Est ce une aube où un crépuscule ? 

C'est en tout cas  un groupe de jeune semblant danser entre chien et loup, qui vient illustrer le deuxième volet de « Nos désirs font désordre ».

L'album s'ouvre sur le morceaux  D281 , nom de la « route des chicanes » de la ZAD. 
Le morceau est pensé à la fois comme un hommage aux itinéraires bis de la vie, aux voix détournées, mais aussi comme pour signifier qu'avec ce projet, nous allons nous embarquer, le temps d'un album, dans un monde légèrement à l'écart.

S'il ne s'agit peut être pas du fameux «Album de la maturité » le groupe affine dans ce projet un style qui lui est propre, mêlant avec un certain brio des influences modernes mais aussi rock où électro pour donner une sorte de boom bap hybride qui semble intemporel et ne sonne pas « à l'ancienne ».

L'album semble particulièrement équilibré entre des sons calibré pour le live (Radical, Test de Gallup) et d'autres beaucoup plus introspectifs (Arts Dégénérés), des sonorité et des flow plus classique (Vices & Versets & Non Merci!) ainsi qu'une chanson pleine d'autodérision qui raconte le pire concert de l'histoire de TINA (Tapi de Velours).

A l'heure où les débats font rage dans le rap, pour savoir s'il doit utiliser où non du vocodeur, s'il doit être condamné à rester un art politique où devenir le nouveau punk, T.I.N.A reste fidèle à ses principes de se servir de la musique comme d'une arme. Et ses ennemis ne sont évidement pas telle où telle chapelle du rap mais bel et bien un état qui éborgne, emprisonne, interdit de manifester et qui a l'affront de se présenter comme seul refuge face à une extrême droite dont ils banalisent pourtant les thèmes et les méthodes

L'album se veut à la fois festif et lucide. Rempli des promesses des alternatives que l'on voit fleurir de partout mais vigilant face aux obscurantisme quels qu'ils soient.

Alors, verdict ? Est une aube où un crépuscule ?

03- Gegen Pressing

Cela fait maintenant dix ans que T.I.N.A. traîne ses guêtres dans l'underground Français. 

De concerts en Open Mic, de Zad en salles clandestines du 9-3, les deux MC's du groupe écrivent comme on assène des coups de griffes. 
Si les thèmes politiques restent leur marque de fabrique, les MC's de T.I.N.A. n'oublient pas que le rap vient de la fête, du partage et du show et leurs performances se savourent d'autant plus en live. 

A l'aise autant sur de la trap que sur du boom bap, l'apparent éclectisme de leurs projets fait pourtant sens, pour peu que l'on se donne la peine de rentrer dans leur univers où l'on croise des dealers,des poètes russes et d'anciennes divinités.

Il se murmure d'ailleurs qu'en secret, le groupe militerait pour le retour du culte dionysiaque.

03- Gegen Pressing

TINA [there.is.no.alternative.]