Ce deuxième épisode, présenté par Hélène, est consacré à la pièce "Portrait d'une sirène" de Pauline Peyrade.

"Une après-midi d'hiver, j'errais entre les rayons de la bibliothèque de Grenoble à la recherche de titres qui feraient « tilt » en moi, comme une rangée de lampadaires qui s'allument. Mais je n'errais pas vraiment au hasard. Ma quête du moment est celle de trouver des ouvrages écrits par des femmes et qui parleraient des thématiques qui m'obsèdent depuis quelques années : le féminin, l'histoire des femmes, les conditionnements, la transmission.

Au rayon "Théâtre", je suis finalement tombée sur l'ouvrage de Pauline Peyrade, Portrait d'une sirène - 3 contes. L'autrice s'inspire de contes qui ont forgé l'inconscient collectif pour "déconstruire ces archétypes féminins qui nous parlent encore très fort" et mettre en lumière les archétypes contemporains qui nous imprègnent tout autant : la collégienne harcelée, la jeune fille soumise au diktat du paraître ou encore la mère dépressive. Puis ensuite, trouver des manières de s'en libérer que ce soit par la violence, la sauvagerie ou la monstruosité."

L'extrait lu est tiré du conte n°2 "Rouge dents". Il raconte l'histoire d'une jeune fille qui vient d'acquérir une paire de baskets rouges. Petit à petit, elle va s'émanciper du diktat du paraître pour aller vers sa nature sauvage.

Pauline Peyrade est écrivaine, metteuse en scène et depuis 2019 co-responsable du département Ecrivain.e.s-Dramaturges de l’ENSATT avec Samuel Gallet. Ses pièces retracent des histoires de femmes, en phase avec l'actualité contemporaine, tant au niveau des thématiques que de son écriture.

POUR ALLER PLUS LOIN :
https://www.solitairesintempestifs.com/476-peyrade-pauline-

CREDITS :
- Générique et habillage sonore : Hélène MARQUER
- son et montage : Damien BETKA
- Voix : Hélène MARQUER
- Le générique utilise le morceau Fusion de Spectacular Sound Production, sous licence CC BY-SA 4.0. Ici, il a été découpé, remonté et bouclé. Il est disponible en intégralité ici : freemusicarchive.org/music/Spectacu…ctions_Fusion#

OEUVRES CITEES :
- Portrait d'une sirène - 3 contes, Pauline Peyrade, éditions Les Solitaires Intempestifs, parution 11/2019
-Rêver l'obscur, Femmes, magie et politique, Starhawk, éditions Cambourakis, parution 03/04/2019
-Des hommes justes, du patriarcat aux nouvelles masculinités, éditions Seuil,  parution 22/08/2019
-Sauvage, film de Nicolette Krebitz, production WDR/ARTE/Heimatfilm 2015, https://www.arte.tv/fr/videos/052358-000-A/sauvage/

Pauline Peyrade - sauvages rencontres - épisode 2

Ce troisième épisode, présenté par Siham, est consacré à l’oeuvre « Aveux non avenus » de Claude Cahun.

Reine de l’autoportrait photographique, Claude Cahun est poète, essayiste, critique, traductrice, comédienne et activiste politique pour les droits des homosexuels. Elle est issue de la grande bourgeoisie intellectuelle. 

 Son oeuvre,"aveux non avenus" est irriguée par les mythes gréco-latins qu'elle revisite façon QUEER. Dans cette autobiographie surréaliste, elle crée un melting-pot de journal intime, de lettres, de poèmes et de prose qui illustrent l'identité du genre allant jusqu'à la caricature et le grotesque. Elle s'auto-représente tantôt en bacchante, tantôt en dandy ou encore en Budha, elle convoque de nombreux personnages mythiques masculins et féminins a(Marie, Salomé, Hélène, Sapho etc..) pour servir sa quête d'identité. . 

Malgré une oeuvre riche, elle ne sera reconnue que dans les années 80. 

