Pierrot de la lune*

Ce matin en partant à la pêche, brave et grand
Un vrai, un qui se meut pour la survie du clan
J’ai croisé un poisson vrillé par le ressac
Impuissant et inerte, trainé comme un vieux sac

C’est une belle roussette, dont le regard vacille
Ballotée par les vagues qui sur l’estran oscille
Qui se meurt sous nos yeux, le petit requin gris
Par ses évents fébriles sent venir l’agonie


Il n’y a pas de raison de bouder son plaisir
Même si c’est pas sérieux, même si c’est pour de rire
Quand un petit miracle vous tend la main comme ça
On prend sans discuter, on a bien droit à ça


Et puis on continue de vaquer c’est normal
On va pas s’attendrir pour un seul animal
Elle est là depuis quand, peut-être ce matin
Et souffrir qu’en sais-je, est-ce pour les requins



Bientôt les autres êtres venus des profondeurs
Feront de cette bête un festin fossoyeurs 
Au bout de 10 secondes, la scène est oubliée
Il n’y a pas de raison de se laisser aller

Il n’y a pas de raison de bouder son plaisir
Même si c’est pas sérieux, même si c’est pour de rire
Quand un petit miracle vous tend la main comme ça
On prend sans discuter, on a bien droit à ça

Ce n’est que bien plus tard, à la marée montante
Que je remarque en haut de la plage fumante
Une sorte d’autel avec des coquillages
Posé là sur le sable comme un dernier hommage

Et c’est en s’approchant que je distingue ensuite
Sur un large galet, gravé avec une huitre
De la main de gamins en vacances eux aussi
Ci-git Bob la roussette, venu mourir ici

Il n’y a pas de raison de bouder son plaisir
Même si c’est pas sérieux, même si c’est pour de rire
Quand un petit miracle vous tend la main comme ça
On prend sans discuter, on a bien droit à ça

Je vois une fourmi, j’en vois deux, j’en vois mille.
Elles sont intéressantes
Elles sont intéressantes
Elles sont passionnantes
Fascinantes, affolantes
Elles ne sont pas rouges, plutôt ocres ou oranges
Elles sont dramatiques
Elles s’assombrissent on dirait, elles font corps
Elles commencent à résonner
Je veux dire qu’elles entrent en résonnance
Avec la masse qu’elles forment d’elles-mêmes
Cette vibration sourde et douloureuse
M’interdit le repos
Et c’est dommage
C’est dommage
C’est bien dommage
Car ce qui me serait utile
C’est un support bien solide
Ça, ça serait utile
Mais ce n’est pas possible
Ce n’est pas possible du tout
Car cela résonne
Et au sommet de la vague
C’est lancinant
Elles sont intéressantes
Intéressantes, mais
Contondantes
Contondantes

C’est une chanson d’amour
Enfin, ce qu’il en reste
Lorsque que la matière gazeuse s’est enfuit, évaporée
Lorsque la litière graisseuse est restée
Graisseuse, presque solide
Mais toujours pas assez
Pour me soutenir, pour s’appuyer
C’est dommage
C’est bien dommage
Car ce qui me serait utile
C’est un support bien solide
Ça, ça serait utile
Mais ce n’est pas possible
Ce n’est pas possible du tout

C’est une chanson d’amour,
Je le sais, je l’ai su
Je l’ai su, ou bien j’ai imaginé
Je l’ai bu sans respirer
Et maintenant ce qui me reste
Ce qui gronde et me refoule
Comme du métal repoussé
C’est une vague violente et lente
Comme un sachet de thé criard
Qui brûle les doigts        et se dérobe, inconsistant
Contondant X7
Tu l’entends

Tu l’entends, la vague
C’est sourd et c’est fort
Par moment
Cela revient, je l’entends bien
Pas la peine de reculer
Elle recule avec toi
Pas la peine d’esquiver
Elle s’inscrit dans ton pas
Elle adopte l’un de tes rythmes
Celui qui te déchire, celui qui te promet
Une douleur sans nom
Que tu ne connaitras jamais
Mais que tu crains déjà
Que tu craindras toujours
C’est sourd, c’est lancinant
C’est contondant
Contondant X4

Fourmis

Composition Philippe Guitare rythmique/Slide/Wah-Wah @user-759566380
Texte et chant Guillaume @user-759566380
Instrumentation/arrangements/mixage/masterisation @Tulipe-records

