The Difference

The Hating Game (Original Motion Picture Soundtrack)

Pretty

L’absurdité du 1er mai dans certains secteurs professionnels, comme les boulangeries ou les fleuristes, où **les salariés n’ont pas le droit de travailler** — même avec leur plein consentement — et où **les employeurs risquent une amende de 750 €**, soulève un **véritable problème de cohérence et de logique législative**.

À l’origine, le 1er mai est la **Fête du travail**, un jour de **commémoration des luttes ouvrières** et, dans de nombreux pays, un **jour chômé**. En France, ce jour bénéficie d’un statut particulier : c’est le **seul jour férié obligatoirement chômé et payé**. Cette protection historique, héritée des combats sociaux, est respectable. Mais lorsqu’elle se transforme en **interdiction pure et simple de travailler**, même sur la base du volontariat ou dans des secteurs très spécifiques, **on sort du cadre de la protection pour entrer dans l’absurde.**

Prenons le cas d’un salarié de boulangerie, volontaire pour venir travailler le 1er mai, parce qu’il sait que ce jour-là, **la demande est forte**, que les clients sont nombreux à vouloir une baguette, un croissant ou un gâteau pour leur déjeuner familial. Ce salarié peut être **motivé, correctement payé**, voire mieux rémunéré que les autres jours. Et pourtant, la loi interdit qu’il exerce. Son employeur, même s’il respecte le volontariat et la législation sociale, **s’expose à une amende de 750 €**, infligée par un **contrôleur du travail… qui, lui, travaille ce jour-là**.

Cette situation est **éminemment paradoxale** : le seul qui puisse exercer une activité rémunérée sans restriction ce jour-là… est celui qui **vient empêcher les autres de le faire**. On atteint là un **niveau d’incohérence bureaucratique qui défie la logique économique, sociale et humaine.**

Certes, il est essentiel de **protéger les droits des travailleurs**, d’empêcher les abus, de garantir qu’un jour symbolique ne devienne pas une journée de pression ou d’exploitation. Mais dans ces métiers où **l’activité est souvent saisonnière**, où **les marges sont faibles**, et où **les salariés eux-mêmes réclament parfois le droit de travailler**, pourquoi imposer une interdiction aussi rigide ?

D’autant plus que dans la pratique, ce type de loi **ne protège personne**. Il pénalise des patrons souvent artisans, des commerçants de proximité, des salariés investis. Il fait perdre du chiffre d’affaires, **crée du ressentiment**, et surtout, **fragilise la relation entre les travailleurs et les institutions** censées les défendre.

Pire encore : cette absurdité alimente **le sentiment d’un État déconnecté**, qui pond des règles sans tenir compte des réalités du terrain. Cela nourrit la **frustration**, la **défiance**, voire le **détournement volontaire de la loi**.

Et si, au lieu d'interdire, on **autorisait mais encadrait** ? Si on laissait ceux qui le souhaitent **travailler librement**, en échange de garanties : majoration salariale, accord écrit, repos compensateur ? Ce serait plus juste, plus réaliste, et surtout plus respectueux des **choix individuels**.

Car au fond, ce que cette absurdité illustre, c’est une **méfiance de l’État envers ses citoyens**, une forme de **paternalisme autoritaire** déguisé en protection. Il est peut-être temps de **repenser certaines règles**, non pas pour les abolir, mais pour **les adapter à la réalité**.

On peut défendre la dignité du travail sans en faire une prison. On peut honorer la mémoire des luttes sociales **sans interdire à ceux qui aiment leur métier d’en vivre, même un jour férié.** Et surtout, **on peut légiférer avec bon sens.**

Car à force d’écrire des lois à contretemps, on finit, comme le dit la chanson… **par pondre des lois à la con.**

First Time

Daya