du sérail…
Partout des murs de lamentation, des murs crient
Pourtant, les murs s’écrient, à façade déployée
Des airs de contestation irrévérencieux…
Les bombes acryliques sortent après le couvre-feu
A cris lyriques dédient leurs souffles-feux, 
Leurs flammes-chromatiques aux chantres des banlieues
Slogan, tag, totem, masques, fresques et graffitis
Leurs mots, leurs figures énigmatiques sont rugis
Aux flancs des murs écorchés…. Mais vitale embellie
De porter, avec franchise, les noms des affranchis
Que s’effritent les Murs des Lamentations
Et que vivent les Murs des Révolutions… ….

AUX MURS DES RÉVOLUTIONS

Extrait de mon 1er album avec Gerald Toto, MUSUME, découvrez "Blue Moon", Lune bleue…. Une lune bleue est une pleine lune supplémentaire se produisant lors d'une saison (en possédant 3 normalement. Si une saison en a une 4ème, c'est une lune bleue…
L'ésotérisme croyait que lors d'une lune bleue tout était possible.. Dans ce poème, je parle alors de l'éclipse de deux corps… Une jouissance hors-norme, une lune bleue...

BLUE MOON (Melt In Motherland)

En tant qu'ambassadrice du Festival Cri de Femmes, je ne pouvais me résoudre à quitter le mois de mars (et à continuer ma tâche) sans écrire un texte au sujet de la violence faite aux femmes, et plus particulièrement, la violence conjugale...
Encore une fois, dans la peau d'une femme violentée...
Bris, brisures, brisée...
Nil, si féminin, si fluide... Ou comment casser le fluide féminin

Bris de Nil

"Ayiti Pa Mouri"
Poème extrait de mon recueil "Ombres" (Editions Persée, 2011)
Ici en accapella! À découvrir bientôt en version acoustique avec mon duo (avec Gerald Toto) : Melt In Motherland. (https://soundcloud.com/melt-in-motherland)
Recording: G. Toto. 

Ayiti Pa Mouri (a capella) - Nèfta Poetry

J'ai été invitée il y a quelques temps à rendre hommage à Césaire avec une performance poésie acoustique... J'étais accompagnée de Jonathan Gauthiero ce jour-là... Iic, ce sera a capella. J'ai voulu rendre hommage à Césaire avec cette composition faite d'extraits de ses oeuvres, certaines traduites (anglais) et d'autres de son oeuvre en français (Cahier d'un retour au pays natal, A Tempest, Discours sur le colonialisme). Deux langues pour montrer l'universalisme de l'homme...

I was invited a few weeks ago to perform acoustic poetry in order to pay homage to Aimé Césaire, who coins and conceptualized Negritude. Here I deliver the composition I interpreted accompanied by Jonathan Gauthiero... Here, a capella. 
I chose exerpts from various books of his, said sometimes in French and sometimes in English (Discours sur le colonialisme, A tempest, Two languages to show how universal he is now.

Hommage à/Tribute to Aimé Césaire (Lecture/Reading)

En moi l’amour…
Je portais en moi l’amour…
Un amour vrai, un amour de chair…
Un amour de sang, un amour d’amants.
J’ai offert mon corps à cet homme
J’ai livré mon âme à ce diable d’homme
Qui a éveillé mes sens, intenses, immenses,
En transe, extatique, fiévreuse…
Je me suis découverte, je me suis mise à nu
Il m’a raconté ce que jusqu’ici je n’ai su
Que par les mots d’autres
Il a conjugué : Féminité, Sensualité, Sexualité,
Fertilité, Fécondité, Maternité…

Je portais en moi l’amour
Un amour fort, un amour de chair
Un amour de sang, un amour ardent.
Mon ventre irradiait,
Mon ventre se déformait, se gonflait
Et j’ai nié cet amour,
Je l’ai nié en son nom,
Je l’ai nié en son être,
Je l’ai tué en mon être…
Une tumeur, un abcès ?
Etait-ce cela, un abcès ?