Claude Cahun revendique son identité lesbienne et androgyne.  Elle affirme que « le droit de résister est le premier droit de l'homme », et « neutre est le seule genre qui me convienne toujours ». Avec sa compagne Suzanne Malherbe , elle réalise ces nombreux photomontages. Ces masques sont une forme de refus de l'assignation à la fixité d'un rôle prédéfinit pour « ne rien fixer et déclarer le carnaval perpétuel ». 

POUR ALLER PLUS LOIN : 
http://cahun-moore.com/collectif-heritages-partages-de-claude-cahun-et-marcel-moore/claude-cahun-et-havelock-ellis-dans-inversions-et-lamitie/
https://www.navigart.fr/nantes-cahun/#/artworks?filters=&page=3&layout=grid&sort=random
https://catalogue.jerseyheritage.org/collection/Search/archive/cahun
https://www.andrebreton.fr/en/work/56600100979170?back_rql=Any%20X%20ORDERBY%20FTIRANK%28X%29%20DESC%20WHERE%20X%20has_text%20%22claude%20cahun%2A%22&back_url=https%3A%2F%2Fwww.andrebreton.fr%2Fen%2Fview%3F_fsb%3D1%26rql%3Dclaude%2520cahun%26subvid%3Dtsearch

CREDITS : 
Générique et habillage sonore : Hélène MARQUER
Son et mixage : Damien BETKA 
Technicienne audio : Sabrina De Mitri
Voix et création sonore : Siham MEHAIMZI 
Le générique utilise le morceau Fusion de Spectacular Sound Production, sous licence CC BY- SA 4.0. Ici, il a été découpé, remonté et bouclé. Il est disponible en intégralité ici : freemusicarchive.org/music/Spectacu...ctions_Fusion# 
Image du podcast : Self-portrait par Claude Cahun, licence CC BY 2.0 https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/. L'originale a été modifiée(contrastes et miroir horizontal). Lien vers l'originale : https://www.flickr.com/photos/centralasian/5977434856.

OEUVRES CITEES : 
Un appartement sur Uranus, Paul Préciado, éditions Grasset, parution 20/03/2019
Aveux non avenus, Claude Cahun, Editions mille et une nuits, parution avril 2011

Claude Cahun - surréaliste queer ? - épisode 3

Ce quatrième épisode, présenté par Jérémy, est consacré à la pièce « elle était et elle est, même » de Jan Fabre. 

Ce monologue a été écrit par Jan Fabre alors qu’il n’avait que 17 ans et qu’il était étudiant à l’académie des beaux arts d’Anvers. Il est inspiré d’une oeuvre mystérieuse de Marcel Duchamp : "la mariée mise à nu par ses célibataires, même."

La mariée que Jan Fabre met en scène est une femme dérangeante et puissante qui revendique pleinement et froidement son statut de machine désirante. La pièce nous donne à voir l’expression du désir et de la sexualité pure dans ce qu’elle a de féminin.

Jan Fabre, quant à lui est un artiste protéiforme qui combine en règle générale plusieurs arts dans ses spectacles (danse, théâtre, chant, arts plastiques). Ses spectacles, souvent qualifiés de provocateurs en raison des thèmes abordés et de leur aspect brut, mettent le corps au centre dans une esthétique de la performance où les acteurs, d’ailleurs souvent issus de la danse, sont poussés dans leurs retranchements. 

POUR ALLER PLUS LOIN :
https://www.janfabre.be
https://www.youtube.com/watch?v=kLMnTUyXtiQ
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-Duchamp_peinture/

CREDITS : 
- Générique et habillage sonore : Hélène MARQUER -
- Son et montage : Damien BETKA -
- Voix : Jérémy GUERARD -
- Le générique utilise le morceau Fusion de Spectacular Sound Production, sous licence CC BY- SA 4.0. Ici, il a été découpé, remonté et bouclé. Il est disponible en intégralité ici : freemusicarchive.org/music/Spectacu...ctions_Fusion# 

