L’envers du tableau

Je croquais par plaisir le galbe de ses hanches
Sous mes doigts qui dansaient,
Un vrai travail d’orfèvre
Fait d’éthique et de tact.
Je devais dessiner l’essentiel, rien qu’à l’encre.
Colorier l’effrontée,
L’enivrante sorcière,
D’un trait fin mais intact.

J’allais la mettre à nue et sous trois teintes mates :
Du bleu pour faire la mer,
Un rouge pour faire la vie
Et le jaune pour briller.
Fallait bien souligner ses courbes délicates.
Place aux couleurs primaires,
Sur un papier choisi :
« Arches – grain satiné ».

Elle s’était endormie dans un rêve animé
Sur la feuille inondée.
Ses lèvres diluées
Lui prêtaient un sourire.
À qui l’adressait-elle ? Quelle ivresse enflammée
Ses ondoiements prisaient ?
Le charme improvisé
D’un bel homme à séduire ?

L’élégance n’est pas dupe mais son désir latent
Échange ses pinceaux
Contre un chant de sirène
Qui s’offre le premier rôle.
Elle laisse au demeurant, l’artiste figurant,
Noyer dans son tableau
Une ombre vénitienne
Où l’indigo s’affole.

Le peintre reproduit le modèle qui s’exhibe.
Une nymphe immobile
Fige pour l’éternité
Le reflet de son art.
Mais rien ne transparaît des langueurs érotiques
Et du corps si fragile,
L’abîme de volupté
Chante comme un « au revoir ».

À peine l’œuvre accomplie et l’ardente payée,
Qu’une brève amertume
Traverse l’atelier.
L’artisan s’en empare
Et la palette aidant, l’océan vérité
De la marée s’écume.
Un nu remaquillé
Servira de rempart.

L'envers du tableau

Lipstick

D’un soupçon d’élégance
Vous parfumiez mes rêves,
Mais le temps qui s’achève
Tire sa révérence.

Le soleil s’est noyé
Dans la mer... oublié.
Sur la plage, ingénue,
Vous voilà toute nue.

Et de vagues arpèges
Riment et tournent manège,
Sous couvert de tendresse,
D’infinie maladresse.
 
Les mots ne parlent plus,
Le silence est de mise,
Frêle et disconvenu,
Comme un corps qui s’épuise.

J’ai chanté pour vous plaire
Des contes imaginaires,
Plus grands qu’un océan
Au pays des enfants.

J’en garde l’essentiel,
Le trésor d’un orfèvre,
L’éclat d’un arc-en-ciel,
Un sourire sur vos lèvres. 

                            *********

Caresses au bout des doigts,
Les mots doux s’en souviennent
Des notes magiciennes, altérant,
Une harmonie de choix.

Trois accords de guitare
Pour glorifier l’instant,
Ce blues à quatre temps, inspirant,
Un slow lent, tout un art.

Mémoire de collégien,
Quelques vagues chagrins 
Me servant de témoins, émouvant,
Et l’œuvre du « Zeppelin ».

Lipstick

À l’imparfait 

Elle m’avait juste dit :
« je t’aimerai pour la vie », 
C’était donc en sursis
Puisqu’après c’est fini.
Frénésie singulière,
Son cœur nu d’écolière,
Aussi chaud qu’un baiser,
M’avait ensorcelé... 

D’un aspect croustillant
Ell’n’faisait pas semblant,
Et j’m’étais laissé faire,
J’y croyais dur comme fer.
On a laissé nos mains
Raconter des histoires,
Nos doigts dansaient si bien
Qu’on aurait pu y croire...

Le vent nous caressait
Sans même nous faire trembler,
La nuit semblait si douce
Sous les traits de sa bouche.
Dans un écrin douillé,
Tamisé par le temps,
Nos passions titubaient
Aux portes de l’enfance...

