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lecture du livre de la géhenne
"écriture,
puisque tu as fait celà, maudit soit tu entre le sceau et la source. tu écorcheras la page et ton sang coulera noir tout les jours de ta vie. je mettrais une hostilité entre toi et le poème, entre ton lignage et le sien, tu l'atteindras aux lèvres, et il écraseras ton nom.
écriture,
parce que tu as laissé l'idée posé à mourir, tu seras à présent la depeinture ratée. sans pinceau que ton ongle et sans couleur que ta bile, tu ne représentera rien, rien que toi même, mais toi même en ta vanité.
écriture,
parce que tu as enseveli la muse sous tes traits, tu ne sera plus qu'une terre insculptable, trop dure et trop droite. puisque tu t'es figé dans ta cambrure : tu subiras l'érosion du jet d'encre.
écriture,
parce que tu as encouragé la pensée vers son dernier soupir, tu n'auras plus de voix pour justifier ta laideur ni ton timbre. lorsque tu crieras ça ne sera qu'en un champ désert, car il n'y aura à entendre que le silence dégradant de ta honte.
écriture, 
parce que tu as fait d'un pantin le cadavre du rêve, tu seras danseur macabre. tu ferras ton pas dans la charogne, tu n'avanceras qu'en decoupant ton corps. ainsi tu ferras danser tout tes mots mais sur ta propre tombe.
écriture, 
parce que tu as fait de l'oeuvre un tombeau, tu seras l'architecte de la nécropole. tu ne pourras t'assembler qu'en effondrant ton etre, du ciment de ta folie et des briques de tes os. tu ne seras haute qu'à la poussière de ta chute.
écriture,
par ton acte d'exister je répondrais par la guerre. je menenrais mes assauts à coup de grands ciseaux scalpels et tu joueras avec des bâtons. tu n'auras que ces misérables bout trop court pour te défendre en ta cage, tu seras ce prince battu, le prince de bâton :
écriture.
tu âgeras au temps par des alliages raté. tu ne seras fixé que sur le sable si il vente ou dans la boue à l'orage. ta glaise se briseras à même le sol, et de l'écorce à la feuille, un feu te guettera toujours jusqu'à ce qu'il advienne.
écriture,
je saurais suivre ton exil pour m'assurer de sa débâcle. tes defaites seront changé en massacre, l'on fêtera partout ta venue en allumant des torches, en apprivoisant des loups ; et reclue dans l'impasse tu finiras exécuté contre le mur.
écriture,
ton ouvrage ferras le mal que tu ne veux pas, il ne ferra aucun bien. tu mepriseras tout ceux qui t'on fait naître, tu chercheras à noyer tes enfants. tu iras infliger seulement la plaie de ta presence. tu ne vivras qu'à être l'ecchymose sur une joue très blanche.
écriture,
je ferrais repousser constamment ta tête pour le plaisir de ta souffrance. tu ne laisseras derrière toi que de grandes écailles sur un cahier. tes ennemies serons forcés de soutenir ton nom à se confondre en toi pour te frapper au coeur. tu seras le récit de ton propre naufrage
écriture.
voila maintenant que j'engage la responsabilité de ma perte. pour mieux haïr j'irais melanger nos pronoms, à m'appeller comme toi, je me ferrais
écriture.
toutes choses se rassembleront sous cette bannière à exprimer ta laideur. ensemble nous tisserons un alphabet nouveau et il te depeindra tel que tu es :
écriture
raté, insculptable, muette et macabre. je saurais limer chaque point qui pourrais nous éloigner de ta disgrâce. les expiations du déshonneur seront synonymes à ton nom
écriture.
la création seras recomposée à te détruire. de l'intérieur je viendrais desserrer toutes tes lettres pour les reassembler en un juron encore plus infâme. je m'appliquerais beaucoup pour que ce soit ce nom :
écriture.
et tu remplaceras chaque insulte, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que ce nom que toi, que tes syllabes puis j'irais m'exprimer en disant simplement 
 "écriture".
on vomira à lire et à entendre. ton niveau d'existence ne seras même plus digne de porter un nom, il porteras un mot, un mot qui ne t'appartiendra pas
écriture.
et le dernier mot de la dernière phrase de ton histoire seras le plus misérable des mot. ta dernière phrase représentera ta misère
écriture
[...]


