Loïc Bailly (textes et voix, claviers) & Federico Beffort (cordes)
Bruxelles, Mars 2017.

Note sonde.

Contempler l’infini c’est puissant pour nos esprits
Appeler la caserne un jour où tombe la pluie
Persuader les automates des bienfaits de la terre
Arborer un sourire et même en temps de guerre
Guérir l’aborigène sous les tombeaux incas
Incarcérer le temps, temporiser l’instinct
Instantanément salir leurs tapis de velours
Faire rougir la vierge, et puis crever d’amour.


Perds du poids mais mange leurs merdes
Les fins de mois sont dures ? Achète quand même
Remplis ton panier et ne t’inquiètes pas
On s’occupe de le vider pour toi.

La crise des Stanislas
Qui lasse, la sinistrose
Ministériels recueils
Qui cueillent le cynisme
Qui cultivent labeur
Puis coupent à la racine
L’altruiste est morose
Toi tu portes leur deuil

Le raciste fascine
Le fascisme récolte
Ce que pigeons cultivent
La culture c’est la thune
Argenterie du délice
Des lecteurs en plastique
Des plasmas électriques
Toi tu portes leur deuil.


Contempler l’infini c’est puissant pour nos esprits
Appeler la caserne un jour où tombe la pluie
Persuader les automates des bienfaits de la terre
Arborer un sourire et même en temps de guerre
Guérir l’aborigène sous les tombeaux incas
Incarcérer le temps, temporiser l’instinct
Instantanément salir leurs tapis de velours
Faire rougir la vierge, et puis crever d’amour.

Note sonde

Loïc Bailly (textes et voix, claviers) & Federico Beffort (cordes)
Bruxelles, Mars 2017.

Marécage.

D'ordinaire pour cacher l'infortune des uns, on ment
Avec toi je sais que le mensonge dure des ans, au moins
Et puis quand je te vois passer, Marielle évidemment
Avec ton pauv' destin cassé, des rêves au bout des mains
Moi j'irai raconter ta beauté sur un dessin blanc
Moi j'irai prêcher l’indolence au creux de tes seins bruns

Allez cesse donc de cracher dans la soupe, Marielle viens
Laisse moi te faire visiter le paradis du néant
Il n'y a que peu de choses que tu n'sais pas mais écoute bien
Hier le lapin noir a rencontré son corbeau blanc

Tu sais Marielle, oui toi l'aimante, il faut pas partir loin 
Tu sais Marielle, toi qui m'aimante, l'eau sale aussi c'est bien
Regarde un peu, tu verras que tout est beau
La nature morte, encore vierge de tout égo
Les ondes en volutes au bout du cône...
Et des libellules en guise de drones.


Au loin, des arbres de béton qui s'enrhument et dégagent
Divin parfum industriel d'un buffet nécrophage
Quand la chenille motorisée renonce à gronder moins 
Des octopus, le Colisée rompt à tambours battant
Sache que dans la nature, l'insigne ne sert plus à rien
Il n'y a que l'homme qui mette ses semblables en cage pourtant

Confiné dans sa perdition et quand le destin ment
Si t'en as marre d'entendre causer, tu vois, mes mains l'attestent
J'irai cueillir la plus belle plume, conter ton testament
Laver ce corps meurtri dans les thermes de Budapest.


(R) Les hommes noient leur tristesse dans le marécage 
Hommage aux marins déçus qui chantent et se gâchent
La marée haute cache ce que les âmes ne veulent voir
Marielle cache-moi ce sein, je t'en prie ce soir

Les femmes boivent leur détresse et le marécage 
Leur sert de forteresse, elles hantent et s'égarent
La marée haute cache ce que les braves ne peuvent croire
Ô marécage régale-toi, ô marécage.


C'est au fond des contrées humides qu'on jouit éminemment 
Ce qu'un homme cherche plus que tout au monde, c'est un vaccin 
Allez cesse donc de résister, pauvre Marielle viens
Laisse moi te faire visiter le paradis du néant
Il n'y a que peu de choses que tu n'sais pas, tu te souviens
Tu es mon lapin noir, et puis je suis ton corbeau blanc

Quelque part sous nos tempes sans doute, on peut tenter encore
Mais je préfère t'étendre dans le plus tendre soupir
Laisse-moi te confier un secret : le marécage est mort
D'ailleurs tu constateras qu'elles sont nombreuses à y dormir

Je sais Marielle, toi l'insolente, tu chantes moins
Et c'est dans l'étau lentement qu'on perd la main
Toujours pareil, vois comme les reflets sont beaux
Mais qui peut deviner ce qu'un homme cache au fond de l'eau...
Toujours pareil, vois comme les reflets sont beaux
Mais qui peut deviner ce qu'un homme cache au fond de l'eau...
 

(R) Les hommes noient leur tristesse dans le marécage 
Hommage aux marins déçus qui chantent et se gâchent
La marée haute cache ce que les âmes ne veulent voir
Marielle cache-moi ce sein, je t'en prie ce soir

Les femmes boivent leur détresse et le marécage 
Leur sert de forteresse, elles hantent et s'égarent
La marée haute cache ce que les braves ne peuvent croire
Ô marécage régale-toi, ô marécage.

Marécage

Loïc Bailly (textes et voix, claviers) & Federico Beffort (cordes)
Bruxelles, Mars 2017.

Cailloux.

Ils voltigent, gringalent au gré des vents 
Sont un peu gringalets, ont des rêves de plus grands 
Ils s’obstinent à couvrir le néant 
Qu’on leur prête attention, qu’ils soient inexistants 

Je vous parle des cailloux, sur leur siège de fortune 
Le jour brillent au soleil, le soir chantent la lune 
Des p’tits cailloux parfaits, polis au fil des ans 
Qui laissent même leur empreinte, sur le marbre élégant 

Ils s’appliquent, car ont chacun leur place 
Même si parfois ils bougent, même si parfois se cassent 
Ils n’aspirent qu’à s’offrir en dessert 
A des cailloux plus gros qui leur voleront lumière 

Si le rôle est d’asseoir, ceux qui marchent sur eux 
Quand on est un caillou, on profite de peu 
Ils n’ont rien d’autre à faire que contempler merveille 
Est‐ce un caillou qui brille, tout là­‐haut dans le ciel ? 

Rien n’est plus éternel, qu’un caillou tout petit 
Qui se glisse au décor, qui voit tomber la nuit 
Rien n’est plus élégant, qu’un caillou bien banal 
Dans un conglomérat de roches inégales 

Leur trajectoire est belle, car forgée par l’histoire 
Accouchés d’une tempête, entre l’eau et l’espoir 
Ils n’ont rien de superbe, mais retiennent la leçon 
Quand ils voient certains frères coulés dans du béton 

Posés sur un caillou, sur un plus gros caillou 
L’univers en fin de compte n’est fait que de cailloux 
Et gloire au plus petit, plus petit des graviers 
Qui ne se divise plus, que rien ne peut casser 

Des p’tits cailloux sans prix. Du moins, cherchez l’erreur 
Puisque d’autres cailloux ont pris de la valeur 
Pour une place au sommet, il faut briller sans doute 
Mais qu’en a-­t-­on à faire lorsqu’on borde la route ?

Cailloux

Texte. Folk-rap-electronique.
Loïc Bailly (textes et voix, claviers) & Federico Beffort (cordes).
Bruxelles.

Wyndu

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