Je courais sur le sable
D’une plage sans nom,
La mine incontrôlable,
Une ébauche au crayon.
La lune s’enivrait
D’un amour platonique,
Et l’idylle effleurait
Les desseins d’Aphrodite...

À perdre mes pensées
Je traduisais les siennes,
Par des rimes insensées,
Des notes magiciennes.
J’ai jeté mon cartable
Pour entrer dans sa vie,
Je n’étais pas coupable,
J’en avais juste envie...

On essaie l’impossible,
L’étoile inaccessible,
Un sourire, un silence,
Un semblant d’innocence.
J’ai bravé les années
Et je compte à rebours
Un rêve inachevé, 
Mon issue de secours...

On brade son passé. 
Pour un prix dérisoire,
C’est la loi du donner,
La peur du recevoir.
J’en octroie l’essentiel, 
La splendeur d’un visage,
Un vœu obsessionnel
Aux confins du jeune âge...

La vie est ainsi faîte,
La foi m’en est témoin,
L’inconnu, l’autre moins,
Jouant les trouble-fêtes.
On oublie les mots bleus,
Quelques objets précieux,
Dans le fond d’un grenier
Dont on garde la clé...

J’ai déposé mes larmes,
Concédant la défaite
Aux ordres de son charme,
C’est ma botte secrète.
Comme un compte de faits 
J’ai repeint les saisons,
Conjugué l’imparfait, 
Vogué sur l’horizon...

Elle m’a simplement dit :
« j’t’ai aimé pour la vie »
Mais c’était en sursis ».
Et la fièvre alanguie, 
On a croisé nos mains, 
Évité les histoires
Des jours sans lendemain,
En refusant d’y croire !

À L’imparfait

Entre-temps

Des mots posés, quoi d’anormal,
J’avais juste oublié son nom.
Et pourtant…
Pourtant un nombre décimal
Résulte de la division.
J’avais mis nos cœurs en balance,
Un diviseur, un dividende.

Mais dis-moi donc belle inconnue,
Me questionner pour savoir quoi ?
Entre temps…
L’instant qui nous rappelle, ému,
Un amour délicat d’autrefois.
Tu la connaissais forcément,
Elle le savait, c’est évident !

On perd le contrôle de ses gestes,
Le souvenir des idées folles,
Décemment…
Mais dans nos rêves les plus modestes,
Une petite fleur frivole,
Pourvue des plus nobles atouts,
Se prête à des jeux sans tabou.

Elle improvise, délicieuse,
Du fond de ses yeux, l’océan.
C’est Byzance…
Tu sais bien qu’elle est amoureuse,
Ranime ta bouille d’adolescent.
Mais n’oublie rien, tient lui la main
Et laisse le bonheur comme témoin…

Entre-temps

Arpèges

Mi – La – Ré – Sol – Si – Mi
On s’accorde et tu danses
Mi – Si – Sol – Ré – La – Mi
Un bouquet d’élégance.

Le bout des doigts posé
Sur un manche en ébène
J’ai fait fondre le miel
D’une note sensible.
Et ton corps fatigué
Mais aux frettes suprêmes
Vénère l’essentiel,
Une caresse oblige.

Ce parfum de rosace
Aux nuances harmoniques
C’est deux vers à la rime,
L’arpège d’un bel accord.
Ton sourire qui m’enlace
Une once de musique
Et mes yeux qui s’animent
Dans un silence d’or.

Une étoile scintille...
Ton corps d’épicéa
S’abandonne aux saisons,
Le sillet vibraphone.
Une tonique intime
Quinte et sens opéra
Mineure en impression,
La tierce polissonne.

Le son voluptueux
Des cordes s’amenuise
Par delà les nuages
Comme un alexandrin.
Et tes mots audacieux
Sensuels improvisent
En guise de message
Un ultime refrain.

La mélodie s’égrène,
Les grillons se sont tus,
On raconte de fait
Des histoires sans parole.
Une guitare ancienne
Célébrant toute émue
Ses noces de papier
En pétales de rose.

