« Sur le quai Ode maritime » Fernando Pessoa

« Je » Rainald Goetz /Musique Dom La Nena

Bufo, Bufo, Bufo "Veulerie" Eugène Savitzkaya

Extrait "Un autre" Imre Kertész

Dimitri Bortnikov "Repas de morts"

Edito sonore - Fanzine érotique "Galante" créé par Zoé Chauvrat et Marilou Chauvrat

"Histoire de mon pigeonnier" Isaac Babel

Justice de Friedrich Dürrenmatt

"Cosmos" Witold Gombrowicz

Moravagine -Blaise Cendrars

Extrait Château-Rouge Hôtel de Renaud Burel

Giacomo Leopardi  "L'infini"

Un autre : Chroniques d'une métamorphose - Imre Kertész

(Editions) LA CONTRE ALLEE
http://www.lacontreallee.com/catalogue/les-peripheries/pas-dans-le-cul-aujourdhui
Dans les années qui précèdent le Printemps de Prague, Jana Černá livrait dans cette lettre à Egon Bondy sa volonté de révolutionner les codes de conduite, de rechercher de nouveaux « possibles » dans la vie privée, les rapports sentimentaux et la sexualité. En refusant de se soumettre à la primauté masculine, elle affirme aussi son souhait d’une sexualité non séparée des sentiments et de l’activité intellectuelle.

Pas dans le cul aujourd'hui - Jana Černá (lettre à Egon Bondy)

Une trop bruyante solitude - Bohumil Hrabal

Par les villages de Peter Handke

Charles Baudelaire (extrait des Fleurs du mal)

Lady Chatterley- D. H. Lawrence

http://corpsbiens.blogspot.fr  (textes de Jos Roy)

010716 - Jos Roy

Sonnet en X de Stéphane Mallarmé

Icare de Yukio Mishima

Sous la lune plaintive

Vous ne dites rien car vous êtes trop malades pour dire la force
de la terre que j'ai créée dans mes nuits,
la terre de la chair et la terre
des paysages de soleil,
la terre qui ne gaspille aucune goutte de sang,
la terre qui n'était pas encore connue de mes pères et qui,
avec des instruments neufs, devient mon message,
quand l'été vient et la chaleur du mois d'août
et l'hiver avec les fûts des troncs d'arbre
entre les montagnes de cette contrée,
qui n'est pas digne d'un second Dieu et vit de pain et de vanité
depuis le jour où les guerres furent inventées
dans un cerveau délabré de la capitale.

Vous ne dites rien car vous êtes trop malades pour dire l'immensité
du tourment que mon âme devait sillonner
du soir au matin et à travers les minuits
qui ne ressentent même plus un brin d'herbe
parce que leur musique est trop vaine
pour les baquets à beurre et les coffres des morts, qui remontent
de leurs cachots avec le coassement des grenouilles
entre les saisons de procréation.

Vous ne dites rien car vous êtes trop malades pour dire la profondeur 
de la mer que pourfendait mon navire et le noir du dos
des dauphins qui brillent aux récifs du rêve,
qui s'étend des mille visages du Nord
aux milles visages du Sud,
qui est plus grand que cette terre et plus puissant
que la tempête de novembre qui coûta la vie à mes pères
des millions et des millions de chariots de jours !

Vous ne dites rien car votre commandement n'est pas entendu
et que votre chair brille d'une douce putréfaction dans la nuit
et que votre âme glisse à travers les forêts bleuâtres
à la saison des pousses de pommes de terre et des processions de mai !

Vous ne dites rien car vous êtes trop malade pour dire
qui a rêvé de votre damnation dans les cachots créés par Dieu,
dans le refuge des montagnes et les auberges des banlieues,
dans les caves voûtées
où les rats brillent comme des étoiles,
car le jour et la nuit sont la musique de l'éboulis
qui boit votre sommeil
et les conquêtes des guerre
que vous avez inventées dans les ivresses du printemps !

Vous ne dites rien car vous êtes trop malades pour dire
ce qui doit être dit, ce qui rend ces collines si tristes
et ce lever du soleil et cette peine des paysans
et cette peine des oiseaux
et cette peine qui cultive la destruction dans chaque brin,
dans chaque lit de rivière,
partout où les mains sont au-dessus de la terre.

Trilles et mordants

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