pour piano préparé, guitare préparée, violoncelle, zarb
Enregistré en Concert au Goethe Institut, 24 février 2014,
Ensemble Cairn
____
Ce que l’arbre tait de lui-même, c’est d’abord une couleur, cette teinte terre-bois de la formation instrumentale.
J’ai besoin de construire le son de mes instruments pour pouvoir élaborer ensuite un discours musical. Le choix de la formation et de son idiome est donc le premier matériau de la musique, c’est ce qui fait d’abord concevoir le système de préparation, de composition, et le propos de la pièce. La formation de Ce que l’arbre tait de lui-même répond à la spécificité instrumentale de l’ensemble Cairn pour qui elle est écrite. Le zarb et les percussions sur la table de la guitare prolongent la famille des sons percussifs issus de la préparation du piano ; la deuxième famille regroupe des frappes molles de sons diphoniques, résonnants et détempérés, « clochifié » par la patafix placée sur les cordes, et trouvent une extension dans les deux instruments à cordes pincées : la scordatura microtonale de la guitare et les pizz de violoncelle permettant un jeu de doublures ou de complémentarités plus ou moins exactes. Ces jeux d’accord et d’écriture ont pour but de créer une sorte de steel-drum en cordes, décomposé, contrepointant les nuances d’une palette de sons percussifs. Le jeu du violoncelle avec archet s’en échappe, transformant les résonances en figures vocales.

Ce que l’arbre tait de lui-même explore ainsi un territoire sonore et ses déclinaisons, ses genres, ses caractères, à l’intérieur d’une formation. 
Le mouvement général est celui d’une appropriation progressive de tout l’espace des notes, des timbres, des figures — parcours avec des crêtes et des creux.
La charpente est formée de pôles et d’accords déduits des potentialités harmoniques des préparations de guitare et de piano. Sur celle-ci se déploie un parcours du genre de la Fantaisie : des éléments se développement, se transforment en d’autres, reviennent, ou forment momentanément un tableau presque indépendant du mouvement général. La Fantaisie, c’est l’exploration libre et obstinée d’un territoire.

Dans mon parcours de compositeur, Ce que l’arbre tait de lui-même est une étape de cet approfondissement de l’accord entre matériau et idiome, de la synthèse des instruments entre eux, d’un traitement orchestral de l’écriture de musique de chambre.

Enfin, Ce que l’arbre tait de lui-même, c’est peut-être cette façon de se manifester par le frémissement, ce déploiement patient dans l’espace qui est la vie même d’un arbre, cette sève têtue, la dignité un peu raide qui pourtant écoute toujours le vent, ou l’espoir d’être la halte d’une promenade ou l’aire de jeu des enfants.

Ce que l’arbre tait de lui-même est dédié à Jérôme Combier, chaleureux éclaireur depuis longtemps. 

Ce que l'arbre tait de lui-même

Semé d’un sinon III | piano préparé | 15 minutes.
À la mémoire de Matthieu Acar.
Enregistrement d'archive (téléphone) de la création au festival Klasik, le 22 août 2023.
Nicolas Mondon, piano préparé.

Semé d'un sinon III

Matthieu Acar, prepared piano
Recorded @CRR Paris (Orléans Concours International)
***
Game with the timbres of the piano, his resonances; formal acrobatics. Study of the motivic jerks, of the progressive autonomy of borned from fingers figures. These three pieces have been very exciting compositions exercises. They can be played separately, in the order of the recueil, ou with a precise mixing of the different parts of the three sonatas into a single movement. The two parts of Sonate III might be played in every combinaison and repetition orders. Although I didn’t search for brilliant virtuosity, they are also exercises for the pianist, who had to become a prepared piano domptor. 
Only three keys are prepared, but they attract the whole resonances of the piano. The unregular registration creates poles and harmony. Sounding material is deduced from the instrument constitution.
Those Sonate might be called Jatekok, Klavierübung, or Études… They belongs of this kind of pieces, but I like that their sounding aspect — sonare — would be in first plan.
***
Jeux avec les timbres de l’instrument, ses résonances, acrobaties formelles ; études des soubresauts des motifs et de l’autonomie, conquise par l’écriture, de ce qui nait sous les doigts ; ces trois petites pièces ont été autant d’excitants exercices de compositions. Elles peuvent se jouer séparément, en recueil, ou dans un ordre intriquants leurs différentes parties en un seul mouvement enchainé. Les deux parties de la Sonate III peuvent se jouer dans toutes les combinaisons d’ordre et de reprises désirées. Si la virtuosité échevelée n’a jamais fait partie du programme, ce sont finalement de très exigeants exercices pour le pianiste dompteur de l’instrument déformé.
Seules trois notes du piano sont préparées et toutes les résonances du piano sont tendues vers elles ; déformant la régularité de l’instrument, elles créent des pôles, une harmonie que le recueil explore. La constitution sonore de l’instrument induit le matériau. 
Ces Sonates auraient pu s’appeler Jeux, Exercices, ou Études… Elles s’inscrivent dans le genre, mais j’aime l’idée qu’à l’origine et dans leur incarnation finale, importe d’abord ce qui « sonne ».