Délicieuse harmonie
Portée de ma mémoire
J’ai dégrafé tes rêves
Honoré tes secrets.
J’ai frisé l’insomnie,
Liberté provisoire,
D’un bémol ou d’un dièse
Et sans aucun regret.

Courtisane en haut lieu
Princesse imaginaire
Sur un support en bois
Tu embrases la scène.
Cet échange gracieux
Dans un rythme binaire
Perle au son de ta voix
Des courbes de sirène.

Fabuleuse alchimie
Du son, des mots qui rient
Et du temps qui patine
Nos désirs en cadence.
J’ai bradé mes amis
Joué, tendre égérie,
Des accords qu’on peaufine
Au gré des confidences.

Accroche un diamant
Au plaisir de la vie
Et suit l’intensité
Des éclats du saphir.
La clé des sentiments,
Source de poésie,
D’une note pointée
Ronde jusqu’au soupir.

Le timbre m’oblitère
Et la hauteur s’impose.
Sa durée, un symbole,
Est gravée sur la feuille.
J’improvise infidèle
Des paroles pour la prose,
Une attaque en syncope
Fait l’écho d’un clin d’œil.

Un métronome en fleur
Émule de la douceur
Aubade en harmonie
Mi – La – Ré – Sol – Si – Mi
Faux-semblant d’innocence
C’est l’instrument en transe
Qui clame « a cappella »
Mi – La – Ré – Sol – Do – Fa

Et la (ma) muse enivrée
De ses cordes vibrées
Résonne en acoustique
Fa – Do – Sol – Ré – L’ami(e)… (bis)

Arpèges

À l’imparfait

Elle m’avait juste dit :
« je t’aimerai pour la vie »,
C’était donc en sursis
Puisqu’après c’est fini.
Frénésie singulière,
Son cœur nu d’écolière,
Aussi chaud qu’un baiser,
M’avait ensorcelé...

D’un aspect croustillant
Ell’n’faisait pas semblant,
Et j’m’étais laissé faire,
J’y croyais dur comme fer.
On a laissé nos mains
Raconter des histoires,
Nos doigts dansaient si bien
Qu’on aurait pu y croire...

Le vent nous caressait
Sans même nous faire trembler,
La nuit semblait si douce
Sous les traits de sa bouche.
Dans un écrin douillé,
Tamisé par le temps,
Nos passions titubaient
Aux portes de l’enfance...

Je courais sur le sable
D’une plage sans nom,
La mine incontrôlable,
Une ébauche au crayon.
La lune s’enivrait
D’un amour platonique,
Et l’idylle effleurait
Les desseins d’Aphrodite...

À perdre mes pensées
Je traduisais les siennes,
Par des rimes insensées,
Des notes magiciennes.
J’ai jeté mon cartable
Pour entrer dans sa vie,
Je n’étais pas coupable,
J’en avais juste envie...

On essaie l’impossible,
L’étoile inaccessible,
Un sourire, un silence,
Un semblant d’innocence.
J’ai bravé les années
Et je compte à rebours
Un rêve inachevé,
Mon issue de secours...

On brade son passé.
Pour un prix dérisoire,
C’est la loi du donner,
La peur du recevoir.
J’en octroie l’essentiel,
La splendeur d’un visage,
Un vœu obsessionnel
Aux confins du jeune âge...

La vie est ainsi faîte,
La foi m’en est témoin,
L’inconnu, l’autre moins,
Jouant les trouble-fêtes.
On oublie les mots bleus,
Quelques objets précieux,
Dans le fond d’un grenier
Dont on garde la clé...

J’ai déposé mes larmes,
Concédant la défaite
Aux ordres de son charme,
C’est ma botte secrète.
Comme un compte de faits
J’ai repeint les saisons,
Conjugué l’imparfait,
Vogué sur l’horizon...

