wi watt'heure #35
Be Water
soundpocket, Fiona Lee et l’écho des luttes à Hong Kong

Par Elena Biserna & Carole Rieussec

« Be water » (Soyez de l’eau) a été le mot d’ordre des mouvements à Hong Kong commencés au printemps 2019 suite à l’imposition de l’« extradition bill » qui permet d’extrader en Chine toute personne qui aurait contrevenu à la loi  décrétant, de fait, la fin de l’indépendance juridique du territoire. Les hongkongais·es ont repris ce célèbre dicton de Bruce Lee – « be water » – comme stratégie de lutte pour être fluides, occuper tous les espaces, affluer en masse et se disperser, s'adapter à toute situation, se réinventer continuellement, fabriquer des tactiques toujours renouvelées sur le terrain comme sur les réseaux. Les artistes ont activement participé à cette vague massive de protestations et contribué à bâtir ses imaginaires ainsi qu’à transmettre et partager l’expérience hongkongaise par delà les frontières. 

wi watt’heure #35 amplifie l’écho de cette vague en se mettant à l’écoute des artistes qui s’y sont engagées via l’écoute, l’enregistrement et la production sonore. Nous invitons Fiona Lee – une artiste travaillant entre la performance et l’installation qui, dès le début du mouvement, a publié ses field recordings des manifestations sur les réseaux – et Mandy Chan et Vanessa Lai pour soundpocket – une organisation indépendante dédiée à l’art sonore à Hong Kong et travaillant sur la collection d’enregistrements via sa bibliothèque sonore. 

Nous discutons des mouvements sociaux hongkongais des dernières années, de leur évolution, de leur engagement en tant qu’artistes et travailleuses de la culture. Entre réflexions et récits personnels, elles nous parlent des slogans, des différentes tactiques vocales introduites par les manifestant·es, du rôle des chansons et des flash mob « Sing with you » dans la propagation de la lutte dans la vie quotidienne. On s’immerge dans les field recordings de Fiona Lee, une archive sonore de plus d’une année de mobilisation, et dans les sons d’autres artistes qui ont également participé au mouvement. 

Avec les voix de Fiona Lee, Mandy Chan et Vanessa Lai pour soundpocket 
Des field recordings par Fiona Lee dispersés tout le long de l’entretien 
Un extrait de l’installation Sound Lennon Wall par RC Team
Et des extraits de l’album Day After (Soundpocket, 2016).

Image: Lennon Wall, Hong Kong. Courtesy soundpocket

wi watt'heure #35. Be Water. soundpocket, Fiona Lee et l’écho des luttes à Hong Kong

wi watt’heure #36

Carte blanche à Méryll Ampe
sur la notion d'inattendu dans l'improvisation et la composition 

Par Elena Biserna & Carole Rieussec
Graphisme et mise en ligne : Lionel Palun

wi watt’heure #36 est une carte blanche à l’artiste sonore Méryll Ampe. Formée en sculpture et en arts visuels, Méryll explore la plasticité et la matérialité du son via des expérimentations empiriques et des questionnements de mise en espace. Les jeux rythmiques de percussions, le silence, la résonance, les matières (plâtre, terre…) ou autres phénomènes sonores sont les matériaux à la base de son travail, qui prend la forme de performances sonores, installations, sculptures, volumes et dessins. 

Nous avons invité Méryll à rentrer en résonance et répondre à notre observatoire des différences à partir de sa connaissance de la scène électronique et expérimentale et de son positionnement social. Dans ce numéro #36, elle partage avec nous un moment de recherche  et propose une forme singulière, entre le journal intime et le carnet radiophonique :

« Pour wi watt’heure, j’imagine une trame, un circuit empirique dont le support sera un journal sonore. Un espace en mouvement, dans une dynamique intérieure/extérieure. Des enregistrements de mon quotidien seront orientés sur mes recherches actuelles qui font apparaître des questions sur la manière d'appréhender le médium sonore ainsi que le processus de composition et d’improvisation » (Méryll Ampe).

Dans son atelier, elle convoque trois autres artistes – Michèle Bokanowski, Valérie Vivancos et Nina Garcia – à venir dialoguer avec elle, en distanciel, de la notion d'inattendu dans l'improvisation et la composition. Ces conversations sont entrelacées avec les musiques dans un va et vient entre l'espace de l’atelier, les entretiens, et le concert.

Crédits 

Composition : Méryll Ampe

Interviews, par ordre d'apparition, avec :
Nina Garcia (Mariachi)
Michèle Bokanowski
Valérie Vivancos

Compositions :
Nina Garcia (Mariachi), 01 44K
Michèle Bokanowski, Battements solaires 
Michèle Bokanowski, Rapsodia 
Valérie Vivancos, Riddle Expert 
Valerie Vivancos, Live aux Instants Chavirés (15-10-2019) 
Méryll Ampe, Enregistrements dans l’atelier 
Méryll Ampe, Extrait d'un Live (12-06-2021) 

Image : Méryll Ampe, dessin, 2014

wi watt'heure #36 Carte blanche à Méryll Ampe

wi watt’heure #43
En conversation avec une pionnière des arts sonores:
Christina Kubisch 

Par Elena Biserna et Carole Rieussec


wi watt’heure #43 est dédié à Christina Kubisch, une artiste qui a marqué l’histoire des arts sonores. Depuis les années 70, elle explore de nouveaux territoires, espaces, dispositifs et technologies, en ouvrant le champ de la musique et en rompant avec les canons de la composition musicale et des avant-gardes. Cette démarche commence par une critique d’un milieu musical fortement dominé par les hommes avec la série de performances Emergency Solos (1974-75). Dans les années suivantes, son parcours s’articule entre ses collaborations avec le plasticien Fabrizio Plessi et ses installations avec les champs électromagnétiques, la vidéo, la lumière ultraviolette… Puis elle  démarre une série de promenades, Electrical Walks (2003-en cours), créée dans 89 villes à travers le monde (et prochainement de retour en France, à Besançon). Aujourd’hui le travail de Christina Kubisch continue à investir des espaces et des contextes différents et à forcer les limites disciplinaires en s’irradiant entre composition électroacoustique ou pour ensembles instrumentaux, installation, promenades et création radiophonique. 

