P*n de CLA de M*e

Le Bon Sens

Président de Parti

Dans un chemin montant, pierreux, long et poussière,
Un char chargé d’efforts peinait dans la lumière.
Femmes, vieillards, enfants, tous mirent pied à terre ;
 L’attelage, fléchi, peinait dans sa misère.
Chacun suait, soufflait, tirait, non sans douleur,
 Le char, pesant de dettes et d’ardeur.

Alors, coiffé d’orgueil, de verbe et de parure,
Vint un certain hubris, plein de belle figure.
Point n’aidant de ses bras, l’un copieusement tatoué,
Il grimpe sur le bord, s’évente, et puis déclame.
Il pique d’un bon mot, bourdonne une sentence,
Parade, prend la pose, et brigue l’importance.
S’assied sur le timon, fait mine d’ordonner,
Puis crie aux tireurs las : 
« Fin de la blague ! Faut avancer ! »

Il pense, en ses discours, réveiller les énergies,
Et s’imagine chef pour trois réparties.
Un miroir l’eût flatté moins que ses courtisans :
 De jeunes égarés, épris de mots brillants,
 Des bedonnants contents d’un ordre sans contraintes,
 Des Matrones en jachère , aux nostalgies éteintes,
 Des solitaires transies, par l’amour délaissées,
 Troublées d’un feu discret qu’elles n’osent avouer.

Quand, par force d’effort et vertu collective,
Le char grimpe au sommet, la pente enfin captive,
Le Narcisse s’exclame, altier, le front vermeil :
 « Grâce à mon zèle ardent, voici le grand réveil !
Sans moi que fussiez-vous ? Stagnants, désordonnés !
 Mais j’ai su par ma voix faire tout cheminer. »

Ainsi certains, sans fait, s’ornent de la victoire,
Bourrent leur vanité d’un récit illusoire.
Tandis que les dévôts construisent sans éclat,
L’éloquent importun récolte leur combat.

Le Coche et l’Âme-Mouche

Je me pavane, fier comme un paon,
Je donne des leçons du soir au matin.
Vous m’applaudissez, c’est votre destin,
Et je souris, maître du clan.

Quand je commande, vous rentrez au pas :
Fin de la blague, embrasse mes bagues.
Fin de la blague, embrasse mes bagues.

Je parle, je tranche, je fais le beau temps,
Vous notez tout, dociles enfants.
Je distribue des sièges fragiles comme verre,
En échange d’une loyauté de fer.

Vos ambitions tiennent dans ma main :
Fin de la blague, embrasse mes bagues.
Fin de la blague, embrasse mes bagues.

Je tiens vos égos, je tiens vos peurs,
Je garde les titres, je garde les honneurs.
Vous baissez les yeux quand je hausse le ton,
Ma majesté brille comme un flambeau.

À ma cour on rampe, à ma cour on ploie :
Fin de la blague, embrasse mes bagues.
Fin de la blague, embrasse mes bagues.

Vos sièges sont de paille,
Vos titres de carton…
Mais pour moi vous courbez,
Vous suez sans pardon.

Dansez encore, mes fidèles soumis,
Moi je parade et j’encaisse l’applaudi.
Vous disparaîtrez quand tombera le décor,
Moi je demeure et je gagne encore.

Je suis le prince et vous l’ombre qui s’efface :
Fin de la blague, embrasse mes bagues.
Fin de la blague, embrasse mes bagues.

Fin de la blague.

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Notes are nothing, emotions are everything.

Pn de CLA de Me

ticobsi