marbling-flash(ing) for 2Pianos (2019)

Crush (de)construction est une œuvre pour 13 musiciens basée sur l'exploration du processus de création d'un sculpteur. Ce processus commence avec deux entités distinctes, le marbre d'une part et l'acier du ciseau, de l’autre. Le sculpteur transmet ensuite son énergie au marbre par l'intermédiaire du ciseau, dans un moment de collision assourdissant entre les deux matériaux. Grâce à ce contact entre les matériaux, le sculpteur concrétise ses idées dans le marbre, transformant un bloc aux possibilités infinies en une poudre qui n'est rien d'autre que le souvenir de ce qui aurait pu advenir mais qui continue à être un processus nécessaire pour obtenir l’objet désiré. 
Le processus décrit est un processus irréversible, une illustration de la causalité (un bloc transformé en poussière par un impact). Cependant, pour cette œuvre, j'ai choisi de réduire ce processus linéaire à une série de trois images, trois instants figés dans le temps qui déconstruisent le processus de sculpture. Ces images qui structurent mon discours musical sont : les deux matériaux séparés, la collision entre eux et la poussière en suspension résultant du contact entre le ciseau et le marbre. De cette façon, en évitant une continuité rhétorique, je peux me concentrer sur ces trois images totalement individuelles où je peux éliminer l'effet de cause-conséquence et jouer avec leurs différentes combinaisons. 
Le titre, Crush (de)construction, fait référence au contraste entre les concepts de construction et de déconstruction rendu possible par l'élimination d'une temporalité unidirectionnelle. Ainsi, l'œuvre peut être entendue par l'auditeur soit comme un processus déconstructiviste, où les éléments sont progressivement perdus jusqu’à arriver à l'élément minimal nécessaire, soit comme un processus de construction, où les éléments qui sont présentés créent progressivement la sculpture sonore désirée ; mais cette œuvre peut aussi être comprise comme deux processus simultanés, une construction par déconstruction.

Crush (De)Construction (2022)

Final Scene

La biomécanique du vol, pour grand ensemble. Création par l'orchestre du CNSMDP sous la direction de Julien Leroy.

Note de programme : 

La biomécanique du vol, pour grand ensemble, explore la tension entre l’impassibilité d’un corps en stase et l’agitation qui se cache sous cette surface ; une dialectique dont la construction se manifeste dans la nature, apparemment sans effort, et qui demeure encore un domain d’apprentissage pour la science. À l’image du colibri en suspens dans l’air, dont le vol défie notre perception de la gravité, cette œuvre explore cette danse entre l’ élan intérieur qui s’écrase contre cette rigidité apparente d’un corps, un espace commun où silence et exaltation se rencontrent.
L’inspiration est donc tirée de ce travail d’orfèvrerie opéré par la nature, où des forces opposées s'harmonisent pour produire l’illusion d’un calme absolu, une lévitation paisible. Ainsi, le colibri en vol stationnaire, figé en apparence dans l’air, dissimule un réseau d’énergie, d'équilibres parfaitement calibrés, une intensité vibrante qui ne se révèle qu’en observant ce qui réside au-delà de la surface. La mécanique complexe de ses ailes, qui pulsent et battent en un mouvement imperceptible, engendrent une impression d'immobilité presque irréelle, une image figée de la nature dans toute sa finesse architecturale. C’est cette coexistence de forces divergentes, ce mariage entre l’immobile et le vibratoire, que l'œuvre cherche à traduire.
En jouant sur cette contradiction, La biomécanique du vol met en relief des gestes sonores à la fois primitifs et éclatants, et des textures figées, presque cristallisées, suspendues dans l’espace. Ce travail de contraste s’ancre dans ce paradoxe de la légèreté apparente et de l’énergie prête à jaillir – une accumulation de tensions internes qui se stabilisent dans une fragile suspension, ou se libèrent en éclats furtifs. Ces objets sonores, opposant stase et dynamisme, sont comme des instantanés d'un équilibre en perpétuelle négociation, où le potentiel énergétique de chaque élément semble osciller entre effacement et explosion.