Je portais en moi l’amour
Un amour trop grand, un amour de mère
Un amour d’enfant, un amour aimant
« La chair de ma chair,
Le sang de mon sang »
Je n’avais pas compris
Je n’avais pas saisi…
Le sens de ces mots
Le sens de ces maux…

Je portais en moi l’amour,
Un amour si grand, un amour de père
Un amour d’enfant, amour innocent.
Elle me faisait peur, cette douleur.
Je ne voulais pas l’imposer
Dans Ta vie, dans Ton cœur !
J’ai éliminé à contre-cœur, le fauteur !
Fauteur de troubles ! Fauteur de guerre !
L’ « accouchement-ablation » fut long et bref
A la fois mortifère et libérateur,
Mortuaire et salvateur…
Pas un souffle, pas un cri
Juste le sang, la douleur, la couleur de la vie…

Allongée sur un matelas posé à même le sol
J’attendais la délivrance de ce mal d’enfant
Sur une allaise, une couche, fausse couche
Obsécrations, pleurs, prières…
Emonction de cette intrusion en moi… 
Un abcès, était-ce cela un abcès ?


L’abcès s’est tendu, a répandu son fiel
Et a atteint mon cœur…
Incurable mal que celui du regret
Que l’on entretient en comptant les
Mois, les heures d’une grossesse avortée.
En imaginant son petit visage,
Son regard tendre, ses mains frêles…
Car j’ai tué en moi l’amour
Un amour si grand, amour d’enfant,
Un amour qui me hante,
Et qui, lui, ne peut être avorté…

En Moi L'amour

FR – Caribéenne. Poète. Auteure. Danseuse aussi. Elle publie deux recueils de poésie –  « Les Bleus de l’Existence »,  L’Harmattan, 2009  et « Ombres », Editions Persée, 2011 – elle en prépare un second qui parlera d’expériences de femmes… Elle commence la scène poétique en 2009 en collaborant avec divers musiciens, dans un concept qu’elle nomme « N’Ka », en fait aujourd’hui simplement appelé « scène poésie acoustique ». Ce mot – tiré d’ « encas », de « Ka » (tambour traditionnel de son île d’origine) – renvoie à un moment du sensible, des sens, un moment de découverte de l’impact des mots sur soi et sur l’autre, nos sens, le sensitif. De fil en aiguille, elle monte deux projets scéniques en constante évolution, avec divers collaborateurs « CARRID’BEYON  - Et si l’Atlantique Noire m’était contée » (avec divers percussionniste, travail encore en cours) et « Mousmée – Journal d’une femme orchidée » développé en collaboration avec Gerald Toto, auteur, compositeur, interprète. Cette dernière pièce parle de femmes à travers des expériences d’une femme, qui rencontre d’autres femmes aux confins de son propre être … Elle se définit comme une poète, loin de l’univers du slam français… De la catharsis par l’écriture à la exultation et au partage… Découvrez sa poésie.

ENG – Caribbean. Dancer as well. Poet. Writer. She publishes two poem recollections –  « Les Bleus de l’Existence »,  L’Harmattan, 2009  and « Ombres », Editions Persée, 2011 – she prepares another one now which deals with woman experiences… She begins to perform her poetry on stage in 2009 and collaborates with various musicians to create an atmosphere, in a concept that she calls « N’Ka », simply called today « acoustic poetry performance ». This word – named after the french word for « snack » – encas – and after « Ka » (Traditional drum of her island) – stands for a moment of sensitiveness, of the senses, of sensibility. A moment of discovery and sharing, to encounter the impact of words on one self. Little by little, she creates two performances « CARRID’BEYON – What if the Black Atlantic was told to me » (still evolving) and « Mousmée – Diary of an orchid woman » developed with Gerald Toto, writer-composer-performer. This latter speaks of women through one woman’s experiences who meets other women far inside of herself and beyond her innermost limits of her self… Nèfta defines as a poet, far from France « slam » universe… Fom catharsis through writing to the jubilation and sharing on stage… Discover her words.

Nèfta Poetry

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