The Duel of Menelaus and Paris
Homer's Iliad, Book 3, v. 355-72
In ancient Greek, chanted with metre and pitch (and digammas) 

Duel de Ménélas et Pâris
Iliade d'Homère, chant 3, vers 355-372
En grec ancien, lecture métrique accentuée pour le Café homérique 

355 ῆ ῥα καὶ αμπεπαλὼν προΐει δολιχόσκιον έγχος,
καὶ βάλε Πριαμίδαο κατ᾽ ασπίδα πάντοσε ίσην:
διὰ μὲν ασπίδος ῆλθε φαεινῆς όβριμον έγχος,
καὶ διὰ θώρηκος πολυδαιδάλου ηρήρειστο:
αντικρὺ δὲ παραὶ λαπάρην διάμησε χιτῶνα
360 έγχος: ὃ δ᾽ εκλίνθη καὶ αλεύατο κῆρα μέλαιναν.

Ατρεΐδης δὲ ερυσσάμενος ξίφος αργυρόηλον
πλῆξεν ανασχόμενος κόρυθος φάλον: αμφὶ δ᾽ άρ᾽ αυτῷ
τριχθά τε καὶ τετραχθὰ διατρυφὲν έκπεσε χειρός.

Ατρεΐδης δ᾽ ῴμωξεν ιδὼν εις ουρανὸν ευρύν:
365 “Ζεῦ πάτερ ού τις σεῖο θεῶν ολοώτερος άλλος:
ῆ τ᾽ εφάμην τίσασθαι Αλέξανδρον κακότητος:
νῦν δέ μοι εν χείρεσσιν άγη ξίφος, εκ δέ μοι έγχος
ηΐχθη παλάμηφιν ετώσιον, ουδ᾽ έβαλόν μιν.”

ῆ καὶ επαΐξας κόρυθος λάβεν ἱπποδασείης,
370 ἕλκε δ᾽ επιστρέψας μετ᾽ εϋκνήμιδας Αχαιούς:
άγχε δέ μιν πολύκεστος ἱμὰς ἁπαλὴν ὑπὸ δειρήν,
ὅς οἱ ὑπ᾽ ανθερεῶνος οχεὺς τέτατο τρυφαλείης.

Iliad: Menelaus vs. Paris

Oyez le début de l’Odyssée d’Homère dans la langue du poète ! Ces dix vers sont le départ d’un long voyage : des années de bourlingue sur les flots déchaînés de Poséidon, des millénaires depuis qu’Homère a chanté l'homme – et non pas le héros – pour la première fois.
https://dusoleiletdesmuses.home.blog/2020/02/05/proeme-de-lodyssee/

Début de l’Odyssée d’Homère

Phèdre, fille de Minos, roi de Crète, et sœur du Minotaure, est amoureuse d'Hippolyte, mais c'est un amour impossible: Phèdre est la belle-mère du beau jeune homme, femme de son père Thésée. Elle est veuve, car tout le monde croit Thésée mort. Et Hippolyte, le pur, le chaste, ne peut avoir que de l'horreur pour elle.

Cette histoire d'amour tragique a été reprise par de nombreuses auteurs, dont Racine. Elle a parlé aux amoureux sans espoir de toute époque. Phèdre, femme cougar de l'Antiquité, et queer, déjà.

 Ici, c'est un extrait de la pièce de Sénèque, le philosophe romain du 1er siècle apr. J.-C., qui est dit, les vers 593-99.

Il s'agit du moment où Phèdre s'exhorte à avouer son amour à Hippolyte, et que Racine ne raconte pas.

La VO: http://www.perseus.tufts.edu/hopper/text?doc=Perseus%3Atext%3A2007.01.0008%3Acard%3D565

Le mètre est le iambique sénaire, en gros:
|x — x — | x || — x — | x — u — |

La VF:
Ose et va, mon âme ! Fais ce que veut ta volonté,
Parle sans trembler ; une demande timide
appellera le refus. La plus grande part de mon forfait
est déjà consommée ; l'heure de la honte est passée.
Cet élan innommable, j'y ai cédé, et si je vais jusqu'au bout,
Peut-être pourrai-je en cacher le crime sous le flambeau du mariage ;
Quand il est réussi, n'importe quel forfait devient honnête.
Lance-toi, mon âme !

Image:
Raddato, C. (2019, May 08). Vase rhyton en tête de taureau, de Cnossos. Ancient History Encyclopedia. Retrieved from https://www.ancient.eu/image/10587/

Ose, mon âme (extrait du Phèdre de Sénèque)

Conduit par la Sibylle, le rescapé de Troie, Énée, descend aux Enfers, après une invocation aux dieux souterrains par le poète, Virgile.

La VO, en latin, commence ici:
http://www.perseus.tufts.edu/hopper/text?doc=Perseus%3Atext%3A1999.02.0055%3Abook%3D6%3Acard%3D264

VF:
Ô dieux empereurs des âmes, ô ombres qui ne dites mot,
Ô Chaos, ô Fleuve de feu, ô silences qui hantez la vaste nuit,
Qu'il me soit permis de rapporter ce que j'ai entendu, et, par Votre pouvoir,
d'exposer les secrets engloutis dans les tréfonds de la terre obscure.

Ils allaient obscurs dans la nuit solitaire, s'enfonçant dans l'ombre
Vaine des demeures de Dïs et de son royaume vide.
À la clarté maléfique d'une lune indistincte
Il est dans les bois un chemin sous un ciel voilé par l'ombre  
De Jupiter, et où la nuit, noire, a enlevé la couleur du monde.

Illustration:
Détail de la Porte de l'Enfer par Rodin (https://www.connaissancedesarts.com/peinture-et-sculpture/etude-dune-oeuvre-la-porte-de-lenfer-de-rodin-1159595/)

Aeneas' Journey to the Underworld

Les deux vers grecs de Pindare en tête du poème “le Cimetière marin” de Paul Valéry:
Μή, φίλα ψυχά, βίον ἀθάνατον
σπεῦδε, τὰν δ᾽ ἔμπρακτον ἄντλει μαχανάν.

“Cesse, mon âme, d'aspirer à l'immortalité,
Et ce qu'il est possible de faire, fais-le à fond”
(ou, avec les mots d'Aimé Puech : “... épuise le champ du possible”) 

Le mètre est dorien (comme le dialecte grec de Pindare!), autrement dit dactylo-épitrite:
– u – – |– uu – uu –
– u – – | – u – –| – u –

Illustration:
Vue du cimetière marin de Sète (cliché CC de Fagairolles 34)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cimeti%C3%A8re_marin_de_S%C3%A8te#/media/Fichier:Sete_cimetiere_marin_2.JPG

Pindar’s Just Do It

On the wine-dark sea
Ενὶ ϝοίνοπι πόντῳ

Illustration: the ‘bilingual’ Attic kylix (www.museivaticani.va/)

In Dionysus’ eye

The ending of James Joyce's The Dead
Together with a passage in the Iliad where Zeus snows on the world
In ancient Greek & in an English translation of it by H. D. Thoreau

The texts can be found there:
https://dusoleiletdesmuses.home.blog/2020/05/04/from-homer-to-joyce/

Poeticoid

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