Une pile de carnets et les jours longs d'hivers pour trouver les mots justes.

Là Où Tu Es

Septembre 2023.
Je suis ingénieur son sur un film, et je loge dans un petit village des montagnes au nord du Liban. 

C’est un lieu paisible, néanmoins ponctué par quelques déflagrations qui traversent le territoire.
Tout ce que je sais, c’est qu’elles proviennent d’une petite maison située à l’entrée du village.

Un soir, trois frères adolescents viennent à ma rencontre et me proposent de les suivre.
Ils m’emmènent justement vers cette maison d’où proviennent les coups de feu.
Moi, j’ai mon enregistreur de son en bandoulière, et eux, leur fusil à plomb.
Dans une curiosité mutuelle, nous nous apprivoisons.

warwar

In support of Gisele Pelicot, Caroline Darian and all victims of rape and sexual violence, several feminist groups organized a mobilization on Place Poelaert, Brussels, Belgium.

"According to a report published in March 2020 by Amnesty International Belgium and SOS Viol, 47% of Belgians have been confronted with sexual violence. 91% of these occur in the family and/or friendly circle. In addition, a third of young people believe that if you don't explicitly say "no" it's not rape.
The trial of Dominique Pélicot and the 51 other attackers is a powerful symbol of the sexual violence against FINTA people (Women, intersex people, non-binary people, trans people and agender people) and children. It highlights the scourges of intra-family violence, incest, chemical submission, rape, medical wandering and impunity.
We demand justice and protection for all victims. Let shame change sides, let impunity end, let the walls of vi*| culture fall.
Let us unite our voices and forcefully remind: the only ones responsible are the aggressors and those who protect them.
Together, let us join forces so that shame changes sides"

You can find and download this file here https://freesound.org/people/Virgile_Loiseau/sounds/754455/

Gisèle Pélicot : Rassemblement Place Poelaert à Bruxelles en hommage à Gisèle Pélicot

Triangle (winner field recording prize at La Semaine Du Son, Brussels, 2023)

I was at the edge of a lake in the Pyrenees mountains, at the bottom of a valley. There were cows all around me and the valley was divided into two distinct parts, connected by a narrower gap. When some cows wanted to join the other cows that were on the other side of the valley, we could hear them mooing in this characteristic way. Their cries could be heard across the valley thanks to the mountain walls which made the sound of their voices resonate.

Recorded with
Microphone = Sanken CMS-50 (MS) decoded in STEREO
Recorder = Sound Devices MixPre 3 I
Wave, 48khz, 24bits

Cows mooing in a valley in the pyrenees (24_06_30_11_22)

During the spring of 2020 in Brussels, Belgium, every evening at 8pm, you just had to open the window to listen to a concert and participate yourself. My participation was to record it as much as I could, in order to keep a sound trace of this practice. You can hear kitchen utensils being hit by people, but also more conventional musical instruments, horns, shouts, applause, music,...

Recorded with
Microphone = Superlux S502 MK I (stereo ORTF)

Recorder = Sound Devices MixPre 3 I

Wave, 48khz, 24bits

20 05 04 20 06 Applaudissements

20 03 20 19 55 Applaudissements

20 03 19 19 57 Applaudissements

Fireworks for the French national holiday on the shores of Lake Serre-Ponçon in french alps

Recorded with
Microphone = Sanken CMS-50 (MS) decoded in STEREO
Recorder = Sound Devices MixPre 3 I
Wave, 48khz, 24bits
REF = 24_07_15_00_21

Fireworks for the national holiday on the shores of a lake in mountains

4_La lune

1_Les pattes de l'ours

12_Belgais

Awaz Karo est une pièce sonore de 32 minutes composée à partir d’enregistrements réalisés à
Kolkata, en Inde. Elle s’inscrit dans une approche à la fois sensorielle, anthropologique et
subjective du paysage sonore. Le titre reprend une expression que l’on retrouve inscrite à l’arrière
de beaucoup de camions de livraison au Bengal. Elle est issue des langues d'Inde, notamment
l’ourdou, le hindi ou le pendjabi. Elle peut être traduite en français par : “Faites du bruit”, “Parlez”,
“Exprimez-vous”. Ce n’est pas une injonction, mais une invitation à la communication, à
l’interaction sociale et sonore dans un but organisationnel. Produire du son et, en retour, écouter
ce que le monde répond : des voix, des impacts, des flux — autant de signes qui résonnent et
font sens.
La composition repose sur une pratique d’enregistrement simple et minimale : deux micros stéréo
et omnidirectionnels, tenus à la main, un dans chaque paume. C’est un dispositif qui engage le
corps dans une écoute active. Mes bras deviennent des capteurs mobiles : en bougeant les
mains, je module la présence, la proximité, l’espace. Il ne s’agit pas d’aller chercher les sons,
mais de les laisser venir — humains, non-humains, matières ou gestes — jusqu’à moi. Cette
posture induit une forme d’attention ouverte, disponible, où la prise de son devient un acte
d’écoute autant qu’une manière d’habiter le monde, sans l’organiser ni le forcer.
Les voix, de toutes espèces, y occupent une place centrale. Ce ne sont pas des sujets à analyser
ni des entités à distinguer selon des catégories figées (culture/nature, parole/son), mais des
présences avec lesquelles dialoguer. Par instants, ma propre voix – celle du preneur de son – fait
surface, non pas comme figure autoritaire ou omnisciente, mais comme un corps traversé,
impliqué. J’assume cette subjectivité dans le geste d’écoute, sans la surjouer. Le dispositif de
prise de son est ici exposé, revendiquée.
La pièce avance par à-coups, sans transitions lissées. Les sons surgissent ou s’eﬀacent
brutalement, comme ils me sont parvenus. Entre heurts, saturations et lenteurs suspendues,
Awaz Karo compose une temporalité instable, faite de ruptures et d’attentions renouvelées.