OEUVRES CITEES : 
- Notre Dame des fleurs, Jean GENET, éditions Gallimard collection Folio, parution 1951
- Elle était et elle est, même, in jan FABRE cinq pièces :  Elle était et elle est, même / L’Interview qui meurt… / Qui exprime ma pensée… / Falsification telle quelle, infalsifiée / L’Empereur de la perte, éditions L’Arche, parution 1997
- La mariée mise à nu par ses célibataires, même (le Grand Verre), Marcel DUCHAMP, Centre Georges Pompidou

Jan Fabre - le corps du délit - épisode 4

Ce cinquième épisode, présenté par Hélène, est consacré à « En ce bas monde » de Victoria Lancelotta.

Victoria Lancelotta est une autrice américaine. Dans son ouvrage  « En ce bas monde », 13 nouvelles relatent le destin de femmes de différents âges : des adolescentes qui découvrent leurs premiers amours, des femmes mûres qui voient les rides pointer sur leur visage. 

Des femmes aux destins âpres, aux histoires violentes, des femmes qui s'émancipent du chemin tout tracé par la religion, la société, le poids de leur condition sociale, sans trahir leurs racines et leur histoire.

En lisant « En ce bas monde », je pense aux propos de l'écrivaine Geneviève Brisac qui déclare que les grands auteurs masculins «excluent sans s'en apercevoir les ennuyeuses sédentaires, soucieuses de nommer nos brumes incertaines, de réveiller des âmes endormies. De bâtir des pagodes de mots inattendus. De raconter les éternelles histoires de l'humanité. » 

L'écriture de Victoria Lancelotta me fait dire que c'est dans des épisodes anodins du passé que se logent nos plus grandes découvertes, nos constructions, nos plus grands traumatismes mêmes, nos épopées internes en quelque sorte. Et ce processus interne n'est-il pas aussi essentiel que de grands voyages en caravelle ?

POUR ALLER PLUS LOIN :
- article sur Geneviève Brisac, Les préjugées concernant les écrivaines sont aussi fortes que jamais (Sisyphe est une femme) : https://diacritik.com/2019/11/12/genevieve-brisac-les-prejuges-concernant-les-ecrivaines-sont-aussi-forts-que-jamais-sisyphe-est-une-femme/
-nouvelles de Victoria Lancelotta en ligne (en anglais) :
A good woman (2011) https://www.idahoreview.org/archive/2018/8/30/a-good-woman?fbclid=IwAR1g4lmvOM3e92H_KydEdKXCgklX52gknnJVbqKFJn0huxxwPhI4A0a0svI
- As though I have a right to (2012) https://agnionline.bu.edu/fiction/as-though-i-have-a-right-to

CREDITS :
- Générique et habillage sonore : Hélène MARQUER 
- Son et montage : Damien BETKA 
- Voix : Hélène MARQUER 
Le générique utilise le morceau Fusion de Spectacular Sound Production, sous licence CC BY-SA 4.0. Ici, il a été découpé, remonté et bouclé. Il est disponible en intégralité ici : freemusicarchive.org/music/Spectacu…ctions_Fusion#

Musiques :
-Titre : Sofa, Auteur : Dazie Mae, http://www.daziemae.com/, Licence: http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/3.0/, Téléchargement (5MB): https://auboutdufil.com/?id=397
- Titre : Borracha, Auteur : La Flor del Otro, Licence : Attribution-Noncommercial-Share Alike 3.0 United States License, http://freemusicarchive.org/music/La_Flor_del_Otro

OEUVRES CITEES :
- En ce bas monde, Victoria Lancelotta, éditions Phébus, parution en février 2003, réédition aux éditions 10-18, février 2008
- Sisyphe est une femme, la marche du cavalier, Geneviève Brisac, éditions de l'Olivier, octobre 2019

Victoria Lancelotta – résiliences féminines – épisode 5

Ce sixième épisode, présenté par Siham est consacré à « En bas » de Leonora Carrington.

