Relaxed house remix from this smooth jazz song by Soulstance feat. Arthur Miles

Soulstance feat. Arthur Miles - The Time (Roy Trek's Late Night Jam Remix)

Original composition by ystersauce, for the Perth French Theatre's play "Je suis Camille Claudel" (2025).

--

Sculpter, apprivoiser la matière,
lui parler jusqu’à ce qu’elle nous réponde...
L’argile est docile,
elle se plie à la main avec souplesse,
elle laisse place à l’erreur, au repentir.
Je passe mes journées à modeler, à observer,
à comprendre comment la lumière caresse la forme.
C’est un monde infini, et j’ai tant à apprendre.
C’est là ma place, ma seule place possible.

- S. Sulak

Le Jeune Romain

Original composition by ystersauce, for the Perth French Theatre's play "Je suis Camille Claudel". 

--
  
Un corps qui ne bouge pas est un corps qui n’existe pas. Même dans l’immobilité, il y a toujours une tension, un élan retenu, un souffle prêt à se déployer. C’est ce que je cherche : non pas une pose figée, mais l’instant d’avant ou d’après, ce moment fragile où tout est encore possible. J’ai trouvé un maître, un vrai, un génie ! M. Rodin est d’une intensité qui me donne le vertige. Il dit que j’ai du talent, je dois persévérer, il me pousse... Il faut aller plus loin, toujours aller plus loin... 

 - S. Sulak

La Femme Accroupie

Original composition by ystersauce, for the Perth French Theatre's play "Je suis Camille Claudel".

-- 

Il y a toujours quelque chose d’absent qui me tourmente
Ce marbre est un monstre.
Je le frappe, je l’implore, et il résiste, implacable.
Il faut ruser avec lui.
Il n’a rien de la souplesse de l’argile, il exige une décision absolue : chaque éclat en moins est
un pas vers l’irréversible.
Mais quand enfin il cède, quand la lumière vient caresser une courbe, une fossette, alors tout
est justifié.
C’est un tyran magnifique.

- S. Sulak

Buste Rodin

Original composition by ystersauce, for the Perth French Theatre's play "Je suis Camille Claudel".

--

Je suis là, offerte. Brûlée. Calcinée.
A genoux comme on se livre à l’autel d’un dieu cruel.
La terre se fend derrière lui mais il ne le sent pas. Il ne me sent pas tomber.
Il ne me regarde pas !
Il s’éloigne...
C’est la fin
Trop vieux pour aimer, trop faible pour aimer.
Il part.
Il suit une ombre. Mensonge. Morale. Sécurité.
Et moi, nue, vivante, vibrante,
implorante, encore.
Arrachée à lui comme on décolle une peau.
La mémoire délavée de mon cri.
Amour pétrifié.
L’adieu en bronze.

- S. Sulak

L'Âge Mûr

Original composition by ystersauce, for the Perth French Theatre's play "Je suis Camille Claudel".

--

Les mains ! Celles de l’homme et de la jeune femme. Elles se touchaient encore il y a un instant. Il l’a lâchée à présent. C’est le moment. La bascule. Il y avait encore de l’espoir la seconde d’avant. Tout est perdu maintenant. Sculptons l’espace entre ces deux mains. Elles vont s'éloigner, inexorablement...
Sculptons le souvenir du contact, dans les doigts, dans les poignées...
La jeunesse qui s’effondre... 
L'âge mûr qui avance progressivement vers la vieillesse...

- S. Sulak & L. Félix

Les Mains

Original composition by ystersauce, for the Perth French Theatre's play "Je suis Camille Claudel".

--

Elle tombe, mais ne s’effondre pas.
Son flanc s’ouvre, la douleur y entre comme une flèche divine.
Elle plie, elle chancelle, mais elle lutte encore contre la chute.
La Niobide... on l’a frappée. Trop crié. Trop défié.
Ce n’est pas la mort, mais ce qui résiste encore dans la chair blessée.
Ce n’est pas une victime : c’est une révolte à l’agonie.
Lutte muette du corps contre l’inéluctable.
Survivre à l’instant d’après.
Jeunesse meurtrie. Elan cloué.
Je caresse ses muscles de mes mains pleines de glaise.
Je cherche la ligne juste entre la grâce et le déchirement,
là où le beau devient insupportable.
Ce n’est pas une statue,
c’est le moment précis où la vie résiste à la mort.
En elle, il y a toutes les blessures qu’on inflige aux femmes trop fières, trop pleines, trop
vivantes.
Je saigne, mais je suis encore là.

- S. Sulak

La Niobide

Original composition by ystersauce, for the Perth French Theatre's play "Je suis Camille Claudel".

--

Dans ce dossier, il y a quelques lettres de Camille adressées à sa mère, à son
frère, au Docteur Michaux. Elle supplie qu’on la sorte de là. Le médecin de l’asile lui-même propose en 1920 qu’on lui rende sa liberté. Mais la mère de Camille refuse catégoriquement. Ces lettres témoignent de la détresse de Camille, de ses conditions de vie déplorables, de son désespoir le plus absolu. 
Et puis il y a cette lettre d'Eugène Blot, un galeriste proche de Camille,
qui témoigne de son amitié, de sa fidélité et de son admiration. Qui place Camille en égal de Rodin, qui décrit l'émoi suscité par son travail. Qui montre comme son génie était une évidence pour qui voulait bien le voir. Il y décrit avec une certaine émotion une statue de Camille qu’il affectionne tout particulièrement. Il parle de son regard, de son visage, de ses traits...
Enfin, vous savez bien....
Si finement ciselés...

- L. Félix

Thème de Ménage

Original composition by ystersauce, for the Perth French Theatre's play "Je suis Camille Claudel".

--

3 Sept. 1932

Chère Camille,
En classant des papiers le mois dernier, j'ai retrouvé plusieurs lettres de vous qui m'étaient adressées. Je les ai relues ; elles datent de 1905, l'année où j'organisai pour vous, dans ma galerie, l'exposition qui enthousiasma la critique sans, hélas, dégeler les amateurs. Que d'événements depuis ! Votre départ, la guerre, la mort de Rodin, la maladie qui me tint éloigné de Paris jusqu'en 1926...

Vous étiez enfin "vous-même", libérée totalement de l'influence de Rodin, aussi grande par l'inspiration que par le métier. L'épreuve de premier tirage enrichie de votre signature, est une des pièces maîtresses de ma galerie. Je ne la regarde jamais sans une émotion indicible. Il me semble vous revoir. Ces lèvres entrouvertes, ces narines palpitantes, cette lumière dans le regard, tout cela crie la vie dans ce qu'elle a de plus mystérieux. Avec vous, on allait quitter le monde des fausses apparences pour celui de la pensée. 

Quel génie! Le mot n'est pas trop fort...

Comment avez-vous pu nous priver de tant de beauté...

Le temps remettra tout en place...

Thème de Camille

Stat

Grossienne

... alias "oystersauce". Student in Sound Design. Photography Hobbyist.