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Sélection Prix Fictions sonores

Aurélien Bertini
J'ai avalé une fumée noire
36’, autoproduction (France)

Henriette de Crans est la première femme accusée de sorcellerie à Besançon, brûlée vive en 1434. L’auditeurice vit les derniers instants de l’accusée. J’ai avalé une fumée noire c’est vivre la procession d’Henriette à travers les rues de Besançon, de la Cathédrale Saint-Jean, lieu du procès, à Chamars, lieu du bûcher. C’est être droite contre une pièce de bois et inhaler de la fumée noire. C’est survivre et renaître dans un feu rouge colère. Un feu qui ranime une mémoire enfouie, un feu de résistance, de poésie. Un feu comme une cérémonie où les langues de Feu se délient.

Aurélien Bertini est réalisateur sonore, auteur de documentaires de création et de fictions depuis 2010 diffusés sur la RTBF, France Culture, ARTE Radio. Il a lancé en 2013, un projet de balades sonores à Besançon appelé Parcours.


Aurélien Bertini_J'ai avalé une fumée noire

L'heure de la Libération sonne. La radio y prend sa part. Le 24 août 1944, alors que les combats font rage dans les rues de la capitale, Pierre Schaeffer lance l’appel aux curés de Paris de sonner les cloches de leurs églises pour annoncer l’arrivée des alliés,  invitant tous les parisiens à prendre les armes.  A partir des archives du Studio d'Essai de la RDF, le montage suivant  fait revivre cette séquence historique et restitue, en une palpitante fresque sonore, l’ambiance fiévreuse de ces heures tant attendues de la Libération, où la radio du réel s'écrit en direct , de reportage en reportage, et dépasse toute possible fiction.
Le montage signé Pierre Schaeffer est emprunté au coffret  "10 ans d’essais radiophoniques, 1942-1952, du Studio au Club d’essai, (édité une première fois hors commerce en 1953 par la RTF, puis publié par Phonurgia Nova et l’INA en 1989 et 1994 en un ensemble documentaire comprenant un livre illustré de 164 pages et 4 CD),
Ces documents et de très nombreux autres que contient ce coffret qui totalise 5h d'archives commentées, notamment les voix des poètes dans la Résistance et les premières créations radiophoniques du Studio d'essai, sont à (re)découvrir dans l’exposition « Galaxie Schaeffer » : un hommage choral au compositeur, inventeur de la musique concrète, homme de radio et poète des sons, écrivain, penseur des machines à communiquer, bâtisseur d’institutions “impossibles et nécessaires” comme le Service de la Recherche de l’ORTF… Un voyage inédit dans la mémoire de la radio et de la télévsion d'art et essai, initié par la présidence de Radio France, orchestré par Jean-Loup Graton et Marc Jacquin, à l’occasion du trentième anniversaire de la disparition du pionnier de la recherche musicale fondamentale et des 50 ans de la naissance de l’INA dont il a inspiré la création.

http://phonurgia.fr/2025/06/04/hommage-a-pierre-schaeffer/

Auteur d’ouvrages fondamentaux sur  la musique, la perception sonore, mais aussi sur l’impact des médias de masse sur notre civilisation, Pierre Schaeffer - que l’on réduit à tort à l’invention de la musique concrète (cette musique faite à partir de la manipulation d’enregistrements sonores) -  fut, dès avant la seconde guerre mondiale et jusqu'à la fin des années 70,  un promoteur de la décentralisation culturelle , un chercheur et un créateur particulièrement  inventif, singulièrement dans le domaine de la radio et de la télévision. Du stage de Beaune en 1942 avec Jacques Copeau à la création de l’INA en 1975, l’exposition qui se parcourt casque sur les oreilles, retrace les méandres de son itinéraire aussi foisonnant que singulier, polarisé par sa haute idée de la création audio-visuelle et de ses publics.

