J'en peux plus.
(Seul dans un désert, le sable souffle.)
C'est comme si toute la Terre allait m'tomber dessus.
(Seul dans un désert, le sable souffle.)
Non, J'en peux plus.
(Seul dans un désert, le sable souffle.)
C'est comme...
(Seul dans un désert, le sable souffle.)
C'est comme...
J'me sens comme

seul dans un désert.
Le sable souffle dans mes yeux
alors qu'ils s'élèvent vers les cieux.
La fable m'étouffe et c'est tant mieux.
Les cartes sur table : le gouffre me rend envieux.
J'veux pas vivre vieux.
J'suis trop ivre. Dieu,
tes sous-fifres pieux
n'ont qu'à s'bander les yeux.
Laissez pécher les éjectés des religieux.
Laissez prêcher les rejetés des harmonieux.
J'vous dis adieu.

Ce soir, je fête une promotion.
Dernière d'une lignée, l'ascension
se poursuit.
La vie son cours suit.
La mort son tour fuit.
Un bruit sourd, puis (puis) (puis)
je suis surpris.
Mon regard mort et glacé démasqué.
Mon sourire faux j'ai placé. Le masque est
Assuré.
Rassuré,

je continue, j'entreprends.
J'm'entretue entretemps.
Compte tenu du moment,
j'continue pour maman.
J'm'entretiens.
Entre l'entente que j'tiens
contrôlant tant mon bien-
être et engendre le sien.
Naître et n'être rien
sauf déjà redevant.
Mon choix d'vivre n'est pas l'mien
so j'regarde devant.
Ma vie, j'leur dois bien.
Je dois vivre plus longtemps.
Leurs sacrifices pour rien
si j'me livre avant mon temps.
Pas maintenant.

J'divague, on m'parle
mais j'réponds pas.
Simagrées, blagues,
mais t'étonnes pas
si, malgré moi,
les agrégats
du monde externe ne parviennent pas
à mon attention. D'après moi,
une limitation d'la réalité.
L'monde des idées,
c'est décidé-
ment là qu'j'sois pas à l'étroit.

J'en peux plus.
C'est comme si toute la Terre m'était tombée dessus.
Non, J'en peux plus.

Alors, sonnent les cloches.
J'entends la fin qui approche.
Mes proches s'accrochent à tort,
me forcent à croire
à ce rêve, cet exutoire.
Leur vie de rêve, c'est exclure gloire.
Je sais, j'ai tort.
J'cherche pas la mort non plus.
Laissez mon sort
comme pour un somnambule.
Tu m'vois, je dors.
Tu n'peux percer ma bulle.
Si tu m'en sors,
ma vie rêvée s'annule.

J'ouvre les yeux et puis j'vois qui ?
Tous mes aïeux, l'frère, mes amis
qui sont ici pour moi comme à chaque titre,
sinon ici pour mon dernier chapitre.
S'ils le savaient, ils seraient paniqués.
Ils n'ont pas idée :
j'ai décidé d'les quitter,
démissionner d'la réalité.
J'suis missionné, la normalité
j'me fais pas à l'idée.

Ma moralité
me guide à l'encontre de la majorité :
L'illégalité.
Inégalité.
Où est passé le libre arbitre et
le choix d'abdiquer ?
Ma finalité,
en ma qualité
d'créature animée,
devrait m'être admise et
mon identité
m'appartient
du début à la fin.
J'pense que c'est l'seul moyen
d's'émanciper.

J'en peux plus.
C'est comme si toute la Terre m'regardait déçue.
Non, J'en peux plus.

J'suis à court d'écorce :
L'dernier décompte s'amorce.
Mais lorsque j'me force à boire
assis au bar.
C'est la fin de la dernière cène.
On arrive à ma dernière scène
juste derrière celle
où je m'envenime de courage.
L'amphétamine me soulage.
Tant qu'à choisir comment j'laisse la vie,
pourquoi pas finir sur l'ecstasy ?

La vie n'est qu'expérience.
Seul l'expert prend la chance,
va explorer ses sens,
s'y noyer, laissant
son foyer de confort.
Les drogues lui confèrent
le moyen sûr
de reparamétrer sa réalité,
de pouvoir apprécier sa chiralité,
de pouvoir affronter ce qui est refoulé
et interviewer
son subconscient.

J'assume consciem-
ment mon romantisme.
Rêve d'archétype
d'héros de roman type.
Protagoniste
sans un grand moment triste,
c'n'est pas une piste
pour un bon narratif.
Plus de mort à petit feu :
je mords la vie ju-
squ'à clore mon livre.
Je serai comblé pourvu de mourir sur du son.
J'ai toujours voulu mourir sur le pont.

Prologue à ma tragédie

J'suis défoncé.
J'suis défoncé.
J'suis défoncé.
J'suis défoncé.

Vertige cérébral.
Verte tige végétale.
Dérive psycho-latérale.
Lessive chimio-viscérale.