Paroles

On voudrait faire une chanson
Écolo , geek et non genrée
Qui plaise aux filles et aux garçons
Sans gluten sans vulgarités
On enfoncerait toutes ces portes
Ouvertes sur nos libertés
De Washington à Aigues-Mortes
On chanterait le poing levé

On devrait parler de Poutine
Et de sa folie des grandeurs
Qui mettent le feu dans nos vitrines
Comme une canicule en chaleur
On balancerait notre avis
Sur le changement climatique
On tordrait le cou nous aussi
A ces idées fausses et sceptiques

Et puis on ferait un refrain
A faire tomber un dictateur
Un peu comme une voiture sans freins
Conduite par un jeune acteur
Et puis on ferait un refrain
A déranger les complotistes
Un peu comme une voiture sans freins
Conduite par un vrai journaliste

On devrait faire une chanson
Sur la Covid mais sans tabous
Sur ces experts yaka fokon
Qui savaient tout sur rien surtout
On parlerait de tous ces gens
De ces héros du quotidien
Qu'un imbécile de Président
A traité comme des assassins

Et puis on ferait un refrain
A faire frémir les chaînes infos
Un peu comme une voiture sans freins
Conduite par Docteur Renaud
Et puis on ferait un refrain
A angoisser tous ces bavards
Un peu comme une voiture sans freins
Conduite par Mister Renard

On dézinguerait les puissants
Qui n'écoutent pas la Planète
Les oreilles bouchées par l'argent
L'cerveau au chaud dans leurs braguettes
On allumerait ces people
Qui font souffrir les dictionnaires
Qui polluent les pages de Google
Tout comme du pétrole dans la mer

Et puis on ferait un refrain
A faire peur aux capitalistes
Un peu comme une voiture sans freins
Conduite par un communiste
Et puis on ferait un refrain
A effrayer tous les Bobos
Un peu comme une voiture sans freins
Conduite par un Populo

We'd like to make a song
Eco-friendly, geeky and gender-neutral
that appeals to both boys and girls
Gluten-free without vulgarities
We'd break down all those doors
Open to our freedoms
From Washington to Aigues-Mortes
We'd sing with raised fists

We should talk about Putin
And his delusions of grandeur
Setting fire to our windows
Like a heat wave
We'd throw our weight around
On climate change
We, too, would bend our necks
To these false and skeptical ideas

And then we'd make a chorus
To bring down a dictator
Like a car with no brakes
Driven by a young actor
And then we'd make a chorus
To upset the conspiracists
Like a car without brakes
Driven by a real journalist

We should make a song
About the Covid but without taboos
About those yaka fokon experts
Who knew everything about nothing
We'd talk about all those people
These everyday heroes
Whom an imbecile President
Treated like assassins

And then we'd make a chorus
To make the news channels quiver
Like a car without brakes
Driven by Docteur Renaud
And then we'd make a chorus
To scare the chatterboxes
Like a car without brakes
Driven by Mister Renard

We'd blast the powerful
Who don't listen to the Planet
Their ears plugged by money
Their brains warmed in their zippers
We'd light up these celebrities
Who make dictionaries suffer
Polluting the pages of Google
Like oil in the sea

And then we'd make a chorus
To scare the capitalists
Like a car without brakes
Driven by a communist
And then we'd make a chorus
To scare all the haves
Like a car without brakes
Driven by the rabble

© Guillaume DULER / Philippe SEGUINARD / TULIPE RECORD 2022

Sans Freins ( Tulipe & Jim ) TRANSLATED

Réchauffe mon patriarcat climatique
Agite ton matriarcat si pratique
Démonte nos petits tracas et applique
les 4 règles du fracas entropique

lique liqué lou pé li coumé
sina gomé lon si fi lou mé
Ça ne veut rien dire mais ça sonne bien
Moi ça me fait rire, ça me veut du bien

Pilou pilou la vitesse cosmique
Du matou affamé lunatique
Minou minou l'animal plein de tiques
Fait miaou qui fait shh qui fait fffith

lique liqué lou pé li coumé
sina gomé lon si fi lou mé
Ça ne veut rien dire mais ça donne bien
Toi ça te fait fuir, mais tu comprends rien

