Concernant le départ de la mère, j'y vois autre chose. Les camps de concentration étaient connus du public, durant la guerre, pour être des camps de prisonniers. Et non pas des lieux d'extermination. L'arrivée et le départ de la mère me semble raconter cela. A savoir qu'elle arrive là-bas et n'est pas autrement émue par ce qu'elle voit, dans le sens où ce que nous et elle voyont du camp, ce sont de grands bâtiments, avec de larges fenêtres et donc, fondamentalement, pas un endroit horrible où vivre. Mais il faudra la nuit, le bruit incessant et probablement l'odeur des fours pour qu'elle comprenne enfin qu'il ne s'agit pas seulement de regrouper les juifs, mais bien de les éliminer. Et sa présence, en tant que vieille personne, exprime aussi cela. En opposition à la jeunesse qui s'épanouit sans se poser de question. Qui extermine sans poser de question. D'où, je suppose, ce départ brusque et pas annoncé.

Je ne sais pas si c'était une référence mais c'est fou comme cette musique m'a rappelé celle du jeu Silent Hill 2.

Très intéressant épisode (comme toujours). Par contre, pour des gens comme vous, qui normalement choisissez vos mots tres soigneusement: nommer cette femme dans cette scene comme prostituée/"pute", c'est decevant. Elle n'était -très- probablement pas payée pour coucher avec Rudolf Hoss, et du coup par définition: n'était pas une prostituée. Le seul "paiement" qu'on peut imaginer qu'elle a eu, c'était de rester vivante pour encore un jour de plus en faisant ça. C'est dommage d'entendre ça car ça laisse un goût amère de misogynie dans l'air, après avoir écouté cet épisode par ailleurs brillant

Une chose qui m'a paru intelligent dans cette scène c'est le tableau du grand confort bourgeois de ces enfants des années 40 avec une lampe de poche chacun pour ne rien faire d'autre que de « jouer ». J'ai repensé à mon enfance des années 90 pourtant loin d'être misérable où mes parents cachaient malgré tout les piles de ma gameboy car c'était cher alors je peux à peine imaginer ce qu'avaient mes grands parents et une grande majorité des enfants en 1943 avant de s'endormir. Surement rien, au mieux quelques minutes de bougie ?

Il ya une scene, dans laquelle, jai limpression de voir une critique des gens qui manque d’attention qui qualifie tout de contemplatif. Exactement lorsque les chaussures sont posé sur le pas de la porte, et que Glazer fait durer le plan fixe. Et pour

C'est parfaitement ce qu'on ressent, le voisinage de l'horreur et l'habitude qui en découle. Ce film dépeint le quotidien "banal" d'une famille banale, et c'est en ça qu'il étonne et interroge. J'imaginais, en raison d'un prisme psychologique que j'ai souvent, que toutes les femmes de chefs SS avaient intégré la cruauté au point de la rejouer au quotidien, cf l'ouvrage LES TUEUSES - CES FEMMES COMPLICES DE LA CRUAUTÉ NAZIE (la maîtresse de maison s'amuse à tirer sur ses jardiniers juifs depuis son balcon pour s'amuser). Or ici la maîtresse de maison fait son linge, soigne ses plantes, fait manger le bébé... Ce n'est plus l'intériorisation du sadisme mais c'est la banalité des gestes qui rend la situation consternante

Écho de coup de fusil : grand espace / Plans du film : petits espaces.

Ultra politique de rappeler que l'entreprise Nazie est aussi et surtout une entreprise coloniale, dont le génocide est une composante.

Le plan de sa première nuit elle arrive pas à dormir, et les fenêtres laissent passer une lumière chaude, plus le bruit sourd des flammes. ya tout, le bruit, la lumière, et on imagine l'odeur.

D'ailleurs on peut d'autant plus s'imaginer que ça a été dur de s'habituer pour les enfants qu'on les voit tout le temps avec une lampe torche dans leur lit.

Cinéma

Critique cinéma par François Bégaudeau du film "Pacifiction - Tourment sur les îles" d'Albert Serra. 

En Polynésie française, la grande figure politique de l’île de Thaiti c’est De Roller, haut-commissaire de la République. Interprété par Benoit Magimel, De Roller est régulièrement consulté sur les affaires publiques et privées du territoire. L’une d’entre elles concerne des rumeurs sur une potentielle reprise des essais nucléaires dans la région...

Pour l'HQNPDP : bit.ly/42tyDDW

Date de sortie : 9 novembre 2022
© 2022 – Les Films du Losange
Musique : © Freddy Butler - I like your style

Episode 48 : Pacifiction - Tourment sur les îles

Critique cinéma par François Bégaudeau du film "Avatar. La voie de l'eau" de James Cameron.

Sur la planète Pandora, le néo-Navi Jake Sully est pourchassé par le commando d’avatars du colonel Quaritch. Avec sa femme Neytiri et leurs quatre enfants, ils décident alors de s’exiler dans un archipel.

Pour l'HQNPDP : bit.ly/42tyDDW

Date de sortie : 14 décembre 2022
© 2022 – Disney 
Musique : © Simon Franglin - Cove of the Ancestors

Episode 50 : Avatar. La voie de l'eau

Critique cinéma par François Bégaudeau du film "The Fabelmans" de Steven Spielberg.

Grâce à ses parents, l’enfant Sam Fabelman vient de découvrir le cinéma en salle et il en est ébloui. Ce gamin de la classe moyenne américaine, c’est l’alter ego de Spielberg dans un film autobiographique qui revisite sa précocité de metteur en scène, la séparation de ses parents, et son rapport à sa judéité.