La biomécanique du vol (2024)

premiered by Orchestre des lauréats du Conservatoire at Cnsmdp, Salle Rémy-Pflimlin, September 27, 2024.

Simon Proust, conductor

Flute/Piccolo, Victoria Creighton
Alto Flute, Cécile Bertrand
Oboe, Gabriel Chauveau
Clarinet in Bb, António Lopes
Bass Clarinet in Bb, Takahiro Katayama
Bassoon, Robin Aubertin

Horn, Loïc Denis
Trumpet, Victor Meignal
Trombone, Robinson Julien-Laferrière

Percussion I, Quentin Broyart
Percussion II, Pierre Tomassi

Piano, Tomoki Akiyama
Accordion, Bastien Pouillès

Violin I, David Forest
Violin II, Hanna Yakavenka
Viola, Sengyun Kim
Violoncello, Romane Bestautte
Contrabass, Corentin Jadé



Then in the Abyss, a Deep Rumble Was Heard

Notes de programme

À vif explore un territoire fragile, où la chair, tantôt effleurée, tantôt agressée, s’expose dans toute sa tension, oscillant entre dissolution et brutalité. Cet équilibre entre deux extrêmes trouve un écho dans l’héritage du quatuor La Jeune Fille et la Mort de Schubert. Ses empreintes, décomposées et filtrées par la mémoire, ne cherchent pas à se manifester comme des citations explicites, mais plutôt comme des ombres suspendues, déposées sur chaque élément de l’œuvre, à la manière d’une fine couche de poussière accumulée par le passage du temps sur les meubles d’une chambre close.

L’atmosphère d’À vif est celle d’un seuil : un espace où la mémoire et l’oubli coexistent, où le sang et le souffle dialoguent. Les molécules sonores s’y dispersent, éphémères, créant des espaces qui se forment et se délitent aussitôt, comme si elles tentaient, au hasard d’une combinatoire, une genèse de la chair. Au cœur de cette œuvre, une lutte incessante oppose le matériel à l’immatériel, le corps au vide. Chaque son, chaque geste hésite entre la solidité et la dissolution, coexistants dans une fragilité apparente, mais traversés par des forces intérieures irrépressibles. Cet équilibre instable, tendu à l’extrême, se densifie peu à peu, jusqu’à éclater dans une décharge explosive où le corps et le son se heurtent dans une collision brutale. La violence surgit alors comme un cri, un choc où la frontière entre la chair et le souffle s’efface, révélant l’énergie contenue qui sature l’espace sonore.

Cette pièce ne raconte pas, elle observe. Elle scrute la tension entre ce qui résiste et ce qui cède, entre ce qui se construit et ce qui se dissout. Un espace sonore où le passé se dépose en silence sur le présent, et où l’air devient le seul témoin de cette douce effraction, jusqu’à ce que la matière reprenne soudainement son droit, dans un cri à vif où la chair redevient présence, puissante et irréductible.

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Enregistrement du concert de restitution de l'Académie, organisé par le quatuor Diotima à l'Arsénal de Metz le 14 février 2025, œuvre interprétée par les musiciens de l'ensemble Concrète:
– Anna Brown
– Leon Human
– Dominic Stokes
– Joseph Barker

À VIF - Quatuor à cordes N°1 (2025)

Segni di passaggio (2023) for string quartet


Arsenal-Jean-Marie-Rausch - Cité musicale-Metz 
Académie Diotima édition 2025
Concert de restitution

Live performance at 14.02.2025

Quatuor Sol 

Capucine de Bellefroid 
Julie Brau
Iris de Sousa
Léo Lena

Segni di passaggio (2023)

Segni di passaggio (2023) for string quartet

Hanze Liu - Ténèbres blanches (2024/2025) 

Création: 30 avril, 2025 - Espace Maurice-Fleuret, CNSMDP
Cheffe d’orchestre: Claire Levacher
Ensemble NEXT:
Federico Altare, flûte
Simon Munch, saxophone
Youjin Jung, clarinette
Siméon Vinour, trompette
Chisato Taniguchi, piano (clavier)
Nanami Okuda, piano (cordes)
Karen Nonomura, violon
Giovanna Sevi, violon
Nadine Oussaad, alto 

*enregistrement de création

Notes de programme: 

Cette pièce s’inspire d’une réflexion sur la flânerie en forêt hivernale: cet écran blanc nous projette une forme étrangère entre la mort et le vivant, entre le silence et le mouvement, entre la « Durée » immense de la nature et la finitude humaine: le promeneur devient spectateur et la nature joue son rôle alternant sublimité et indifférence voire hostilité.