Elle m’a simplement dit :
« j’t’ai aimé pour la vie »
Mais c’était en sursis ».
Et la fièvre alanguie,
On a croisé nos mains,
Évité les histoires
Des jours sans lendemain,
En refusant d’y croire !

À l'imparfait

Elle est la fièvre de mes nuits désespérément longues et depuis tant d’années qu’elle en est devenue ma complice. Je vous la livre entre deux notes, pour ne point l’éveiller, à l’heure où le monde se bouge. On l’appelle :

Insomnie

Une lune de miel
Embrase les volets clos
De mes nuits sans sommeil
Ramassé sur le dos…
Et le silence est d’or
Aux heures vagabondes
Que de fiévreux remords
Dans mes pensées profondes…

Le papier peint sali
Par le temps délavé
D’un monde en appétit
De soirées tourmentées…
Somnolences de pierre
Les ombres qui s’affolent
Au délire des chimères
Emportées par le sol…

La fatigue est un leurre
Péché de mes nuits blanches
L’onduleuse rumeur
Courbure de tes hanches…
Où les mots composés
En bouquet d’artifices
S’offrent avec les années
Une folie complice…

Le fruit de mes erreurs
Cueilli sans précaution
Martèle dans mon cœur
Une vive émotion…
Fol émincé de rêve
Flirtant avec l’ennui
Qui me tient en éveil
Jusqu’au bout de la nuit…

Et la lune s’endort
Au destin fabuleux
Sombre dans le décor
D’une fatigue bleue…
Et le monde se bouge
Comme un accord majeur
Emporté par le doute
Subjugué par la peur…

Le sommeil est un leurre
Péché de mes nuits blanches
L’onduleuse rumeur
Courbure de tes hanches…
Où les mots dessinant
Ce bouquet d’artifices
Nous offrent avec le temps
Une folie complice…

Insomnie

Transporté par le chant d’un « chien noir » dans l’ombre du Zeppelin, le riff d’une guitare balançait tendrement au vent de la nacelle. Et pourtant, quatre sigles distincts le rendaient vulnérable. Tu les avais brodés, Maman, sur les poches de mon « Jean ». Depuis, je les porte en moi et mon cœur en émoi !

Le dirigeable

Un « Jean » rapiécé
Pour ne pas faire semblant,
Quatre poches effilées
Dont deux sur le devant.
Les deux autres à l’arrière
Et l’amour de ma mère…

Souvenirs de jeunesse
Elle les avait brodés,
Tréma d’une caresse
Comme un vœu exaucé.
Je les portais en moi
Et mon cœur en émoi…

« Ballantine » pour Bonzo
Jimmy fier de se taire,
John Paul et son logo
La plume pour Robert.
Au royaume de l’ermite
Led Zeppelin est un mythe…

De l’escalier du ciel
À la maison des saints,
« La » mineur en sommeil
D’un archet cristallin.
L’errance du chien noir
M’offrait tous les espoirs…

Page cordes résonnent
Au rythme de Bonham,
Que les notes de Jones
Volent en mille états d’âme.
Flirtant avec le fa
Et jusqu’à la coda…

Souvenances câlines
Elle les avait choisis,
Ses monceaux de soie fine
« Physical Graffiti ».
Sous sa voix déchirante
Plant une œuvre chantante…

Ta présence me manque
Kashmir folles étoffes,
Et l’ombre d’un silence
En guise d’apostrophe.
Une chanson commune
Mais qui frôlait la lune…

Une chanson commune
Mais qui frôle la lune…

Le Dirigeable

Minou (ma maman) ne viendra pas ce soir ! Le pays des étoiles vient brusquement de lui ouvrir ses portes… C’est triste de se savoir orphelin. Comme un Graal au milieu du saint répertoire je lui offre ces mots, fait de mime apparence. Les rois du verbe ne m’en voudront pas, on soigne ses plaies avec les outils que l’on a. Les miens se dessinent sous les traits d’une six cordes et d’une voix cassée.