Stop, ça suffit, on fait pause

A côté de la plaque tu es
A côté de la plaque tu fus
Affublé d'un trac épais
Affublé de la claque qui tue

lique liqué lou pé li coumé
sina gomé lon si fi lou mé
Ça ne veut rien dire et ça sonne creux
Ça ne me fait plus rire, c'est pathétique, foireux


Reste pour toi le plus ardu
arts du combat et discipline
prends ton orteil le plus pointu
et plante-le dans ta narine

lique liqué lou pé li coumé
Ça fait du bien par où ça passe
sina gomé lon si fi lou mé
Et à jamais je ne m'en lasse

lique liqué lou pé li coumé
Ça fait du bien par où ça passe
sina gomé lon si fi lou mé
Et à jamais je ne m'en lasse

La Plaque (à Coté De)

L’air est tranquille, le vent léger.
Rien ne vacille, tout est posé
Dame nature, comme il se doit,
Fait bonne figure, dans le sous-bois 

Que fais-tu là fils de la terre 
N’entends-tu pas souffrir tes frères 
Ne sens-tu pas la vibration 
De la rumeur dans ces maisons

C’est la journée, est-ce possible ?
Ce grand silence et ces prés vides.
Je sais pourtant que sous ces toits
Des humains pensent, des êtres ploient

Le point serré sur mon bâton
Les pieds plantés dans le goudron.
Je me balade puisqu’on me dit
Qu’au moins cela nous est permis.

Oui c’est joli, oui ça sent bon
Tous ces brindilles, tous ces buissons
Sur les mélèzes ce voile blanc
Je suis certain que c’est charmant.


Et pourtant je le sais, je sais à chaque pas,
Une femme violée, un enfant qui se noie
Solubles sont leurs peines, leurs souffrances et leurs cris
Juste le poids d’un souvenir qui doucement faiblit

Sinon comment, comment, continuer d’avancer
Sans profaner les bois, les forêts et les prés
Sans mépriser le chant de l’oiseau, du ruisseau
Sans insulter tous ceux qui vont vers l’échafaud

Elles sont sympathiques, mes balades boisées
elles sont magnifiques, elles sont Instagramées
Y’a pas tellement plus beau, pas tellement plus violent
Qu’une balade par là-haut, une balade sans les gens

La Balade

Gabriel Delmas : Drums
Karenpop : Bass
Jessepop : Vocals & Guitars
Laurent Boutet : Lead Guitar on ''Not Even You''

The Music Authority LIVE STREAM Show

SHAKE SOME - NOT EVEN YOU / OVER 64 (The Music Authority Dec 5, 2023)

Dans une coquille
Entre obscurité
Pupille dilaté
Et lueur qui vrille

Qui vrille la vision
Telle une aiguille
Stricte et inutile
Douleur dominant la raison

De la coquille en miette...

Dans une coquille
À l’abri des émotions
Qui tournent en rond
Des mots qui défilent

Défiant chaque ligne
Et phrase en fusion
À chaque illusion
Vivante qui scintille

De la coquille en miette...

Dans une coquille
Frisson dissimulé
Lèvres illuminées
De verbes si subtils

Personne n’entend
Les fuites irréversibles
Ni cette quiétude terrible
Sable mouvant

De la coquille en miette...

Dans une coquille
Secondes sans suite
Et les océans en fuite
Quand le rire s’éparpille

Le long des lueurs
Des longueurs du temps
Des univers martelant
L’imminence de la fureur

Coquille

Basse : Samuel Rochery
Samples : extraits de "La poésie est fondatrice d'être", émission radio "La grande Table" de France Culture.

"Eden, oh !", la poésie sonore d'Yves Bonnefoy (dancefloor mix)

Une histoire d'amour légère et rêveuse !

Nuits Passerelles

Présent aussi sur Spotify, n'hésitez pas : https://open.spotify.com/artist/2TjMW5zdPHxEDIckp2mGLg?si=6jvcPSD7QQ-hE7DsHujX5g&utm_source=copy-link
Auteur Compositeur Interprète poète perdu dans les villes... Le regard affairé à décrypter ses semblables... influencé par des Higelin, Thiéfaine, Bashung, Cantat, Ferré, Cabrel et tellement d'autres... 

Coquille

jacques ferran

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