TCHUTCHUÊ

Lua de Cristal

Abril A Barata Diz Que Tem

Il y a des choses qu’on fait tous, sans jamais en parler. Des gestes minuscules, anodins, drôles ou absurdes, que l’on répète presque machinalement, persuadé d’être le seul à le faire. Ces petites habitudes secrètes qu’on croit uniques, et qui pourtant nous relient. Parce qu’au fond, si nous avons chacun notre façon de vivre, nous avons aussi tous nos travers silencieux, nos rituels dérisoires, nos manies tendres et un peu folles.

Prenez un morceau de baguette. Vous venez d’en couper une tranche, raisonnable. Mais vous voyez bien que ce n’est pas droit. Alors, pour « égaliser », vous en reprenez un petit bout. Puis encore un. Et à la fin, vous avez mangé la moitié, mais vous pouvez toujours dire que c’était pour la symétrie. Qui ne l’a jamais fait ?

Ou ce fameux pot de pâte à tartiner. Il est presque vide, ou mal réparti, et là encore, votre cerveau vous souffle : « Je vais juste lisser la surface, après j’arrête. » La cuillère plonge, vous remettez à niveau. Puis un petit coin de plus. Puis le bord. Et finalement… vous avez fait le ménage, mais pas dans votre conscience.

Et puis il y a le tunnel. Cette chanson qu’on écoute à fond, et paf, on entre dans une zone sans réseau. Le son coupe, mais nous, on continue à chanter, comme une mission : retomber pile sur le refrain à la sortie. C’est idiot. C’est enfantin. Et c’est exactement ce qui nous rend humains.

C’est de tout cela que parle la chanson **"Je suis pas seul"**. Elle dresse le portrait joyeux et complice de ces moments où nous jouons avec nous-mêmes, avec les objets, les hasards, les superstitions. Comme lorsqu’on essaie de ne pas éternuer les yeux fermés. Ou quand on laisse le destin décider à notre place : « Si le feu passe au vert dans cinq secondes, je dis oui. » On sourit, on y croit à moitié, mais on y croit quand même.

Ces petits gestes, ces micro-défis qu’on ne raconte jamais, on pense les vivre seul. Et pourtant. Si chacun en porte un, c’est bien qu’ils font partie d’une vérité plus grande : **nous sommes faits de détails.**

La chanson, écrite en phrases de huit pieds et rimes parfaites, avance comme une comptine douce, un carnet de confidences universelles. Elle rit de nous sans moquerie, elle observe sans juger. Elle nous rappelle que ce que l’on croit insignifiant est souvent ce qui nous relie. Ce que l’on croit bizarre est souvent simplement… **partagé**.

Alors, la prochaine fois que vous couperez la baguette « pour égaliser », que vous chanterez dans un tunnel, ou que vous regarderez un feu tricolore comme un oracle personnel, souvenez-vous :
**Vous êtes loin d’être le seul. Et c’est ça, le plus beau.**

Os Pequerruchos - A Linda Rosa Juvenil

RoteiroBabyBrasilia

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