Sonate I

video of the premiere :
https://www.youtube.com/watch?v=IMe02TNQ6Rc

5 Fragment3 - IdPreferToTryEternity

6 EternityIII - IdPreferToTryEternity

4 EternityII - IdPreferToTryEternity

3 Fragment2 - IdPreferToTryEternity

1 Fragment1 - IdPreferToTryEternity

2 EternityI - IdPreferToTryEternity

pour ensemble (3 flûtes, hautbois, marimba, vibraphone, célesta, piano préparé, harpe préparée, 2 altos et 2 violoncelles préparés, contrebasse)
Création le 30 novembre 2016, Espace Fleuret, CNSMDP
Orchestre du Conservatoire de Paris
Jean-Philippe Wurtz, direction


Étude Tutti est une tentative, rouage de ma recherche en doctorat SACRe (PSL Université/CNSMDP), de rapprocher ma musique et mon langage au plus près de certaines techniques de composition à l’œuvre dans la musique pratiquée à Java (Indonésie).
J’ai aussi voulu évoquer un certain apaisement que propose cette musique, une impression de flottement, de saturation systématique de l’espace sonore, et, pour ce faire, je n’ai pas abandonné sa périodicité binaire en espérant que cet archétype rafraîchira ma musique. Découlant de ce relatif détachement, Étude Tutti vise à susciter un état d’écoute, chez les auditeurs et musiciens, annihilant « la sensation du temps, les passions, l’égo » (Catherine Basset, à propos de la musique indonésienne).

Etude Tutti

flute, cello, guitare, prepared piano, 2017
premiered at CNSMDP, Paris,
Ensemble Red Note & sudents of DAI (CNSMDP)
Simon Proust, director

Daily Colotomy (version 2017)

PIANOLA-PHONOGRAPHE II (2012)

Prepared Disklavier (machanical MIDI piano) & electronics

Nicolas Mondon, electronics
Emmanuel Jourdan, IRCAM music-computer support

Le CentQuatre (Paris), Atelier 7, festival ManiFeste-IRCAM

text and informations :
http://n.mondon.free.fr/

Pianola-phonographe2

Extraits de KLAVIERKANTATE (2011) : mouvements 3, 4 et 5

Matthieu Acar, piano préparé 1
Satoshi Kubo, piano préparé 2
Lise Baudouin, Fender Rhodes / clavier MIDI
Joanna Choi, clavecin
François Garnier, percussion dans le disklavier
Hélène Rusquet, pianoforte
Loig Delannoy, orgue positif / disklavier (mouvements 1,2,4)
Ganaël Schneider, orgue Hammond

Javier Gonzales Novales, direction
Nicolas Mondon, électronique et réalisation informatique

textes et renseignements :
http://n.mondon.free.fr/

3. Cantillation

4. Aria furia

Nicolas Mondon is a French composer born in 1980 in Nantes (France). He studied composition with P.Leroux, A.Gaussin, H.Radulescu, and graduated from the Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (Master II, CNSMDP, 2011, Gérard Pesson). 
His previous studies included classical piano,  latterly with Jeff Cohen (vocal accompaniment) and Peter Feuchwanger, improvisation, jazz, gamelan, and composition. It was during this period that he discovered middle- and far-eastern music. In 2005 he took part in the « Voix Nouvelles » masterclasses at the Abbaye of Royaumont.  He studied computer music at I.R.C.A.M. (Paris) from 2009 to 2012, where he worked on the pieces for prepared disklavier Pianola/Phonographe I & II; his orchestral piece Berceuse-tableaux was premiered at the Salle Pleyel in Paris (2007). He was awarded the « Prix d'encouragement de l'Académie de Beaux-Arts » in 2010, Prix Chevillon-Bonnaud and SACEM Claude Arrieu prize in 2014, and received fellowships at Gargonza Arts (Italy, 2013) and Akademie Schloss Solitude (Stuttgart, 2104). As a teacher, he was assistant to Michaël Lévinas for contemporary music analysis at CNSMDP.
Nicolas Mondon is currently a composer in research at IRCAM, a teacher at Vitry-sur-Seine and Massy (France), and the artistic director of the contemporary ensemble InSoliTus.

nicolas mondon

Popular tracks