C'est à la maison d'André Breton, que je découvre le livre ''En bas'' de Leonora Carrington. Touchée par son histoire ses créations, et ses analogies mystérieuses, mystiques et féministes, cela venait de soi de lui consacrer un épisode. Mais comment présenter une telle artiste en 7 minutes ? 

J'ai choisi de vous faire découvrir un épisode terrible de sa vie qui met le doigt sur une tragédie qui touche les femmes dans le monde de l'art et de la littérature :  leur invisibilité. Je formule l’hypothèse que ce n'est pas sans conséquences sur leurs vies psychiques pouvant aller jusqu'à l'enfermement psychiatriques voire au suicide. 

''En bas'' redonne ses lettres de noblesse à l'auto-représentation comme genre littéraire très présent chez les femmes surréalistes. 

Les extraits présentés évoquent sa descente aux enfers. Léonora Carrington élabore des délires qui répondent à une logique précise et complexe dont l'imaginaire est riche d'androgénéité et de mythes. Ce qui est angoissant ce ne sont pas tant ses délires que les piqûres de cardiazol qui la rende ''zombie''. 

Lorsqu'enfin elle arrive ''en bas'' qui est le jardin de l'hôpital, ''le paradis’’,  elle commence à réaliser que l'équipe soignante ne donne pas de valeur à son ouvrage psychique et à sa ''mission'' messianique qui règlerait ''la conduite du monde''. 

Ainsi elle organise sa ''propre défense'' , triomphe,  et finit par s'échapper et se marier pour atteindre le rêve mexicain. 

Leonora nous tend le bâton de relai de l'émancipation féminine, comme en témoigne sa revue ''Murejeres consciencia''. 

Elle ne retiendra aucune date importante de l'histoire mais la date qu'elle admire c'est le XXIè siècle car c'est là qu'aura lieu, selon elle, « la révolution féministe »

POUR ALLER PLUS LOIN :
https://www.franceinter.fr/emissions/autant-en-emporte-l-histoire/autant-en-emporte-l-histoire-19-novembre-2017
https://www.arte.tv/fr/videos/087424-000-A/le-surrealisme-au-feminin/
http://www.museodemujeres.com/es/biblioteca/467-mujer-conciencia (en espagnol)           
https://www.facebook.com/museoleonoracarrington/posts/451637282357013/  (en espagnol)

OEUVRES CITEES : 
En bas, Leonora Carrington, éditions La Fontaine, 1945

CREDITS : 
- Générique et habillage sonore : Hélène MARQUER 
- Son et montage : Damien BETKA 
- Technicienne son : Sabrina DE MITRI 
- Voix création sonore et musicale: Siham MEHAIMZI 
Le générique utilise le morceau Fusion de Spectacular Sound Production, sous licence CC BY- SA 4.0. Ici, il a été découpé, remonté et bouclé. Il est disponible en intégralité ici :  freemusicarchive.org/music/Spectacu...ctions_Fusion#

Leonora Carrington - l'enchanteresse surréaliste - épisode 6

Ce septième épisode, présenté par Jérémy, est consacré à « Notre Dame des fleurs » de Jean Genet. 

Genet écrit ce premier roman alors qu’il est en prison. Il expose la vie de Divine, un travesti de Montmartre,  un « homme-femme », et ses relations avec les maquereaux de Pigalle, dont surtout le fameux Notre Dame des fleurs, un voyou à la beauté androgyne. Tous sont nés de ses rêveries de prisonniers, coincé dans sa cellule.

Il nous plonge dans le Pars interlope des années 40, au coeur du Montmartre des travestis, des voyous, des maquereaux et des assassins, pour nous faire découvrir ce monde étrange aux moeurs scandaleuses, dans une écriture à la fois poétique et sulfureuse qui transforme l'ordure en roses. 

La trame narrative du roman est complexe et ciselée, elle superpose les niveaux d’écriture, mêlant les personnages, le quotidien de Genet, ses réflexions et ses fantasmes homoérotiques. 