Le journal des oiseaux - XI - Le prince de bâton

3 heures. La lune est cet humide baiser sur les vitres sales, elle épanche sa lueur opale plus que
d'ordinaire. C'est d'un autre air, d'un ciel alternatif, non-euclidiennement distinct de celui que je
trouverais en sortant dehors, que tu sembles me parvenir. Ce vitrage est ma seule fenêtre sur ton
être sélène, texture au je-ne-sais-quoi tout embué, à laquelle mon regard se hisse et espérant y
comprendre les nuits humaines ; mon amour, est-ce là-haut, derrière la brume et ce feu de phare,
qu'enfin de familières contrées résident ? je ne touche tous ces foyers que de mes yeux idiots ; j'y
veux mon corps et cœur, moteurs suffisants d'une sorte d'accélérateur perpétuel de sainteté, qui
engendrerait de mon bien son double. Est-il au-delà de la portée de mon âme, cet endroit où
j'appartiens, est-il à déceler parmi les estompements d'une nuit chaude, ce palais peinard où tu
m'attends dans une des chambres ?
4 heures, je phase maintenant sur les formes et ombres de ma chambre d'enfance. Il me semble
être maladroitement exposé dans le plus intimidant des musées de peinture, dans ce que
j'échoue à égaler la perfection des tableaux voisins. Je dénote tant, que les géométries me le
rapportent, sans méchanceté : je ne suis pas d'ici, pas de maintenant, pas de quoi ni quand ; je
ne suis pas passeur, mais passant. Il est vrai— je n'ai jamais bien compris le dépaysement
chimérique qu'est supposé inspirer l'exotisme, moi, étranger aux objets banals qui peuplent mon
quotidien, aux personnes que j'ai encontré des centaines de fois, mes parents, mes amis, mon
corps, étranger aux nobles sentiments de foi, étranger aux paradigmes des gens paumés. Le
passant, l'étranger, on prévoit de l'oublier, comme s'il allait toujours passer plus tôt. Il tend vers le
rien, spatialement, temporellement, conceptuellement. Je veux qu'on ait prévu de m'oublier. Je
me sens petit, si petit…
6 heures. Je veux faire l'amour avec la vie. L'œuvre du monde se déchiffre avec vénération et feu,
elle se danse et s'apprend sur tes vallons sinueux, elle se meut dans l'antique tressage qui fait les
chairs ; je veux faire l'amour avec les murs de ma chambre, les ombres, la lune et la brume, je
veux faire l'amour dans les mots, chérir ta main qui tient la plume et mes lambeaux. C'est ça, ou
rien ; on nous a donné la misère, on nous a donné la vie, moi je veux simplement choisir entre les
deux. Et puisque tu vis, ce sera la dernière.

Nuit d'octobre

Roman Road

[sl4shtp feat Jima] - [Prod. by SeR4PH1M]

Bande-son de la série de podcasts "Brillants Soleils", par Myrtil Dautrebranche

Le poème récité est l' "Ennemi", issu des Fleurs du Mal (1857) de Charles Baudelaire

Ce récital est tout droit sorti de ma mémoire, vous trouverez le texte original quelque part environ partout

Dédicacé aux brillants soleils : Stella, Jon, piR, Val, Maza, Flavies, Vie, Aym, l'ange décoiffée Gruget, le carré du fond du bus, T. Anne BaRe...

BRILLANT SOLEIL

Crédits : voix et rires de Sébastien, Val, Stella
               citation de Claude Debussy

Sur une illumination du Bistrot du Théâtre, ou comment "culture" rime avec "ouverture"

Ouverture

I. Je Marchai

Crédits : la ville Rose, la pâtisserie favorite de ma Tante, les oiseaux par la fenêtre, Dune, le vélo bleu du camping Pradelongue

II. Le Vent dans mes cheveux

Les émissions scientifiques du Boîtier

Crédits : voix de Audrey
               texte et montage de Cil

Le journal des oiseaux - XI - Le prince de bâton

Lastel

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