Crush (de)construction est une œuvre pour 13 musiciens basée sur l'exploration du processus de création d'un sculpteur. Ce processus commence avec deux entités distinctes, le marbre d'une part et l'acier du ciseau, de l’autre. Le sculpteur transmet ensuite son énergie au marbre par l'intermédiaire du ciseau, dans un moment de collision assourdissant entre les deux matériaux. Grâce à ce contact entre les matériaux, le sculpteur concrétise ses idées dans le marbre, transformant un bloc aux possibilités infinies en une poudre qui n'est rien d'autre que le souvenir de ce qui aurait pu advenir mais qui continue à être un processus nécessaire pour obtenir l’objet désiré. 
Le processus décrit est un processus irréversible, une illustration de la causalité (un bloc transformé en poussière par un impact). Cependant, pour cette œuvre, j'ai choisi de réduire ce processus linéaire à une série de trois images, trois instants figés dans le temps qui déconstruisent le processus de sculpture. Ces images qui structurent mon discours musical sont : les deux matériaux séparés, la collision entre eux et la poussière en suspension résultant du contact entre le ciseau et le marbre. De cette façon, en évitant une continuité rhétorique, je peux me concentrer sur ces trois images totalement individuelles où je peux éliminer l'effet de cause-conséquence et jouer avec leurs différentes combinaisons. 
Le titre, Crush (de)construction, fait référence au contraste entre les concepts de construction et de déconstruction rendu possible par l'élimination d'une temporalité unidirectionnelle. Ainsi, l'œuvre peut être entendue par l'auditeur soit comme un processus déconstructiviste, où les éléments sont progressivement perdus jusqu’à arriver à l'élément minimal nécessaire, soit comme un processus de construction, où les éléments qui sont présentés créent progressivement la sculpture sonore désirée ; mais cette œuvre peut aussi être comprise comme deux processus simultanés, une construction par déconstruction.

Crush (De)Construction (2022)

Joué le 20 avril 2023 au CNSMDP par: Clara Barbier Serrano (soprano), Alessandro Malagnino (saxophone ténor), Julia Sinoimeri (accordéon)et Vincent d'Alves de Palma D'Elia (contrebasse), sous la direction d'Aurélien Azan Zielinski

Cartografia d'una Veu Desdibuixada est une composition pour soprano, saxophone ténor,
accordéon et contrebasse qui s'inspire du poème graphique Plànol du poète catalan Joan
Salvat-Papasseit. Cette pièce cherche à réfléchir sur l'évolution et la disparition d’une
langue, depuis sa combinaison progressive de phonèmes simples jusqu'à des structures
complexes, puis sa granulation ultime de syntaxe et de sémantique jusqu’à son
effacement complet.
Le titre, qui se traduit par Cartographie d'une Voix Brouillée, encapsule l'essence de cette
exploration, celle d’une musique qui cherche à cartographier un paysage linguistique qui
s’évanouit.
La pièce utilise une gamme de séquences sonores différentes qui se juxtaposent,
s’articulent et s’interpolent pour transmettre la nature changeante d’une langue en
constante évolution. La musique, parfois éparse, joue avec les silences en tant que
métaphores d’une langue éclipsée. À d'autres moments, la musique, énergique et
chaotique, cherche à refléter la cacophonie de voix et de langues concurrentes dans le
monde actuel.
Tout au long de l'oeuvre, la granulation progressive de la syntaxe et de la sémantique du
texte de Papasseit crée une atmosphère qui illustre la constante désintégration de la
langue au fil du temps. À mesure que la pièce progresse, les structures syntaxiques et
sémantiques deviennent de plus en plus fragmentées, évoquant un sentiment de perte et
de dépérissement qui tend au vide absolu.
En essence, Cartografia d'una Veu Desdibuixada est une oeuvre qui invite l’auditeur à
considérer l'évolution d’une langue tout en bénéficiant du regard de Papasseit, mimélancolique,
mi-critique, sur le processus de disparition de cette-ci.

Cartografia D'una Veu Desdibuixada (2023)

Pour flûte, clarinette basse, alto, percussion et électronique. Pièce créée par l'ensemble Sinkro.