Perché, ché-per, j'suis perdu. J'en perds le nord.
Cette addiction qui perdure, oui c'est l'traquenard.
Ça me tord l'esprit. Les spliffs, j'dis oui. Les pills aussi.
Si t'en a d'trop, please! C'est pas sur mon cerveau qu'j'mise.
Je m'isole. J'porterai bientôt la camisole.
D'ici là, j'batifole. J'ai pas encore la tête si folle.
Qu'un solvant. THC le soluté, la pollution.
On pourrait en croire qu'la drogue, c'est la solution.
Faut pas s'méprendre. Faut pas s'faire prendre. Faut juste se rendre compte.
Pense, qu'est-ce qui compte? Toi-même, tu t'contes une histoire.
T'es l'seul à t'croire. Ah ouais c'est temporaire?
Les bédos bientôt ne seront plus sur ton horaire?
J'dis ça, j'dis rien. J'le crois, j'change rien. J'reporte à demain.
J'veux bien changer tant que c'est lointain. La flemme,
c'est le prix d'ma consommation. Seul prix de consolation :
un p'tit joint. Je suis pris dans l'itération.

Vertige cérébral.
Verte tige végétale. (Je suis pris dans l'itération.)
Dérive psycho-latérale.
Lessive chimio-viscérale. (Je suis pris dans l'itération.)
Vertige cérébral.
Verte tige végétale. (Je suis pris dans l'itération.)
Dérive psycho-latérale.
Lessive chimio-viscérale.

Pris dans l'itération, j'me fais pas d'ration.
J'dis non à toute tentative de modération.
Tentativement, il serait peut-être temps de tempérer,
de m'emparer du contrôle. C'est l'temps d'l'arrêt,
mais tant d'paresse et trop d'ivresse.
Je n'fais plus d'promesse. J'dis adieu à la vraisemblance
d'une pause de beuh. À vrai dire j'reste sans plan
si c'n'est que, présentement, ce petit joint m'attend.
J'fume. J'fume trop
de cannabis. Je que-n' l'abysse de la motivation.
Zéro activation. En privation d'énergie,
J'en peux plus d'être inerte.
Si ça continue, mon cerveau sera pris dans l'inertie.
Non merci, j'veux pas finir chez l'psy.
Mais si, j'exagère. J'suis encore parti trop loin.
C'est éhonté. Putain, encore, j'suis défoncé.

Vertige cérébral.
Verte tige végétale. (Putain, encore, j'suis défoncé.)
Dérive psycho-latérale.
Lessive chimio-viscérale. (Putain, encore, j'suis défoncé.)
Vertige cérébral.
Verte tige végétale. (Putain, encore, j'suis défoncé.)
Dérive psycho-latérale.
Lessive chimio-viscérale.

J'suis défoncé. Mes yeux blancs vont jamais m'dénoncer.
Cet énoncé est vrai : toujours l'air frais et dispo.
Mec, sors le zippo. Ça part en hypnose.
C'est l'heure de prendre la dose.
Une pause? Non. J'me pose tant qu'il reste du pochon.
Je pense à Auchan. J'entend, comme une sirène si belle.
Son haut chant, sa voix qui m'interpelle.
Du fond d'mon ventre, c'est elle. La foncedalle appelle.
Mes pensées ont pas assez de traction.
De toutes mes mémoires, j'en mémoïse qu'une fraction.
Comme c'est épatant, si petit temps de réaction.
Tout c'qui augmente, capacité d'création.
J'pars en délire musical, harmonique, phonétique.
J'fais rimes et rap multi-syllabiques.
J'rends les délivrables, sonorité mélancolique.
J'change d'indésirable : je prends un élan alcoolique.

Vertige cérébral. (Je suis pris dans l'itération.)
Verte tige végétale. (Je suis pris dans l'itération.)
Dérive psycho-latérale. (Je suis pris dans l'itération.)
Lessive chimio-viscérale. (Je suis pris dans l'itération.)
Vertige cérébral. (Je suis pris dans l'itération.)
Verte tige végétale. (Je suis pris dans l'itération.)
Dérive psycho-latérale. (Je suis pris dans l'itération.)
Lessive chimio-viscérale. (Je suis pris dans l'itération.)
Vertige cérébral. (J'suis défoncé.)
Verte tige végétale. (J'suis défoncé.)
Dérive psycho-latérale. (J'suis défoncé.)
Lessive chimio-viscérale. (Je suis pris dans l'itération.)
Vertige cérébral. (J'suis défoncé.)
Verte tige végétale. (J'suis défoncé.)
Dérive psycho-latérale. (J'suis défoncé.)
Lessive chimio-viscérale. (Je suis pris dans l'itération.)

J'suis défoncé.
J'suis défoncé.
J'suis défoncé.
J'suis défoncé.

Vertige cérébral

J'suis défoncé.
J'suis défoncé.
J'suis défoncé.
J'suis défoncé.

Ascension cérébrale

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