Mime des mots

Sans dire mot, sans faire de bruit,
Pour ne pas éveiller nos larmes,
Doucement tes yeux se sont tus,
Ton cœur a suivi sous le charme.

Dans cet hôtel sans étoile
Mais qui frôlait la lune…

D’un sourire plus doux que le miel
Désirs de caresses et de beau,
J’aurais voulu être une voyelle
Couler sous la plume de Rimbaud.

Mais… dans cet hôtel sans étoile
Et qui frôlait la lune…

J’aurais aimé être une plume
Sous les doigts sacrés de Villon,
Bleu comme l’âme d’un pendu,
Amour brisé… Rouge émotion.

Dans cet hôtel sans étoile
Mais qui frôlait la lune…

Tremper mon âme dans l’encre noire
D’la soie déchirée d’un Renoir,
Puis redevenir parchemin
Vieilli, trapu, sans lendemain.

Dans cet hôtel sans étoile
Mais qui frôlait la lune…

J’imagine dans ton sommeil
La libre pensée qui résonne
Au parfum doux de l’entre-rêve
Mime des mots puis s’abandonne.

Dans cet hôtel sans étoile
Mais qui frôlait la lune…

Ton sourire plus doux que le miel
Serti de caresses et de beau,
M’offrait cet’ allure de voyelle
Coulant sous la plume de Rimbaud :

Dans cet hôtel sans étoile
Mais qui frôlait la lune…

O l’origine du monde
Qu’un Univers décline,
E l’incertain… répond
A en « Courbet » l’échine,
I rrémédiable…ment
Le crime des sentiments.
C’est un hôtel sans étoile
Mais qui frôle la lune…

Mime Des Mots

L’imparfait 

Elle m’avait juste dit :
« je t’aimerai pour la vie », 
C’était donc en sursis
Puisqu’après c’est fini.
Frénésie singulière,
Son cœur nu d’écolière,
Aussi chaud qu’un baiser,
M’avait ensorcelé... 

D’un aspect croustillant
Ell’n’faisait pas semblant,
Et j’m’étais laissé faire,
J’y croyais dur comme fer.
On a laissé nos mains
Raconter des histoires,
Nos doigts dansaient si bien
Qu’on aurait pu y croire...

Le vent nous caressait
Sans même nous faire trembler,
La nuit semblait si douce
Sous les traits de sa bouche.
Dans un écrin douillé,
Tamisé par le temps,
Nos passions titubaient
Aux portes de l’enfance...

Je courais sur le sable
D’une plage sans nom,
La mine incontrôlable,
Une ébauche au crayon.
La lune s’enivrait
D’un amour platonique,
Et l’idylle effleurait
Les desseins d’Aphrodite...

À perdre mes pensées
Je traduisais les siennes,
Par des rimes insensées,
Des notes magiciennes.
J’ai jeté mon cartable
Pour entrer dans sa vie,
Je n’étais pas coupable,
J’en avais juste envie...

On essaie l’impossible,
L’étoile inaccessible,
Un sourire, un silence,
Un semblant d’innocence.
J’ai bravé les années
Et je compte à rebours
Un rêve inachevé, 
Mon issue de secours...

On brade son passé. 
Pour un prix dérisoire,
C’est la loi du donner,
La peur du recevoir.
J’en octroie l’essentiel, 
La splendeur d’un visage,
Un vœu obsessionnel
Aux confins du jeune âge...

La vie est ainsi faîte,
La foi m’en est témoin,
L’inconnu, l’autre moins,
Jouant les trouble-fêtes.
On oublie les mots bleus,
Quelques objets précieux,
Dans le fond d’un grenier
Dont on garde la clé...