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Date de sortie : 22 février 2023
© 2023 – Universal 
Musique : © John Williams - The Fabelmans

Episode 53 : The Fabelmans

Critique cinéma par François Bégaudeau du film "Le règne animal" de Thomas Cailley.

A une époque proche de notre présent, certains humains mutent en animaux. Lana, femme de François et mère d’Emile, est atteinte de cette maladie. Transférée dans un centre spécialisé, François et Emile déménagent pour rester près d’elle, jusqu’à ce qu’un accident provoque la fuite de Lana en forêt.  

Date de sortie : 4 octobre 2023
© 2023 – Studio Canal
Musique : © Andrea Laszlo De Simone - Devant toi

Episode 60 : Le règne animal

Critique cinéma par François Bégaudeau du film "Napoléon" de Ridley Scott.

A la fin du 18ème siècle en France, un corse dénommé Napoléon Bonaparte gravit les échelons militaires jusqu’à prendre le pouvoir politique. Début du 19ème siècle, le règne de Napoléon est son apogée puisqu’en tant qu’empereur des Français, il place la France au centre des puissances européennes. 

Pour l'HQNPDP : bit.ly/42tyDDW

Date de sortie : 22 novembre 2023
© 2023 – Apple Original Films
Extrait : © RTS- Napoléon (Les dossiers de l'histoire) Henri Guillemin 
© Emilie Robbe - Analyse de la bande annonce de Napoléon (Musée de l'Armée)
Musique : © First Counsel - Martin Phipps

Episode 63 : Napoléon

Critique cinéma par François Bégaudeau du film "Pauvres Créatures" de Yórgos Lánthimos.

A Londres, une femme prénommée Bella subit une opération chirurgicale expérimentale suite à une tentative de suicide. En revenant à la vie, Bella s'ouvre au monde avec la candeur et la maladresse d’une âme d’enfant, dans le corps d’une femme, vierge de tout code de représentation sociale.

Pour l'HQNPDP : bit.ly/42tyDDW

Date de sortie : 17 janvier 2024
© 2023 – Searchlight Pictures
Extrait : © Konbini - Emma Stone raconte les coulisses du film Pauvres Créatures !
Musique : © Bella - Jerskin Fendrix

Episode 65 : Pauvres Créatures

Critique cinéma par François Bégaudeau du film "La Zone d'intérêt" de Jonathan Glazer.

En Pologne, une famille nazie loge juste à l’entrée d’un camp d’extermination. A la tête de ce camp, le commandant Rudolf Höss jouit du confort de son pavillon de fonction avec femme et enfants sans que leur quotidien ne soit perturbé par l’entreprise de mort qui leur fait face.

Pour l'HQNPDP : bit.ly/42tyDDW

Date de sortie : 31 janvier 2024
© 2024 – Bac Films, A24, Film4, Access, Polish Film Institute
Musiques : © The Zone of interest - Mica Levi

Episode 66 : La Zone d'intérêt

Critique cinéma par François Bégaudeau du film "Le mal n'existe pas" de Ryûsuke Hamaguchi.  

Dans un village de montagne, une communauté voit sa tranquillité troublée par l’installation près de chez eux d’un site de camping chic. Ce qui inquiète les villageois, ce sont les conséquences écologiques d’un projet précipité par une logique de rentabilité.

Date de sortie : 10 avril 2024
© 2024 – Diaphana Distribution
Musique : © Eiko Ishibashi / Evil Does Not Exist

Episode 69 : Le mal n'existe pas

Critique cinéma par François Bégaudeau du film "Mad Max Fury Road" de George Miller.

Dans un monde post-apocalyptique et violent, Max, un homme solitaire se retrouve engagé malgré lui dans une course poursuite déjantée. Une femme dénommée Furiosa a dépossédé un seigneur de guerre de ses épouses, et tente de lui échapper. 

Date de sortie : 14 mai 2015
© 2015 – Warner Bros
Musique : © Tom Holkenborg (Junkie XL) / The Bog

Episode 70 : Mad Max Fury Road

Critique cinéma par François Bégaudeau du film "A son image" de Thierry de Peretti.

En Corse, Antonia meurt brutalement dans un accident de voiture. En voix off, un de ses amis se souvient d’elle. Sa vie entre photographie, histoires d’amour et d’amitié. Entre mer et montagne, entre village natal et Ajaccio, elle et sa bande d’amis traversent les années 80-90, imprégnées par les combats politiques du FLNC. 

Pour l'HQNPDP : bit.ly/42tyDDW

Date de sortie : 4 septembre 2024
© 2024 – Pyramide distribution
Musique : © Kelly Moran - Soft Focus
© I Mulateri Di L'Ulmetu - Canta U Populu Corsu

Episode 72 : A son image

Critique littéraire par François Bégaudeau du roman "Le syndrome de l'Orangerie" de Grégoire Bouillier.

En se rendant au musée de l’Orangerie, voici que, devant Les Nymphéas de Monet, l’auteur est pris d’une crise d’angoisse. Redevenant pour l’occasion le détective Bmore, Grégoire Bouillier tente d’élucider cette réaction inattendue. Les Nymphéas de Monet cacheraient-ils un sombre secret ?

Date de sortie : 21 août 2024
© 2024 – Flammarion
Musique : © Ashokan Farewell/Jay Ungar - When Johnny Comes Marching Home

(Pour l'HQNPDP : bit.ly/42tyDDW)

Episode 73 : Le syndrome de l'Orangerie

Podcast de critiques ciné et littéraire avec l'écrivain François Bégaudeau.
L'idée est de parler d'un film ou d'un livre, après sa sortie, pour laisser le temps aux intéressés de le voir/lire et d'y penser.

Episode 66 : La Zone d'intérêt

La gêne occasionnée

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