« Ca ne me rapporte rien mais ça m’apporte beaucoup »

Au cœur des Baronnies, entre Drôme et Hautes-Alpes, Jean-François Rediger nous accueille en famille, dans une vaste yourte de bois et de lumière. Comme Véronique, il est éleveur-tâcheron et rejoint chaque mardi l’abattoir de Saint-Auban-sur-Ouvèze. De la taille d’une semi-remorque, ce micro-abattoir pour ovins a été conçu par une dizaine d’éleveurs organisés en CUMA, avec l’appui de la mairie. Jean-François raconte son engagement dans cet outil commun et son apprentissage des gestes d’abattage.

Julie Riegel, anthropologue et Alberto Campi, journaliste-photographe

Un podcast produit avec le soutien de l’Université Grenoble-Alpes et du laboratoire PACTE de sciences sociales. Réalisé en partenariat avec l’association Pour des Abattages Paysans et avec la Confédération paysanne.

Musique originale libre de droits réalisée par Marco Prestigiacomo.

Vers une nouvelle histoire des abattoirs: une histoire paysanne

2 Ca ne me rapporte rien mais ça m’apporte beaucoup.

« On parlait à des gens qui ne pouvaient pas comprendre qu’on puisse en même temps aimer et tuer nos animaux »

A quelques kilomètres de Gap, la route sinueuese et pentue s’arrête à la ferme d’Olivier Bel. A l’étage, face au Dévoluy, son tagine d’agneau mijote. A travers son parcours d’éleveur-berger, de militant et de syndicaliste, Olivier témoigne de l’émergence politique du sujet des abattoirs au sein de la Confédération paysanne.

Julie Riegel, anthropologue et Alberto Campi, journaliste-photographe

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3 C'est de l'espoir de faire changer les choses à un échelon supérieur.

« Il faut aller vers des projets qui ne rapportent rien »

Nous traversons la Drôme des Collines pour gagner la ferme de Laure Charroin, installée en GAEC avec son compagnon Nicolas. Il pratique aussi la thérapie animale, ce qui explique la familiarité étonnante de leurs brebis dans la bergerie. Avec Laure, nous rejoignons Pierre Pellissier, animateur d’AgriBioDrôme, déjà attablé autour d’un café. C’est un regard croisé d’éleveuse et d’animateur que nous offre Laure et Pierre, pour explorer les ressorts et les freins de leur projet pratiquement abouti de caissons d’abattage.

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8 Il faut aller vers des projets qui ne rapportent rien.

« Pour nous, éleveurs sur des territoires ultra-ruraux, l’enjeu c'est vraiment de faire autre chose »

Entre Saint-Jean-du-Gard et Florac, la splendide corniche des Cévennes passe devant la ferme de Benjamin Fouilleron. Il y a huit ans, sur la table en bois, il dessinait avec un ami éleveur les premières esquisses d’un abattoir mobile. Comme dans le Luberon ou dans l’Aude, ce projet a dû être remanié, adapté, relancé à maintes reprises. Le récit de Benjamin montre à la fois la difficulté de porter des innovations de rupture en matière d’abattage, et l’incroyable ténacité des éleveurs pour les faire advenir.

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Un podcast produit avec le soutien de l’Université Grenoble-Alpes et du laboratoire PACTE de sciences sociales. Réalisé en partenariat avec l’association Pour des Abattages Paysans et avec la Confédération paysanne.

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7 Pour nous, éleveurs sur des territoires ultra-ruraux, l’enjeu c'est vraiment de faire autre chose.

« L'approche purement technique est complètement insuffisante »

On ne sait jamais où se trouve Jacques Alvernhe. Sillonnant les routes de France et les chemins cabossés, il accompagne les groupes d’éleveurs pour imaginer, reprendre et mettre aux normes des projets d’abattoirs. Ce faisant, il joue un rôle essentiel de passeur de réflexions et d’outils entres les groupes. C’est aussi la personne toute indiquée pour nous présenter une vue d’ensemble des projets d’abattoirs paysans en France.

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Un podcast produit avec le soutien de l’Université Grenoble-Alpes et du laboratoire PACTE de sciences sociales. Réalisé en partenariat avec l’association Pour des Abattages Paysans et avec la Confédération paysanne.

