Sélection CICR 2024

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...iKi-MiX...  " Jean-Luc G.Love and Special Sauce "

Sélection Prix Découvertes Pierre Schaeffer

Lou Millerioux
Petite reinette
9’30, autoproduction (Belgique)

Tout à commencé par un surnom et un jeu. La petite reinette qui s’amuse dans sa mare, la petite fille qui ne voulait pas sortir de l’eau. Petite reinette est un travail engagé pendant mes études de réalisation à l’Institut des Arts de Diffusion. Je l’ai voulu comme une bulle, qui plonge l’auditeur dans des souvenirs qui se dévoilent au fil de l’eau. L’ambiance de cette « radio »  se veut intime et douce, comme une caresse aquatique.

Après des études littéraires, l’autrice, née à Paris, intègre la classe de réalisation de l’Institut des Arts de Diffusion (IAD) en Belgique. Son travail s’oriente vers les thèmes de l’intimité et de l'indicible notamment au sein de la sphère familiale.



Lou Milleroux_Petite reinette

Sélection Prix Découvertes Pierre Schaeffer

Mathias Guibaud
Voies Urbaines : Rue Mespoul
15’01, autoproduction (France)

L’auteur aime jouer avec les sons urbains. Comment s’en saisir pour en faire autre chose ? C’est avec cette question qu’il a suivi pendant plusieurs mois les transformations de la rue Mespoul à Toulouse. Après le chaos du chantier, peu à peu, les bâtiments se remplissent, respirent, s'animent là où ne résidaient que bruit et désordre.

Après une formation en cinéma, Mathias construit des pièces sonores documentaires et compose des créations électroacoustiques. Il travaille également pour le spectacle vivant et le cinéma.


Mathias Guilbaud_Voies Urbaines Rue Mespoul

Prix Découvertes Pierre Schaeffer

Talia Augustidis
Dead Ends
27’31, Falling Tree (Grande Bretagne)

« Devons-nous supprimer la sextape?  Débarrasser les photos de la scène du crime? Comment restituer une représentation fidèle de ma mère à travers les enregistrements, fragments et images qu’elle a laissés derrière elle ?" Explorant ses archives personnelles, videos, photos, souvenirs et images d’actualité, l’autrice interroge la façon dont nous choisissons de nous souvenir de quelqu’un. Chacune des cinq parties de ce documentaire se concentre sur une image de sa mère, décédée quand elle avait trois ans.

Produit à l’origine pour la série documentaire Lights Out, c’est une production de Falling Tree pour BBC Radio 4

Londonienne, Talia Augustidis est productrice audio, artiste et anima-trice de communautés. Ses œuvres ont été présentées par de nom-breux festivals dans le monde, du festival Lucia à Florence au festival Tribeca à New York, et récompensée par plusieurs prix, dont le Third Coast et le Charles Parker Prize. 

Script : http://phonurgia.fr/wp-content/uploads/2024/10/3_Eleanor-McDowall_Dead-Ends_0_LightsOut_DeadEnds-1722094585-1.pdf

Talia Augustidis_Dead Ends

Coup de coeur du Centre Wallonie Bruxelles
Sélection Prix Découvertes Pierre Schaeffer

Léa Paintandre 
L'arrivée de l'orage dans la région du Sertão
13’30, autoproduction (France)

A l'écoute d’un paysage, deux voix confient leurs impressions et sensations. Deux présences humaines parmi d’autres espèces. Le désir de disparition anthropique qui les anime est contredit par la démangeaison du discours : cette habitude de mettre des mots sur tout. Nous sommes au Brésil, loin des centres urbains, dans la région du "Sertão" connue comme le "polygone de la sécheresse". Les discours sont interrompus par la montée de la faune, signalant l'arrivée de l'orage. Phénomène rare dans cette région aride. 

Originaire de Toulouse, l’autrice a obtenu un master en art sonore à l’Ecole Nationale Supérieur d’Arts Paris-Cergy en juin 2023. Elle est diplômée du Conservatoire Régional de Paris en composition électroacoustique avec Paul Ramage et Jonathan Prager.

Léa Paintandre_L'arrivée de l'orage dans la région du Sertão

Mention Prix Découvertes Pierre Schaeffer
Prix du public  Découvertes Pierre Schaeffer

C’est l’histoire d’une famille touchée par la maladie mentale, racontée par la sœur d’un jeune homme dont la schizophrénie s’est déclarée il y a 12 ans. L’histoire d’une décennie de souffrances et d’adaptation. Des années, pendant lesquelles l’attention portée au jeune homme a invisibilisé sa soeur. Entre un monde psychique atypique et la réalité pragmatique d’une société où la “folie” vaut encore d’être enfermé.