Une  citation  extraite du roman qui résume peut-être son univers  : 

« Mes livres seront-ils jamais autre chose qu'un prétexte à montrer un soldat vêtu d'azur, un ange et un nègre fraternel jouant aux dés ou aux osselets dans une prison sombre ou claire ? »

POUR ALLER PLUS LOIN :
https://www.youtube.com/watch?v=xlqhTtDOGeo  (un chant d’amour)
https://www.franceculture.fr/cinema/voyez-un-chant-damour-de-jean-genet-et-vibrez-a-la-sensuelle-image-du-sexe-entre-quatre-murs
https://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/jean-genet-par-matthieu-garrigou-lagrange

OEUVRES CITEES : 
Notre Dame des fleurs, Jean GENET, éditions Gallimard collection Folio, parution 1976
Un chant d’amour, réalisé par Jean GENET, 1950
Trouble dans le genre, Judith BUTTLER, éditions la découverte, novembre 2006

CREDITS : 
- Générique et habillage sonore : Hélène MARQUER 
- Son et montage : Damien BETKA 
- Voix : Jérémy GUERARD 
Le générique utilise le morceau Fusion de Spectacular Sound Production, sous licence CC BY- SA 4.0. Ici, il a été découpé, remonté et bouclé. Il est disponible en intégralité ici : freemusicarchive.org/music/Spectacu...ctions_Fusion# 

Les effets sonores durant la lecture proviennent de : https://lasonotheque.org

Durant la lecture, sont utilisés les morceaux suivants :
- Naran - "Arabion dream", licence CC BY-SA, ici il n’y a que le début du morceau
- Colin Carr - Bach: Cello Suite No. 5 in C minor, BWV 1011, licence CC BY ND, ici il n’y a que le début du morceau
- Bruce Miller - flute and tabla, licence CC BY ?D, ici il n’y a que le début du morceau
- Daniel Veesey -Sonata No. 1 in F Minor, Op. 2 No. 1 - III. Menuetto Allegret, licence CC, ici il n’y a que le début du morceau
- Circus Marcus - . Beethoven - Bagatelle op.119 nº9, licence CC BY, ici il n’y a que le début du morceau
 - Radio Pink - Recall, licence CC, Ici, le morceau est découpé et bouclé
 - Gavin Gamboa - Duplex i, licence CC By SA, ici, il n’y a qu’un extrait du morceau

Jean Genet - le poète amoureux des voyous - épisode 7

Ce huitième épisode, présenté par Hélène, est consacré à deux ouvrages de Maggie Nelson : Bleuets et Les Argonautes. 

Docteure en littérature anglaise, professeure, poétesse, autrice de nombreux essais, livres critiques etc. l'autrice nous offre deux livres captivants dans lesquels s’entremêle la forme de l'essai avec l'intimité du récit autobiographique.

Dans ces deux ouvrages,  elle embarque le lecteur avec elle dans ses questionnements.

Le premier, Bleuets, décrit la dépression de l'autrice suite à une séparation, à travers l'obsession d'une recherche autour de la couleur bleu. Maggie Nelson aborde la vulnérabilité, la dépression, la posture d'auteur.ice avec un parcours poétiques en 240 passages

Le deuxième, Les Argonautes, toujours autobiographique, met en parallèle la transformation de deux corps : celui de Maggie Nelson à travers la maternité, et celui de son compagnon transgenre, l'artiste Harry Dodge. Un témoignage fort, tout autant qu'une mine de ressources littéraires et artistiques sur la transformation des corps, la maternité queer et la manière dont on perçoit les personnes transgenres.