L'espace Des Inexistants (2023)

Stereo reduction of my ambisonic composition "Songs to be burnt n° 1"

Songs To Be Burnt N°1 (2024)

For saxophone, clarinet, violin, viola, cello, double bass, piano,"manipulateur" & electronics*.

Performed on CNSMDP by Ensemble Next, conducted by Franck Ollu. 

Takahiro Katayama, clarinette
Miho Kiyokawa, saxophone
Reika Sato, violon
Sengyun Kim, alto
Yi Zhou, violoncelle
Vincent Alves De Palma D'Elia, contrebasse
Arzhel Rouxel, manipulateur
Nanami Okuda, piano

* Electronics are added on the recording of the instrumental version (live mixed version not yet performed).

Songs to be burnt n°4 (2024)

Œuvre inspiré par "Les chants de Maldoror" du Comte de Lautréamont. Créée par des musiciens de l'ensemble Cairn dans le cadre de l'atelier de composition porté par Jérôme Combier à Paris 8. 
Flûte basse : Cédric Jullion
Clarinette basse : Adam Starkie
Accordéon : Julia Sinoimeri
Violoncelle : Alexa Ciciretti.
RIM : Paul Goutmann et Arnau Gran i Romero

Songs To Be Burnt N°5 (2024)

La biomécanique du vol, pour grand ensemble. Création par l'orchestre du CNSMDP sous la direction de Julien Leroy.

Note de programme : 

La biomécanique du vol, pour grand ensemble, explore la tension entre l’impassibilité d’un corps en stase et l’agitation qui se cache sous cette surface ; une dialectique dont la construction se manifeste dans la nature, apparemment sans effort, et qui demeure encore un domain d’apprentissage pour la science. À l’image du colibri en suspens dans l’air, dont le vol défie notre perception de la gravité, cette œuvre explore cette danse entre l’ élan intérieur qui s’écrase contre cette rigidité apparente d’un corps, un espace commun où silence et exaltation se rencontrent.
L’inspiration est donc tirée de ce travail d’orfèvrerie opéré par la nature, où des forces opposées s'harmonisent pour produire l’illusion d’un calme absolu, une lévitation paisible. Ainsi, le colibri en vol stationnaire, figé en apparence dans l’air, dissimule un réseau d’énergie, d'équilibres parfaitement calibrés, une intensité vibrante qui ne se révèle qu’en observant ce qui réside au-delà de la surface. La mécanique complexe de ses ailes, qui pulsent et battent en un mouvement imperceptible, engendrent une impression d'immobilité presque irréelle, une image figée de la nature dans toute sa finesse architecturale. C’est cette coexistence de forces divergentes, ce mariage entre l’immobile et le vibratoire, que l'œuvre cherche à traduire.
En jouant sur cette contradiction, La biomécanique du vol met en relief des gestes sonores à la fois primitifs et éclatants, et des textures figées, presque cristallisées, suspendues dans l’espace. Ce travail de contraste s’ancre dans ce paradoxe de la légèreté apparente et de l’énergie prête à jaillir – une accumulation de tensions internes qui se stabilisent dans une fragile suspension, ou se libèrent en éclats furtifs. Ces objets sonores, opposant stase et dynamisme, sont comme des instantanés d'un équilibre en perpétuelle négociation, où le potentiel énergétique de chaque élément semble osciller entre effacement et explosion.

La biomécanique du vol (2024)

Notes de programme

À vif explore un territoire fragile, où la chair, tantôt effleurée, tantôt agressée, s’expose dans toute sa tension, oscillant entre dissolution et brutalité. Cet équilibre entre deux extrêmes trouve un écho dans l’héritage du quatuor La Jeune Fille et la Mort de Schubert. Ses empreintes, décomposées et filtrées par la mémoire, ne cherchent pas à se manifester comme des citations explicites, mais plutôt comme des ombres suspendues, déposées sur chaque élément de l’œuvre, à la manière d’une fine couche de poussière accumulée par le passage du temps sur les meubles d’une chambre close.