Rislane Hakym a réalisé des projets sonores et filmiques auprès de personnes "empêchées", avant d'intégrer le Master CREADOC pour approfondir son approche documentaire. Les questions sociales sont au cœur de sa pratique.

Rislane Hakym_Schizophonies

Mention du jury Prix Paysage sonore Field recording / Musée Réattu Ville d'Arles 2024
Prix du public Paysage sonore

Virgile Loiseau
Warwar
17’40, autoproduction (Belgique)

Eté 2023, je travaille dans un petit village au nord des montagnes libanaises. Un lieu paisible, néanmoins ponctué par quelques déflagrations qu’on entend vers la fin de la journée. Tout ce que je sais, c’est qu’elles proviennent d’une petite maison située à l’entrée du village. Quand je me rapproche pour comprendre ce qu’il s'y passe, j’y fais la rencontre de trois frères, adolescents, qui tuent le temps après l’école. J’ai mon enregistreur en bandoulière et eux, leur fusil à plomb. Dans une curiosité mutuelle, nous nous apprivoisons.

Virgile Loiseau vit à Bruxelles. Il crée des œuvres sonores et collabore avec divers artistes. Pour lui, le micro est un outil d'interaction, capturant les voix et les sons qui révèlent des histoires singulières. Ses créations tentent d'interroger les perceptions du quotidien à travers le son.

Virgile Loiseau _ WARWAR

Miraculeusement préservé, ce document a été enregistré le 16 juillet 1991 à l'Espace Van Gogh d'Arles dans le cadre de l'Université d'été de la radio produite par Phonurgia Nova, installée depuis peu dans la cité provençale. Loin du tohu-bohu des Rencontres de la photographie, Yann Paranthoën y fait retour, deux heures durant, sur son oeuvre d’auteur, déjà assez avancée, en faisant entendre des extraits de plusieurs de ses créations qu’il dissèque et commente en répondant aux questions (parfois pointues) de Jack Vidal, lui-même artiste peintre et homme de radio (producteur sur France Musique pour l'INA GRM, puis directeur des programmes de Radio France Vaucluse, dans les années 80). Une relation d'estime et de complicité s'est installée au fil du temps entre les deux hommes. Et Yann Paranthoën revient dans un lieu qu'il connaît déjà : un an plus tôt, il a présenté là, sous une forme que l'on qualifierait aujourd'hui d'installation, son émission "Les Mangeurs de pomme de terre" (elle même inspirée par le célèbre tableau de Vincent Van Gogh).

Participants de l'Université d'été de la radio et auditeurs de France Culture ont saisi l'occasion de rencontrer en vrai le "tailleur de sons" vedette de France Culture, dont les créations constituent  des événements guettés par un cercle grandissant d'inconditionnels, mais dont la parole et les apparitions publiques sont encore rares.
Il est 10h30, l'échange débute après le visionnage du  film de Thierry Compain (Le tailleur de sons). Il se déroule en plein air(dans la lumière d'un jardin créé en imitation d'une peinture de Van Gogh). Au début du document, le son est hélas un peu altéré, mais le problème technique est vite résolu. L'auteur de "Lulu", de "On Nagra", de "Paris-Roubaix" et de tant d'autres chef-d'oeuvres... évoque d'abord l'organisation de sa vie. Une vie partagée entre son travail de chef opérateur du son pour des émissions régulières comme les "Papous dans la tête" de Bertrand Jérôme (France Culture) ou "l'Oreille en coin" de Jean Garretto et Pierre Codou (France Inter), et sa démarche solitaire d'auteur radiophonique (dont les ACR de France Culture constituent le principal débouché, pour des raisons de durée principalement, précise-t-il). Il parle de son statut particulier - et même unique  -à Radio France, de sa relation au temps, le temps du travail et celui de l'oeuvre, de son outil de prise de son (le fameux magnétophone Nagra IV), de son atelier (la cellule 208), lieu d'isolement et de silence, essentiel. Il dit son bonheur d'offrir gratuitement sa production aux auditeurs et justifie ses réticences à l'égard des outils numériques qui commencent à pointer leur nez apportant toute une série de bouleversements dont personne, explique-t-il, n'a véritablement pris la mesure. Il parle de la radio comme d'une expression, du montage comme d'une écriture (et un acte d'amour). Une expression qui se suffit à elle-même et qui n'a nul besoin de la caution de la musique ou de la littérature pour exister. Il revient sur ses années d'apprentissage : l'influence reçue de deux réalisateurs qui furent un peu ses maîtres : José Pivin et René Jentet. Compare son travail à la peinture ou à la sculpture.  Et le son à une matière qu'il faut pouvoir toucher, manipuler, sculpter. Il raconte le tête à tête avec les sons du monde et sa joie d'explorer un art "encore dans l'enfance".