 «   "Je suis pas en chemin vers quoi que ce soit.", répond parfois Harry aux curieux. Comment expliquer, dans une culture désespérément vouée à la résolution, que parfois l'énigme reste en suspens ? »

POUR ALLER PLUS LOIN :
https://youtu.be/a5qLl0_SDEI

OEUVRES CITEES :
- Bleuets, Maggie NELSON, éditions du Seuil, sous la marque Editions du sous-sol, août 2019
-Les Argonautes, Maggie NELSON, éditions du Seuil, sous la marque Editions du sous-sol, janvier 2018

CREDITS : 
- Générique : Hélène MARQUER 
- Son, mix et montage : Damien BETKA 
- Voix : Hélène MARQUER
- Habillage sonore : Jérémy GUERARD 
- Le générique utilise le morceau Fusion de Spectacular Sound Production, sous licence CC BY- SA 4.0. Ici, il a été découpé, remonté et bouclé. Il est disponible en intégralité ici : freemusicarchive.org/music/Spectacu…ctions_Fusion#

- Les bruitages durant la lecture proviennent de : https://lasonotheque.org

Musiques utilisées durant la lecture 
> Alan Spiljak,  Harmony, licence CC BY NC ND, ici, il n’y a que le début du morceau, https://freemusicarchive.org/music/Alan_Spiljak/Silverlight/Alan_Spiljak_-_05_-_Harmony
>All-Star Trio, Oh! By Jingo!, licence CC, ici, il n’y a que le début du morceau https://freemusicarchive.org/music/All-Star_Trio/Antique_Phonograph_Music_Program_01192016/Oh_By_Jingo_All_Star_Trio
>The joy drops, RollJordanRoll-stem-bass, licence CC BY
ish10yow1r0, diva's false singing voice, licence CC BY NC ND, ici , le début du morceau a été tronqué et bouclé https://freemusicarchive.org/music/The_Joy_Drops/Not_Drunk_EP/RollJordanRoll-stem-bass
> Daniel Birch, Glacier Bells, licence CC BY NC ND
Flat land, scalar, https://www.sessions.blue/?fwp_search=scallat, licence CC

Maggie Nelson - trans-formations - épisode 8

Ce neuvième épisode, présenté par Jérémy est consacré à la pièce « 4.48 Psychose » de Sarah Kane. 

Ce monologue écrit par Sarah Kane en 1999 est la dernière de ses cinq pièces, qu’elle a terminée quelques semaines avant de se donner la mort dans un hôpital de Londres alors qu’elle n’avait que 28 ans.

Ce texte est un monologue à l’écriture riche et surprenante qui met en scène des voix et des moments, une série d’instants qui retracent l’expérience intérieure d’une femme souffrant de dépression. Elle alterne monologues intérieurs et dialogues imaginaires avec un alter ego : peut-être elle même, peut être le médecin ?

Sarah Kane explore la dissolution des limites, la disparition des frontières, ce qu’elle considère d’ailleurs être la folie,  la perte des contours, quand tout se mélange. Toutes les frontières sont brouillées : entre la vie et la mort, le corps et la parole, le masculin et le féminin. Le théâtre de Kane est une esthétique de l’entre-deux, une dramaturgie de la brèche.

Elle finit la pièce quelques semaines avant de mettre fin à ses jours, comme si la fiction du personnage s’incarnait dans la réalité de l’autrice. Une sorte de texte paradoxalement prémonitoire et testamentaire.

Si le sujet est terrible et exprime la souffrance, la pièce n’est pas dénuée d’humour, un humour noir et ravageur particulier à l’autrice.

POUR ALLER PLUS LOIN
https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/une-vie-une-oeuvre-sarah-kane-1971-1999-aneantie-1ere-diffusion-25112017
https://www.cairn.info/revue-savoirs-et-cliniques-2004-2-page-19.htm#

CREDITS :
 - Générique et habillage sonore : Hélène MARQUER - 
 - Son et montage : Damien BETKA -
-  Voix : Jérémy GUERARD -
-  Le générique utilise le morceau Fusion de Spectacular Sound Production, sous licence CC BY- SA 4.0. Ici, il a été découpé, remonté et bouclé. Il est disponible en intégralité ici : freemusicarchive.org/music/Spectacu...ctions_Fusion#

Sarah Kane - théâtre de la brèche  - épisode 9

Ce cinquième épisode, présenté par Hélène est consacré à "Récits de femmes et autres histoires" de Dario Fo et Franca Rame.