Cet entretien réalisé à Berlin pour wi watt’heure retrace cette trajectoire singulière en commençant par le début du travail de l’artiste et ses expériences dans deux domaines – la musique et la technologie – encore très marqués par des asymétries de pouvoir, de visibilité et de légitimité liées au genre. Les récits, les compositions et les sons de Christina nous accompagnent pour découvrir sa démarche dès ses installations des années 80 jusqu’à son travail actuel et ses compositions mixtes pour voix et ondes électromagnétiques ; un point de vue à la fois personnel et politique sur 45 ans d’expérimentation incessante dans l’art et la musique. 


Image : Christina Kubisch, It’s so touchy, 1976. Courtesy of the artist.

wi watt'heure # 43 : En conversation avec Christina Kubisch

wi watt’ heure # 44 

« Les Arènes du Vinyle »

par Elena Biserna et Carole Rieussec

A la fin des années 80, en 1988 exatement, à l'heure annoncée de la disparition des vinyles, une bande de jeunes activistes se retrouvent à Paris dans le groupe de platinistes initié par Aline Thivolle, performeuse: « Les Arènes du vinyle ». 

Chacun•e• amène sa platine, ses haut-parleurs « domestiques » et ses vinyles.

Carole Rieussec et Aline Thivolle se retrouvent quelques années plus tard et se souviennent de cette aventure musicale qui a notamment réuni Ruelgo, Yann Richard, Pascal Dauzier, Nicolas Wilmann, Emmanuel Carquille,Jean Kristoff Camps, Francis Larvor, Gino Favotti. 


Une bande sonore récemment numérisée par Lê Quan Ninh donne à entendre ces sonorités magnifiques.

wi watt'heure #44 "Les Arènes du Vinyle" par Elena Biserna et Carole Rieussec

Une création inédite de Carole Rieussec. Une brésilienne s’est égarée. Elle erre entre les signes, entre les paysages. Intérieur/Extérieur : on ne sait : elle erre. L’action se passe en Dordogne. Avec la voix de Denise Barreiros, studio Les Ombres d’Ondes, Frontignan.

Cinéma Brésilien

« L'enregistrement de cette conversation a été réalisé aux côtés des duplicateurs de cassettes. J'ai proposé aux musicien·ne·s de prendre un moment pour confectionner ces objets et discuter simplement de ce qui les anime, partant de leurs créations spécifiques pour en extraire des questionnements plus vastes. Ouvrir les boîtes, sortir la cassette, scotcher les coins, dupliquer, enlever le scotch, mettre la pochette, refermer la boîte, penser, dire, écouter, répondre, ad lib. » Emma Souharce
Copypasta annonce en 2020 la publication d’une vague de bruits entre noise urbaine et paysages sombres avec les artistes Purpura, NuR, Yinsh et autres invité·e·s, créations de personnes femmes, trans* et non-binaires – sans être exclusive.

wi watt'heure #30. Copypasta par Emma Souharce

OWO, Open Woman Orchestra, initié par Christine Webster et Gaël Segalen et composé de Sabina Covarrubias, Alice Guerlot-Kourouklis, EDH, Marielle, Martin, et Emma Souharce.
Christine Webster propose pour OWO un document sonore donnant à entendre ce laboratoire d'improvisation et d'écriture collective spécifiquement destiné aux compositrices en musique expérimentale. Réalisé à partir de fragments de l’émission du 19 avril «  les Oreilles libres » sur Radio Libertaire, dédié au Switch festival, ainsi que de fragments musicaux de l’orchestre.

wi watt'heure #30. OWO par Christine Webster

Extrait de "Place"
Anne-Julie Rollet Compostion et interprétation
Carole Rieussec Composition et interprétation
Christophe Cardoen Lumière et action performative 
Commande et co-production CIMN/Les Détours de Babel
Production Les Harmoniques du Neon

Place Edmond Arnaud

wi watt’heure est une rubrique en ligne de la revue trimestrielle Revue & Corrigée. Dirigée par Carole Rieussec et Elena Biserna, la rubrique interroge la sphère sociale et politique à travers le regard des femmes. Des femmes artistes, des femmes théoriciennes, des femmes militantes, des femmes concrètement engagées dans la société et qui, à travers leurs expériences et leurs pratiques, visent à la questionner et à la transformer. Le but n’est pas seulement d’alimenter l’inclusion et la différence dans le champ de l’art – et des arts sonores en particulier – mais d’utiliser le genre comme un prisme pour écouter, repenser et défier les multiples rapports de pouvoir et de domination en jeu dans le monde contemporain.

wi watt'heure # 43 : En conversation avec Christina Kubisch

Revue & Corrigée

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