Le soleil dépose sur son lit ses ailes
Et les sentinelles se métamorphosent
D’un souffle éternel, fondent l’apothéose
La pureté d’une pluie d’étincelles

Pourquoi la forge de notre âme
Enferme au jour les moments de tendresse?
À ces amertumes, notre corps se pâment
Et nos désirs dans l’airain se confessent

Le sublime esquive ces illusions perdus
Loin des avalanches des tourbillons du cœurs 
Des pâles perles errantes dans l’esquisse des pleurs
S’assemblent en faïence en collier de vertu
  
Les jours témoignent de nos futiles peines 
Quand l’horizon se plissent aux bornes du temps
On voit les oriflammes transformer les tourments
Et les frêles matelots devenir capitaine

Comment exorciser l’étendue des souffrances sans contempler les mouvances affermies des astres ?
Que dans leurs cœurs sensibles brillent la flamme qui consume en brindille les plus intimes désastres
Comment les teintes rosées des soirs de printemps ne peuvent atteindre la transhumance des êtres ?
Pour que dans l’obscur nous ne tomberons plus dans la croyance que notre destin en est le maître.

L’aventure de nos vies ne sera plus un pamphlet de destruction et de misère
Que les jours et la nuit ne servent qu’à façonner un monde dans l’écrin de l’univers
Pour que le crépuscule s’éloigne des chemins aux obscurs fougères mortifères
Et qu’en symbiose sonnent en nous le glas lumineux de nos cœurs aurifères

Cœurs Aurifères

Coeurs Aurifères

L’humanité s’entasse comme un loir qui frémit
Quand amarré à l’espace, le parloir se mugit
Les émotions en nombre ont corrompu les désirs
Et en pension la pénombre déchue à s’assombrir 

L’avalanche de la vie s’est enfouie sous terre et massacre les présents de l’aurore
Le bonheur s’est amoindri, la sève est amère, les taureaux deviennent minotaure
Encerclé de fils il rugit comme une simple oraison et cristallise sa mort
Mais dans l’absence d’envie, on ne sait plus à terme qui a raison et qui a tort
La confiance s’écharpe et s’affaiblit en gravissant les marches ternes de l’accaparement des pleurs
Comme une pâleur asservie, dans une ultime floraison en surnombre elle se meurt            

Les souffrances des saccages exacerbées par le temps, 
Les envies d’ailleurs qui se réduisent en cendres,
Les ambitions de l’avenir réfrénées par l’argent,
Dans le surmenage et dans l’absence se cambrent

Les joies opprimées, peines manipulées, doutes en fakir
Tous ces mensonges, ces trahisons, ces silences et ces rires,
le bruissement des arbres, et au ciel les soupirs
Les émotions en surnombre ont corrompues nos désirs

En surnombre

L'appât de se croire libre, Les supplices du destin
En forgeant dans l'airain le sceau de sa vie, il supplie son prestige
Et hameçonne la fortune comme un leurre en guise de labour sans fin
Quand la feuille d'automne se consume il ne laisse que la tige

Les rencontres des âmes, l'esquive de l'eutrophe
Quand l'émérillon se solidifie, il cesse d'apercevoir le misanthrope
Et que la sagesse ne s'écoule en d'amers et tristes philosophes
Aigris à l'usure du temps, et corrompu dans la trope

Les appâts du gain, du bénéfice, de la luxure, 
Ne sont qu'apparences fortuites, qu'illusion perdues
Des récitals de murmure qui dans la nuit se sont fendues
Ces tonneaux des Danaïdes deviennent sépulture
À la mort 
Cette recherche de l'appât dans l'océan vaincue en l'égo se crispe en salissures

Il nous reste à contempler le flot de la rive, à trouver sa tornade
Son souffle d'envie pour abattre sa ligne
Dans un tourbillon infini, s'établir en monade
Pour sauver, d'un ouragan d'amour, l'humanité de l'indigne
À la vie 
L'appât ne deviendra qu'une brève accolade 
Qui, aux psaumes du bonheur, s'alignent

Appâts

Sancible

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Ilse Walter

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