Compte tenu de cette situation spirituelle, c’est la musique de Schubert qui devient une autre inspiration. Le titre est issu d’un livre d'Ian Bostridge consacré à « Die Winterreise »: la flânerie de ce voyage porte une destinée fatale par la désillusion finale. Cette désintégration est aussi liée à la manière dont Schubert a réorganisé les poèmes de Müller. C’est ce résultat de réorganisation et cette trajectoire narratif qui m’a influencé au cours de mon écriture: une directionnalité assez claire dans la première moitié de ma pièce, aussi bien que dans la première moitié de « Winterreise ». Plus la pièce approche sa fin, plus la temporalité présente une tendance à fragmentation, un espace-temps qui se gèle dans lequel le sacré se révèle: un « glissando » structurel vers le néant où la directionnalité se dissout - la situation religieuse et la mort partagent la même nature sublime.

D’ailleurs, il y a quelques figures schubertiennes qui sont utilisées dans ma pièce - la quinte du Leiermann, la marche solitaire, la valse dansé trop rapide jusqu'à devenir tourbillon, la berceuse etc. - en tant que « modèles sonores ». Trois types différents de temporalité (géologie, humaine et accélérée mécaniquement) se relèvent dans ce contexte et finalement conduisent à une narration automatique sans aucun espoir - qui vainifie toute finalité.

Ténèbres blanches (2024/2025)

Pillars of Creation, for ensemble (2024)

Solists of ensemble intercontemporain and ensemble NEXT
Kyrian Friedenberg, conductor
Concert of 22.01.2025

"Pillars of Creation" embarks on a profound sonic expedition, delving into themes of evolution and transformation. The composition begins with bold and arresting sound blocks, reminiscent of alarming screams, gradually evolving into ethereal textures characterized by winds and strings, punctuated by escalating bursts. As the piece progresses, a somber pulsation emerges, leading to a climactic eruption of percussion. Emerging from this rumble is a solitary piano harmonic note, initiating a tranquil choral of instrument multiphonics. However, as the piece draws to a close, the initial sound blocks return, though now transformed by the journey they have undertaken, bearing the echoes of all that has come before, ultimately concluding with a piercing scream-like sound. Through its dynamic narrative arc, "Pillars of Creation" invites listeners to contemplate the intricate interplay between turmoil and serenity, darkness and light, leaving an indelible impression of metamorphosis.

Pillars of Creation

Recorded at the Latvian Academy of Music by the Latvian Radio Chamber Choir, under the direction of Kaspars Putniņš, during the Ulysses Network Workshop 2025.

Singers:

Agnese Pauniņa (soprano 1)
Agate Pooka (soprano 2)
Santa Kokina (alto 1)
Ilze Konovalova (alto 2)
Kārlis Rūtentāls (tenor 1)
Jēkabs Bernāts (tenor 2)
Vitālijs Stankevičs (bass 1)
Pēteris Vaickovskis (bass 2)

Special thanks to Gundega Šmite and the Ulysses Platform for their support and organisation.

First part of the piece. 
More to come soon.



COMPOSITION NOTE : 

THE TITLE OF THIS PIECE WAS TAKEN FROM A TEXT I WROTE WHILE COMPOSING THE MUSIC ITSELF. THE TITLE, THE WORDS, THE SOUNDS, THE STAGING, AND THE ELECTRONICS ARE ALL BORN FROM THE SAME GESTURE, A SINGLE ROOT SPROUTING INTO MANY BRANCHES.

THIS WORK IS NOT ONLY MUSICAL. IT IS A PATH MADE OF BREATH, RHYTHM, LANGUAGE, SPACE, RESISTENCE AND TENDERNESS.