La Liberation de Paris - Les Temps Heroïques - La Radio et ses personnages

Miraculeusement préservé, ce document a été enregistré le 16 juillet 1991 à l'Espace Van Gogh d'Arles dans le cadre de l'Université d'été de la radio produite par Phonurgia Nova, installée depuis peu dans la cité provençale. Loin du tohu-bohu des Rencontres de la photographie, Yann Paranthoën y fait retour, deux heures durant, sur son oeuvre d’auteur, déjà assez avancée, en faisant entendre des extraits de plusieurs de ses créations qu’il dissèque et commente en répondant aux questions (parfois pointues) de Jack Vidal, lui-même artiste peintre et homme de radio (producteur sur France Musique pour l'INA GRM, puis directeur des programmes de Radio France Vaucluse, dans les années 80). Une relation d'estime et de complicité s'est installée au fil du temps entre les deux hommes. Et Yann Paranthoën revient dans un lieu qu'il connaît déjà : un an plus tôt, il a présenté là, sous une forme que l'on qualifierait aujourd'hui d'installation, son émission "Les Mangeurs de pomme de terre" (elle même inspirée par le célèbre tableau de Vincent Van Gogh).

Participants de l'Université d'été de la radio et auditeurs de France Culture ont saisi l'occasion de rencontrer en vrai le "tailleur de sons" vedette de France Culture, dont les créations constituent  des événements guettés par un cercle grandissant d'inconditionnels, mais dont la parole et les apparitions publiques sont encore rares.
Il est 10h30, l'échange débute après le visionnage du  film de Thierry Compain (Le tailleur de sons). Il se déroule en plein air(dans la lumière d'un jardin créé en imitation d'une peinture de Van Gogh). Au début du document, le son est hélas un peu altéré, mais le problème technique est vite résolu. L'auteur de "Lulu", de "On Nagra", de "Paris-Roubaix" et de tant d'autres chef-d'oeuvres... évoque d'abord l'organisation de sa vie. Une vie partagée entre son travail de chef opérateur du son pour des émissions régulières comme les "Papous dans la tête" de Bertrand Jérôme (France Culture) ou "l'Oreille en coin" de Jean Garretto et Pierre Codou (France Inter), et sa démarche solitaire d'auteur radiophonique (dont les ACR de France Culture constituent le principal débouché, pour des raisons de durée principalement, précise-t-il). Il parle de son statut particulier - et même unique  -à Radio France, de sa relation au temps, le temps du travail et celui de l'oeuvre, de son outil de prise de son (le fameux magnétophone Nagra IV), de son atelier (la cellule 208), lieu d'isolement et de silence, essentiel. Il dit son bonheur d'offrir gratuitement sa production aux auditeurs et justifie ses réticences à l'égard des outils numériques qui commencent à pointer leur nez apportant toute une série de bouleversements dont personne, explique-t-il, n'a véritablement pris la mesure. Il parle de la radio comme d'une expression, du montage comme d'une écriture (et un acte d'amour). Une expression qui se suffit à elle-même et qui n'a nul besoin de la caution de la musique ou de la littérature pour exister. Il revient sur ses années d'apprentissage : l'influence reçue de deux réalisateurs qui furent un peu ses maîtres : José Pivin et René Jentet. Compare son travail à la peinture ou à la sculpture.  Et le son à une matière qu'il faut pouvoir toucher, manipuler, sculpter. Il raconte le tête à tête avec les sons du monde et sa joie d'explorer un art "encore dans l'enfance".

Rencontre avec Yann Paranthoen _ juillet 1991

"Les chasseurs de sons"
Emission de FRANCE INTER (8 février 1987)
Série "15-115" de Brigitte VINCENT et Gilles DAVIDAS
Invités en studio: 
Michel LANIAU, lauréat 1987 CIMES.
Paul ROBERT, producteur à FRANCE CULTURE.
Guy TAVERNIER, lauréat CIMES et Président de l'Association Française des Chasseurs de Sons.

Une heure pour parler de l'histoire de ces chasseurs de sons.
Une heure pour remercier le créateur des magnétophones NAGRA, Stefan KUDELSKI.
J'ai remonté légèrement l'émission.
Bonne écoute.
Thierry LAMIREAU

Les Chasseurs de Sons FRANCE INTER 8 Février 1987 Proposé par Thierry LAMIREAU

"Jammed by the Soviets," from Marcin Barski's "Wanda's Dream" LP
Released on Reading Group (RG12), December 2018
www.readinggroup.co/rg12.html

Marcin Barski, "Jammed By The Soviets"

C'est à partir des "entendeurs de voix" ou comme la psychiatrie les nomme : "schizophrènes", que se sont basées Anne-Julie Rollet et Anne-Laure Pigache pour mettre en place leur dispositif Au Bord de la Bande...