Musique originale libre de droits réalisée par Marco Prestigiacomo.

6 L'approche purement technique est complètement insuffisante.

« Je pense qu'il y a un élevage paysan qui comprend l'abattage. Un abattage paysan tout seul, ça n'a pas de sens »

Beaucoup d’éleveurs et d’éleveuses ont lu les livres de Jocelyne Porcher. Au début des années 2000, elle a posé la distinction entre productions animales et élevage. Elle a aussi mis des mots sur le malaise et la détresse de nombreux éleveurs face au trou noir qu’est devenu l’abattoir. Pour elle, le rôle de la recherche est de poser de bonnes questions et si possible d’avoir des idées, ce qu’elle a eu très tôt en matière d’abattoirs mobiles.

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4 Il y a un élevage paysan qui comprend l'abattage. Un abattage paysan tout seul,ça n'a pas de sens.

« On le fait dans les meilleures conditions possibles, tant vis-à-vis de l'animal que vis-à-vis des autres humains »

En août 2016, l’abattoir qu’utilise Véronique Dubourg ferme pour cause de faillite, juste après sa rénovation par la collectivité. Quatre mois après il rouvre ses portes, sous la forme d’une société coopérative d’intérêt collectif fondée par un groupe d’éleveurs, avec le soutien d’élus locaux. Depuis ce jour, Véronique fait partie de la douzaine d’éleveuses et éleveurs tâcherons, qui font tourner cet abattoir au bénéfice du territoire. Elle raconte ce que cet engagement change dans sa vision de l’abattoir et du métier d’éleveuse.

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1 On le fait dans les meilleures conditions possibles, tant vis-à-vis de l'animal que des humains.

« Je veux que ce soit fluïde »

Nous sommes fin mars et des pans de neige demeurent sur les Monts du Forez. Entre la bergerie, la fromagerie, les marchés et l’animation syndicale, Stéphanie Moulin a trouvé le temps de cuisiner. Dans l’odeur du gâteau aux noix, elle raconte son rapport à la mort de ses animaux, l’émergence d’un projet collectif de caisson d’abattage, jusquà la conception d’un micro-abattoir de chevreaux sur sa ferme.

Julie Riegel, anthropologue et Alberto Campi, journaliste-photographe

Un podcast produit avec le soutien de l’Université Grenoble-Alpes et du laboratoire PACTE de sciences sociales. Réalisé en partenariat avec l’association Pour des Abattages Paysans et avec la Confédération paysanne.

Musique originale libre de droits réalisée par Marco Prestigiacomo.

5 Je veux que ce soit fluïde

Podcast en 8 episodes

S’affranchir des abattoirs industriels a longtemps semblé impossible aux éleveurs. Pourtant, depuis trente ans, dans des territoires de montagne, des collectifs paysans ont repris avec succès leur abattoir de proximité. En entrant dans les abattoirs, aux côtés de leurs animaux, ils y bouleversent le sens et l’organisation du travail. Mais ce n’est pas tout. Depuis plusieurs années, des projets d’abattoirs mobiles fleurissent partout en France, bénéficiant d’un contexte juridique et politique plutôt favorable.
Pour Alberto et moi, nous vivons un tournant historique. Avec ce podcast, nous voulons en rendre compte, à travers les témoignages de pionnières et de pionniers de ce mouvement. Leurs trajectoires individuelles se croisent et se répondent en territoires. Leurs expériences nourrissent et se nourrissent des négociations nationales portées par la Confédération paysanne. Toutes et tous, selon leurs contraintes et leurs espérances, veulent répondre de la mort des animaux que nous mangeons.

Réalisé au printemps 2023 par Julie Riegel, anthropologue et Alberto Campi, journaliste-photographe

Un podcast produit avec le soutien de l’Université Grenoble-Alpes et du laboratoire PACTE de sciences sociales. Réalisé en partenariat avec l’association Pour des Abattages Paysans et avec la Confédération paysanne.

Musique originale libre de droits réalisée par Marco Prestigiacomo.

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Julie Riegel, anthropologue et Alberto Campi, journaliste-photographe

JR & AC

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