Rencontre avec Yann Paranthoen _ juillet 1991

Août 2018, 5 paires d'oreilles accompagnées par Félix Blume s'immergent dans Arles et ses environs à l'écoute de multiples paysages sonores. De leur rencontre, naît "Arles' Soulscape" : traces sensibles d'une ville qui murmure et chante devant leurs micros,  empreintes sonores d'un réel qu'ils saisissent avec joie et curiosité. Arles'Soundscape, comme une balade impressionniste ou un rêve éveillé sous la canicule méditerranéenne.

Phonurgia Nova, atelier Approches du Field recording animé par Félix Blume août 2018 

Participants : Glenn Besnard, Florence Bonnardel, Peter Caeldries, Marie Lys Polchlopek  et Jonas Roux Briffaud

Arles' Soulscape

"Jammed by the Soviets," from Marcin Barski's "Wanda's Dream" LP
Released on Reading Group (RG12), December 2018
www.readinggroup.co/rg12.html

Marcin Barski, "Jammed By The Soviets"

C'est à partir des "entendeurs de voix" ou comme la psychiatrie les nomme : "schizophrènes", que se sont basées Anne-Julie Rollet et Anne-Laure Pigache pour mettre en place leur dispositif Au Bord de la Bande...

Réalisation par Jean-Baptiste Imbert dans l'atelier sonore Euphonia.

Le Bord de la Bande - Anne-Julie Rollet et Anne-Laure Pigache

Les producteur-ices tournant-es ou délégué-es qui font du documentaire à Radio France viennent d'horizons divers. Ils font entendre la voix du monde, en recueillant des histoires particulières. De plus en plus on leur demande d'aller vite et de produire moins cher. Quitte, parfois, à négliger le lien intime et nécessaire entre eux et les personnes qui se racontent. Et cela les désole. Ecoutez, partagez!

Moi, productrice tournante : "On a perdu le sens du temps long pour les documentaires"

version audio du texte Audio-graphie, écrit par Marc Jacquin,
et publié dans Les Mangeurs de Sons en février 2020.
avec les voix de Pauline Jambet à Paris et de Dimitri en Cévennes.
Remerciements : Clémence Gross

Audio-graphie

La voix de l’ouragan est une partition. Comme de nombreux textes de Jacques Roman, c’est un texte fait pour la lecture à haute voix. Voix sujet, voix poème, voix aimée, voix emportée. Le texte est lu deux fois. Deux rythmes, deux intentions complémentaires et musicales.
Texte et lecture: Jacques Roman
Mise en lecture: David Collin (photo ci-dessus, Workshop fiction audio, Arles 2018)
Réalisation: Marc Frochaux
Courtesy Le LABO de la RTS

Une voix dans l'ouragan

Quotidien du confinement à Dinard

... iKi-MiX ... " Monarc, Cosette et les Antigones "

Mettez vos oreilles en effervescence !
Voila 35 ans que, depuis Arles, Phonurgia Nova défend la création sonore, édite les classiques de la radio d'art (Welles, Schaeffer, Thibaudeau,  Paranthoën, Farabet, Mortley), publie des ouvrages de pédagogie et forme de jeunes auteurs désireux de s’engager dans une relation créative avec le sonore. C’est dans la suite logique de cette démarche que s’est ouvert en 2007 le Département d’Art Sonore et la "Chambre d'écoute" du musée Réattu d’Arles. Leur ambition est de   faire reconnaître l'audio-graphie (et toutes les formes qui dérivent de l'enregistrement), comme un art, à l’égal de la sculpture ou la peinture. 
Avec obstination, Phonurgia Nova s'efforce d’offrir aux créateurs et professionnels du son des espaces à leur écoute et à leur (dé)mesure.
Chaque année des Prix Phonurgia Nova récompensent des créateurs qui explorent l'écoute comme moyen d'activer l'imaginaire.
Les productions finalistes sont départagées par un jury international délibérant en présence du public, selon un processus maintenant bien rodé.  Pendant des journées denses, il s'agit d'écouter,  de comparer, de discuter, puis d'élire des lauréats ! La prime va à l’éloquence sonore. On en trouve des exemples ici-même ainsi que sur www.sonosphere.org
Toujours dans une logique de transmission, nous basculons par étapes notre sonothèque sur la plateforme Soundcloud. Une démarche qui s’inscrit dans un projet plus vaste portant sur la numérisation progressive et la mise à disposition du public et des chercheurs de la totalité de nos archives audio et audio-visuelles.

Virgile Loiseau _ WARWAR

phonurgia nova

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