J’ai déposé mes larmes,
Concédant la défaite
Aux ordres de son charme,
C’est ma botte secrète.
Comme un compte de faits 
J’ai repeint les saisons,
Conjugué l’imparfait, 
Vogué sur l’horizon...

Elle m’a simplement dit :
« j’t’ai aimé pour la vie »
Mais c’était en sursis ».
Et la fièvre alanguie, 
On a croisé nos mains, 
Évité les histoires
Des jours sans lendemain,
En refusant d’y croire !

L'imparfait

Une histoire simple, unique et pour de vrai… L’histoire d’un ado qui se jouait des mots et s’amusait avec. Un professeur, un seul ; une dame fort instruite qui faisait de sa classe un lieu de fine écoute. Quand elle me dit fort haut :
– Vous avez beaucoup d’Humour, Monsieur !
L’ignorance de l’âge, certainement, et ce retour gagnant :
– Mais avec un grand U, Madame.
Me valut 2 heures de colle et le morceau qui suit.

Le grand U

Jouer avec les mots
J’en avais fait défaut,
L’humour et mon grand U
Ne lui avait pas plu !

Thalès à l’abandon
Un nombre décimal,
Que l’interrogation
Forme pronominale.

Et si le prêt t’irrite,
L’ortho grave sommeille
Au pluriel du mérite,
Noble conditionnel.

Pitres à gore, cheveux longs,
Je vous donnais raison ;
On rêve adolescent
Quand on rêve insolent.

Les barrières sont posées
Pour être déplacées,
L’horizon puritain
Semble bien incertain.

L’accord déterminant
Du verbe sans accent ;
Et ce train en retard
Sifflant sans prendre gare ?

Mais dans notre ignorance
Au sortir de l’enfance,
Belle inconnue prisée,
La tangente au point G…

Jouer avec les mots
J’en avais fait défaut,
L’humour et mon grand U
Ne leur avait pas plu !

Le Grand U

Premier titre de l'album « Excès d'ivresse » : « Mime des mots ».…
Minou (ma maman) ne viendra pas ce soir ! Le pays des étoiles vient brusquement de lui ouvrir ses portes… C’est triste de se savoir orphelin. Comme un Graal au milieu du saint répertoire je lui offre ces mots, fait de mime apparence. Les rois du verbe ne m’en voudront pas, on soigne ses plaies avec les outils que l’on a. Les miens se dessinent sous les traits d’une six cordes et d’une voix cassée.

Excès d'ivresse

Mime des mots

Cinquième titre de l’album « Excès d’ivresse » : « Le grand U »…
Une histoire simple, unique et pour de vrai… L’histoire d’un ado qui se jouait des mots et s’amusait avec. Un professeur, un seul ; une dame fort instruite qui faisait de sa classe un lieu de fine écoute. Quand elle me dit fort haut :
– Vous avez beaucoup d’Humour, Monsieur Destombes !
L’ignorance de l’âge, certainement, et ce retour gagnant :
– Mais avec un grand « U », Madame.
Me valut 3 heures de colle et le morceau qui suit.

Le grand U

Neuvième titre de l'album « Excès d'ivresse » : « Insomnie »...
Elle est la fièvre de mes nuits désespérément longues et ce depuis tant d'années qu'elle en est devenue ma complice. Sans dire mot pour ne point l'éveiller à l'heure où le monde se bouge, je vous la livre entre deux lignes : "Insomnie".

Treizième titre de l’album « Excès d’ivresse » : « Le dirigeable »…
Transporté par le chant du « chien noir » dans l’ombre d'un Zeppelin, le riff d'une guitare balançait tendrement par-delà la nacelle. Et pourtant… Quatre sigles distincts le rendaient vulnérable. Elle les avait brodés. Je les portais en moi et mon cœur en émoi !