Le couple d'acteurs italiens Dario Fo et Franca Rame a forgé un théâtre imprégné de la tradition de la comedia dell arte, des clowns italiens, de la farce médiéval dans lequel le naturalisme est rejeté au profit d'une esthétique grotesque. Un théâtre fait d'improvisations, de déluge verbal, d'onomatopées, de performances physiques, de métathéâtre. Mais surtout, il s'agissait d'un théâtre ayant une perspective militante et politique anticonformiste, anticapitaliste, anticlérical, dans l'Italie des années 70.

"Récits de Femmes et autres histoires", co-écrit par le couple, est constitué d'une vingtaine de monologues qui traitent avec humour de la condition de la femme, de la sexualité, de la solitude, de l'adolescence, de l'éducation, de l'aliénation au travail, de l'exploitation. 
Dans une réécriture de Médée, une femme souhaite la mort de ses enfants pour s'émanciper ; Une Femme seule aborde le quotidien absurde d'une femme séquestrée par un mari jaloux. Dans La maman bohème, dont vous allez entendre un extrait, une femme vient se confesser. Elle vient de quitter le domicile conjugal pour s'installer dans une communauté hippie.

Dans leurs pièces, Dario Fo et Franca Rame n'hésitent pas à bousculer les évidences, les conditionnements, à interpeller, à provoquer. C'est un théâtre engagé, l'engagement de toute une vie imprégné de leurs propres expériences, à l'image du solo de Franca Rame, Lo Stupro / Le Viol dans lequel elle relate son histoire. Violée par des militants d'extrême droite, elle écrit un monologue qu'elle va jusqu'à jouer en 1988 à la télévision italienne. Et cela presque 20 ans avant la vague Metoo et le témoignage de Adèle Haenel !


POUR ALLER PLUS LOIN :
- Les Fourberies de Scapin, Dario Fo https://www.youtube.com/watch?v=UCZVug7r4VY
- Lo Stupro / Le Viol, le monologue de Franca Rame : https://www.dailymotion.com/video/x2ytnxn
- The rape, traduction anglaise de Lo Stupro / Le Viol de Franca Rame : http://www.geocities.ws/dariofoarchive/rape.html
- Lo Stupro / Le Viol, traduit en français : http://canzones.over-blog.com/article-le-viol-118148166.html
- Article sur Franca Rame (en anglais) : https://overland.org.au/2013/11/ill-report-them-tomorrow-the-rape-of-franca-rame/

OEUVRES CITEES:
Récits de femmes et autres histories, Dario Fo, Franca Rame, éditions Dramaturgie, 1988

CREDITS :
- Générique et habillage sonore : Hélène MARQUER 
- Son et montage : Damien BETKA 
- Voix : Hélène MARQUER 
- Le générique utilise le morceau Fusion de Spectacular Sound Production, sous licence CC BY-SA 4.0. Ici, il a été découpé, remonté et bouclé. Il est disponible en intégralité ici : https://freemusicarchive.org/music/Spectacular_Sound_Productions/20190421145015615/Spectacular_Sound_Productions_Fusion#
- Bruitages : www.lasonotheque.org

Dario Fo / Franca Rame – bousculer les évidences -épisode 10

Un podcast pour éplucher et explorer les paroles transgressives, et vous faire goûter nos inspirations littéraires queer, féminines et féministes.

A chaque épisode, nous vous proposons de découvrir un.e auteur.ice et l’une de ses œuvres, puis la lecture d’un extrait.

Un dimanche sur deux  retrouvez Hélène, Siham et Jérémy, trois amis qui se sont rencontrés en école de théâtre et qui explorent ensemble sur scène, à l'écrit et en poésie les questions de genre et la place du féminin et du masculin dans notre société. 

Belle écoute à tous.tes !

les filles n'ont pas de banane

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