L’atmosphère d’À vif est celle d’un seuil : un espace où la mémoire et l’oubli coexistent, où le sang et le souffle dialoguent. Les molécules sonores s’y dispersent, éphémères, créant des espaces qui se forment et se délitent aussitôt, comme si elles tentaient, au hasard d’une combinatoire, une genèse de la chair. Au cœur de cette œuvre, une lutte incessante oppose le matériel à l’immatériel, le corps au vide. Chaque son, chaque geste hésite entre la solidité et la dissolution, coexistants dans une fragilité apparente, mais traversés par des forces intérieures irrépressibles. Cet équilibre instable, tendu à l’extrême, se densifie peu à peu, jusqu’à éclater dans une décharge explosive où le corps et le son se heurtent dans une collision brutale. La violence surgit alors comme un cri, un choc où la frontière entre la chair et le souffle s’efface, révélant l’énergie contenue qui sature l’espace sonore.

Cette pièce ne raconte pas, elle observe. Elle scrute la tension entre ce qui résiste et ce qui cède, entre ce qui se construit et ce qui se dissout. Un espace sonore où le passé se dépose en silence sur le présent, et où l’air devient le seul témoin de cette douce effraction, jusqu’à ce que la matière reprenne soudainement son droit, dans un cri à vif où la chair redevient présence, puissante et irréductible.

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Enregistrement du concert de restitution de l'Académie, organisé par le quatuor Diotima à l'Arsénal de Metz le 14 février 2025, œuvre interprétée par les musiciens de l'ensemble Concrète:
– Anna Brown
– Leon Human
– Dominic Stokes
– Joseph Barker

À VIF - Quatuor à cordes N°1 (2025)

For saxophone & electronics. Premiered by Michele Bianchini in July 2024 during the Contemporary Music Week orginised by the ensemble Il suono Giallo in Sansepolcro, Italy.

Songs to be burnt n°2 (2024)

This composition is inspired by several images that form an electrically natured sound universe. Each of these images was born from the interaction of various musical objects. From the evolution of a sound over time produced by acoustic feedback (known as the Larsen Effect) to the energetic discharge found when two charged objects come into contact, this composition aims to show how the musical representation of all these different elements organizes and evolves over time to create this "catalog" of sounds. In this, I have tried to create images where even the constituent elements and the constituted object are strongly linked to this concept of electricity, either because they are sounds that evoke this idea or because their origin has a direct relation to it. All this rhetoric is just words if it is not connected to the music itself. That is why playing techniques that deviate from the original sound of the instrument, crushed sounds, differentials, and sounds produced with ebows are used throughout the piece to evoke this described universe.

Sounds from an electric nature (2020)

With a modulable formation, this set of pieces for ensemble explores the perception of multidimensional objects from a reality with reduced dimensionality. These "miniatures" provide different points of view of the same reality, akin to trying to understand a 3D object through multiple drawings. Therefore, each piece focuses on a different element presented in a previous piece, aiming to provide as much detail as possible from this multidimensional world.

Shifted Binaries (2021)

Year of composition : 2022
Instrumentation : For electroacoustic harp & electronics.
Performed by students of the Saint-Denis Conservatory.
Composed in a collaboration between the University of Paris 8 & the Saint-Denis Conservatory.

Aparté (2021)

In the intricate weave of existence, layers of cyclical materials clash within the fabric of reality. Each element, bound by its own pattern, collides upon a shared stage, leading to a chaotic dance of destruction. Threads once distinct become entangled, each seeking dominance in the tumultuous fray. Yet, in this convergence, a paradoxical unity emerges—a shared fate of mutual annihilation. Through the scarred remnants of reality, we glimpse the profound dance of creation and destruction, forever entwined in the eternal cycle of existence.

Scattered Orbitals (2021)

This work consists of a series of five studies that explore different interactions between the piano and the Seaboard, an electronic instrument that allows for the execution of both traditional electronic elements and live electronic performance in a manner much more connected to the performer than other interfaces. Through these studies, I aim for the performer to become familiar with both the sound production capabilities of this instrument and the possibilities for sonic combination between the piano and the Seaboard.

Arnau Gran i Romero

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