Un matin sur la plage

Quand la marée s’enfuit,
Que les sables mouvants
Conjuguent avec tes pas
D’éphémères estampes,
Le roulis va sans bruit
Fondre au soleil levant
Et l’embrun du suroît
Pavane sur tes hanches…

Les années font délice
À couler sur tes joues
Comme une oeuvre accomplie
Dans un trait de génie.
Et mon âme complice,
D’or enfreint de bijou,
Sur ton corps s’anoblit
D’un collier de rubis…

Je partage l’ivresse
Ou l’oubli, c’est pareil,
En déclinant l’histoire
Du temps qui nous martèle.
Ce frisson de jeunesse,
Qu’élégance émerveille,
Arpège à la guitare
Une harmonie pastelle…


Bijoux

Tes étoiles remplissaient mes rêves, Kashmir !
Blotties dans l’antre de ma mémoire d’ivoire,
Je les fuyais inconsciemment, ces diamants ;
Des perles rares ou simulacres de nacre,
Placés entre deux accords de guitare, turquoise.
Une prose arabesque, couverte de jades vertes,
M’empêchait de vieillir, éternel saphir…
Toutes les notes serties dans ton collier d’argent,
Brillaient éperdument comme un rubis taillé.
Oui, je l'avais dégrafé ta robe d’agate bleue
Mais la lune pudique avait fermé les yeux.

Un matin sur la plage

Entre-temps

Des mots posés, quoi d’anormal,
J’avais juste oublié son nom.
Et pourtant…
Pourtant un nombre décimal
Résulte de la division.
J’avais mis nos coeurs en balance,
Un diviseur, un dividende.

Mais dis-moi donc belle inconnue,
Me questionner pour savoir quoi ?
Entre temps…
L’instant qui nous rappelle, ému,
Un amour délicat d’autrefois.
Tu la connaissais forcément,
Elle le savait, c’est évident !

On perd le contrôle de ses gestes,
Le souvenir des idées folles,
Décemment…
Mais dans nos rêves les plus modestes,
Une petite fleur frivole,
Pourvue des plus nobles atouts,
Se prête à des jeux sans tabou.

Elle improvise, délicieuse,
Du fond de ses yeux, l’océan.
C’est Byzance…
Tu sais bien qu’elle est amoureuse,
Ranime ta bouille d’adolescent.
Mais n’oublie rien, tient lui la main
Et laisse le bonheur comme témoin…

L’accroche-cœur

Dessinez au trait fin les blessures de son corps,
Comme un cadeau présent, en forme d’accroche-cœur.
Ignorez l’inutile, sauvez les perles d’or,
Mais gardez en secret les reflets du bonheur.

Étourdissez votre âme dans un passé lointain,
En dénonçant les rides au plaisir de la prose.
Sauvez quelques printemps qui vous semblent opportuns,
Révisez vos consignes sur l’âge et les alcôves.

N’inhalez plus l’essence qui précédait l’ivresse,
Épousez l’impossible comme un semblant vécu.
Jetez aux cardinaux ce trop plein d’allégresse
Qui vous rendait si fier, face au soldat connu.

Partagez les nuances de son charme érotique,
Pour qu’il vous offre encore cet air de polisson.
Oubliez l’essentielle formule mathématique,
En y perdant la tête, à défaut d’un jupon.

Rêvassez sans complexe les idylles parfumées ;
L’interdit n’est qu’un luxe qu’on paye argent comptant.
Laissez-lui l’art d’aimer, elle pourra l’apprécier
Au fil de ses errances, comme une adolescente.

Une mèche d’argent brille dans sa chevelure.
Elle la rend vulnérable, charmeuse jusqu’au cœur.
À l’effigie du temps, que l’on présage mûr,
Ce témoin naturel rit comme un arbre en fleur.

L'accroche-coeur

Une maman passionnée, passionnante, qui rêvait et chantait du « Brassens » ; un papa qui vouait ses loisirs au classique musical et à l'accordéon musette de ses folles années, m'avaient tout naturellement sensibilisé à la chanson à texte sous des notes colorées.

Jimmy57

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