AWAZ KARO

Lieu de prise de son : théâtre expérimental, foire internationale Rachid Karamé, Tripoli, Liban, septembre 2023

Tripoli, le Théâtre expérimental (séquence organique)

Le Dit et le Tu, une fiction sonore de Virgile Loiseau

Une vigile dotée d’une capacité unique à repérer les voleurs par le bruit qu’ils font en dévalisant les rayons du supermarché où elle travaille, tente de transmettre son savoir à une stagiaire. Cependant, elle est mise en difficulté par un voleur très particulier.

Avec
Maya Lombard
Pauline Chavanon
Virgile Loiseau

Prise de son
Carl Dahan

Aide à la mise en scène et à l’écriture
Louise Mendes
Rémi Pons

Ecriture, réalisation, montage et mixage
Virgile Loiseau

Merci à Clara Thomine pour le lieu de tournage
Merci à Emma Cooper, Arthur Bourdot et Louise Mendes pour leurs précieux retours

Le Dit et le Tu

Percussions siamo tutti antifascisti

Fanfare et tunnel + explosions

Sifflets hyper proches

Fanfare bella ciao + flute solo + explosions au loin

Nous allons défendre notre classe sociale

Tout le monde déteste le police

Tout le monde déteste la police + sirènes autopompe et huées + ACAB

Siamo tutti antifascisti 2

Bouchez descend on t’attend + Bouchez au bucher

Percussions + police partout justice nulle part

Siamo tutti antifascisti percussions

Percussions sur casseroles et parois

Siamo tutti antifascisti et claquements de mains

Olele olala arizona on n'en veut pas

Percussions mireille

Percussions et cris par vagues + hélicoptères

Aambiance sirènes au loin

Ce documentaire explore la façon dont le cyclisme, entre extase et épuisement, façonne nos corps mais aussi nos relations aux autres.

Deux trames narratives dialoguent et interrogent le rapport à l’effort dans un sport pratiqué en tant qu'amateur, avec toutes les répercussions que cela peut avoir — physiques, psychologiques, sociales, amoureuses ou sexuelles.

D’un côté, il y a moi : je me suis enregistré en pleine ascension du Galibier, dans les Alpes. Un col long, exigeant, épuisant. Micro fixé sur mon vélo, je parle tout en pédalant, en laissant surgir mes confidences dans l’effort. On entre alors dans une esthétique de l’intime et de l’intensité, faite de souffle et d’épuisement.

De l’autre côté, on entend les voix alternées d’Adelin et de Lionel, deux cyclistes qui ne se connaissent pas mais dont les paroles se complètent. Les entretiens ont été menés dans un cadre intime et amical, ponctués de séquences sonores qui donnent du corps aux récits et font respirer la parole. Ces séquences mêlent des sons enregistrés lors de mes voyages à vélo, souvent en montagne, et des captations réalisées avec des micros posés directement sur le cadre du vélo.

Ce qu’il faut savoir pour comprendre la raison d’être de cette pièce sonore, c’est que je fréquente depuis quelques années différents clubs de cyclisme, sans pourtant réussir à y tisser de véritables amitiés. Le sport m’apporte énormément, mais la fatigue qu’il génère rend mon rapport au cyclisme plus complexe. Je me demande pourquoi je cherche autant l’effort, pourquoi je m’épuise à ce point, et pourquoi, au final, j’ai l’impression de passer à côté des relations que je pourrais construire.

J’ai alors commencé à proposer à certains cyclistes que je connaissais et auxquels je m’identifie de les interroger, pour m’aider à résoudre mes propres questions existentielles.

Avec le recul, j’ai compris que ces entretiens occupaient un double fonction. Ils me permettaient d’avancer dans mes interrogations et mon documentaire. Mais surtout, le micro jouait le rôle de médiateur social. Il servait de prétexte pour franchir la barrière de la timidité et initier la rencontre. Grâce à lui, un simple entretien pouvait devenir un moment partagé, et, peut-être, le temps de quelques heures, amorcer le début d’une relation.

Ce projet met donc en lumière deux manières d’entrer en relation avec le monde et avec les autres : à travers le cyclisme, qui façonne nos corps et nos interactions, et à travers le micro, qui transforme chaque rencontre en un moment partagé, révélant la dimension sociale et intime de l’écoute.

LE PARTAGE DE L'EFFORT

Printemps 2016. Dans une maison vide, le seul bruit des portes pour compagnie.

Le Brochet

Jaco est d'abord une rencontre fortuite. Celle d'un cri et d’une paire d'oreilles curieuses, disponibles. Ensuite, médiatisé par les microphones, la voix apparait dans une deuxième rencontre. Un portrait se dresse, par petites couches dévoilées.

Jaco

FIELD RECORDING
Phonographie et création sonore

Virgile Loiseau

Pinned to spotlight

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