WRITING BEGAN AS A DIALOGUE, BETWEEN VOICES, BETWEEN LANGUAGES, BETWEEN THE MULTIPLE POSSIBILITIES OF HOW A CHOIR CAN SOUND AND ACT. THE RESULT IS A FABLE BOTH INTIMATE AND THEATRICAL, MAGICAL AND SPECULATIVE. 

THE CHOIR BECOMES CROWD, MIRROR, PRESSURE, AFFECTION, VIOLENCE. AND A SOLOIST, SOMETIMES A VOICE, SOMETIMES A BODY, SOMETIMES A GHOST, FACES THE UNSPEAKABLE MOMENT: THE MOMENT YOU REALIZE YOU LOVE SOMEONE, AND THAT PERHAPS YOU MUST SAY IT.

EACH GESTURE OF THE VOICE: SUNG, SPOKEN, WHISPERED OR SHOUTED, BECOMES DRAMATURGY. EACH WORD CARRIES HESITATION AND RISK.

THIS PIACE EVEN WELCOMES INTERRUPTIONS AS A COMMERCIAL JINGLE, A MEMORY, A DISTRACTION AND WHY NOT SOME LIES? SO THE CHOIR IS NOT ONLY A CHOIR. IT IS A CHARACTER MADE OF MANY HEADS, MANY HEARTS, MANY HISTORIES, ALWAYS IN MOTION.



NARRATIVE AND POETIC SUBSTANCE :

SOMEWHERE ALONG THE PATH, THE MAIN VOICE DIES. THEY FALLS, NOT INTO DEATH, BUT INTO AN INFINITE MENTAL EXILE. BILIONS OF YEARS SPENT ALONE, IN SILENCE, INSIDE THEMSELF. AFTER EONS, THEY LETS GO. THEY ACCEPTS THE SILENCE.  THEY BECOMES IT.

AND THEN, ONE DAY, THEY HAVE AN IDEA: ASK FOR HELP. AND SOMEONE ANSWERS. AND THEY ARE REBORN. BUT NOT IN A REALITY OF REDEMPTION. THEY ARE REBORN IN A FUTURE WHERE WAR HAS BEEN ABOLISHED. A UNIVERSE THAT NO LONGER TOLERATES VIOLENCE. A PERFECT ORDER, A NEW PEACE.

BUT THIS BEING, THIS RESURRECTED FRAGMENT OF MEMORY, THIS SOUL THAT LIVED THROUGH TIME AND FORGETING, HAS ONLY ONE DESIRE LEFT : TO DESTROY EVERYTHING. NOT FOR VENGEANCE, NOT OUT OF HATRED, BUT BECAUSE THE SILENCE TAUGHT HIM SOMETHING IRREVERSIBLE :

THAT THE LYFE MUST BEGIN AGAIN.

GUILHERME DE ALMEIDA, 2025



CREEP.CRACK.BOOM! - PART 1

An Atlas of the Infinite [Part I]
A project by Duo Signal
Music by Nuño Fernández Ezquerra 

Performed by:
Alejandro Oliván 
Adrián Albaladejo Díaz
Francesco Palmieri
Eva Boesch
Hélène Walter
Eguzki Irusta


Can we reach what lies beyond the horizon of the human condition? Can we break the shackles of language to refer to and communicate the essence of reality? Is it possible to embrace the Absolute without losing our singularity in the process? Is it sound a way to transcend these questions?

An Atlas suggests a mystical and symbolic journey, poetically exploring the limits of human nature, disembodiment and transcendence. Limit and liminality, treated under a variety of scopes, are the poetic and conceptual cores of this work.

It offers a space of pure listening where to be immersed, explore within and beyond, trying to caress the ineffable. It is consciously trying to propose a map an an impossible cartography.

What we will listen is the first half of the Atlas of the Infinite, a concert-long piece that will take place in 2026. This part introduces some of the ideas that constitute the foundation of the Atlas; the beginning of an aesthetic and artistic statement, trying to reconcile the modern audience with a kind of experience that seems to be slowly fading away.

Crush (De)Construction (2022)

Arnau Gran i Romero

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