Réalisation par Jean-Baptiste Imbert dans l'atelier sonore Euphonia.

Le Bord de la Bande - Anne-Julie Rollet et Anne-Laure Pigache

Sa grand-mère habite au 13e étage d'une tour du XIIIe arrondissement de Paris. Le chemin qui mène à elle passe par l'ascenseur. Lequel bringuebale, grince, souffle, crisse et s'ouvre sur des halls immenses et vides. L'ascenseur monte, les souvenirs d'enfance de Jules Wysocki remontent. Des voix, des sons familiers. Et un poème de Desnos quand l'ascenseur se bloque et qu'il faut encore grimper dans le rêve.

Ascenseur, tour Sapporo a reçu le prix Pierre Schaeffer au festival Phonurgia Nova dimanche 9 décembre 2012 à la Gaité Lyrique.

L'auteur
Jules Wysocki, âgé de seulement 23 ans, est un jeune compositeur de musique électroacoustique. A la jonction entre musique électroacoustique, cinéma, radio fiction/documentaire, sound design et musique expérimentale, il trouve dans l'art sonore un moyen d'expression synthétisant l'ensemble de ces pratiques. En septembre 2012, il intègre la classe d'électroacoustique de Christine Groult au Conservatoire de Pantin.

Ascenseur, Tour Sapporo_Jules Wysocki_France

La voix de l’ouragan est une partition. Comme de nombreux textes de Jacques Roman, c’est un texte fait pour la lecture à haute voix. Voix sujet, voix poème, voix aimée, voix emportée. Le texte est lu deux fois. Deux rythmes, deux intentions complémentaires et musicales.
Texte et lecture: Jacques Roman
Mise en lecture: David Collin (photo ci-dessus, Workshop fiction audio, Arles 2018)
Réalisation: Marc Frochaux
Courtesy Le LABO de la RTS

Une voix dans l'ouragan

Quotidien du confinement à Dinard

... iKi-MiX ... " Monarc, Cosette et les Antigones "

Mettez vos oreilles en effervescence !
Voila 35 ans que, depuis Arles, Phonurgia Nova défend la création sonore, édite les classiques de la radio d'art (Welles, Schaeffer, Thibaudeau,  Paranthoën, Farabet, Mortley), publie des ouvrages de pédagogie et forme de jeunes auteurs désireux de s’engager dans une relation créative avec le sonore. C’est dans la suite logique de cette démarche que s’est ouvert en 2007 le Département d’Art Sonore et la "Chambre d'écoute" du musée Réattu d’Arles. Leur ambition est de   faire reconnaître l'audio-graphie (et toutes les formes qui dérivent de l'enregistrement), comme un art, à l’égal de la sculpture ou la peinture. 
Avec obstination, Phonurgia Nova s'efforce d’offrir aux créateurs et professionnels du son des espaces à leur écoute et à leur (dé)mesure.
Chaque année des Prix Phonurgia Nova récompensent des créateurs qui explorent l'écoute comme moyen d'activer l'imaginaire.
Les productions finalistes sont départagées par un jury international délibérant en présence du public, selon un processus maintenant bien rodé.  Pendant des journées denses, il s'agit d'écouter,  de comparer, de discuter, puis d'élire des lauréats ! La prime va à l’éloquence sonore. On en trouve des exemples ici-même ainsi que sur www.sonosphere.org
Toujours dans une logique de transmission, nous basculons par étapes notre sonothèque sur la plateforme Soundcloud. Une démarche qui s’inscrit dans un projet plus vaste portant sur la numérisation progressive et la mise à disposition du public et des chercheurs de la totalité de nos archives audio et audio-visuelles.

Aurélien Bertini_J'ai avalé une fumée noire

phonurgia nova

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