Ce livre fait suite à une résidence d’écriture dans le cadre des Cafés littéraires. Il a été écrit "au bord du" et "sur le" Rhône, entre Drôme et Ardèche, mais aussi dans d’autres départements riverains. Il y est question du fleuve en général (de sa physionomie, son "long cours", sa nature et ses évolutions) ; mais également, du fleuve en particulier, dans ses multiples aspects (« naturels, industriels, géographiques, historiques, patrimoniaux, etc., sans omettre, faune, flore, ouvrages d’art, corrections successives et canal de navigation »). Il y est question aussi, et ce n’est pas là le versant le moins probant de ce texte, du fleuve en tant qu'objet littéraire à part entière ; lieu de toute une mythologie et d’un "feuilletage référentiel" que décrypte, ventile et recycle l’auteur en passant.

On comprend très vite que, si ce livre s’est écrit essentiellement sur le motif, il s’est, par ailleurs, abondamment nourri et enrichi des diverses rencontres et entretiens menés avec des industriels, écologues, témoins, pêcheurs, promeneurs, historiens passionnés et autres érudits. Tout un entrecroisement et un entre-tissage de faits, de documents, de paroles et de récits, qui sont venus grossir le cours et le questionnement de ce « poème-fleuve », comme le qualifie ici l’auteur :

« Que signifierait l’expression de « poème-fleuve » ? Non seulement entendue comme le poème d’un fleuve, ou l’équivalent-poème du fleuve, mais encore, comme un poème sans limites, un poème à haut débit et à débordements possibles ; bref, un poème devenu fleuve ! » 

Car, dans ce nouvel opus de son œuvre poétique, ironiquement intitulé Rhônéo-Rodéo, Olivier Domerg, s’est donné, pour objectif, « de faire du Rhône un pur objet de littérature », et pour méthode, de « charrier au passage tout ce qui fut prélevé (témoignages, notes, matériaux, enquêtes, métiers) ; d’ouvrir grand les vannes de la langue et de l’invention ; de régler au mieux le flux des légendes et des images, sans compter les variations de régime et changements de ton ; turbinant tout ceci de manière à ce qu’on entende et qu’on voie un paysage en action, le paysage mouvant d’un fleuve en mouvement. »

L’ambition de l’auteur est ainsi clairement affichée : « amener le lecteur, par le seul fait de l'écriture, en plein paysage rhodanien ». C'est-à-dire : « au cœur du fleuve et de son couloir qu'il nous invite, d'un même mouvement, à entendre, voir et sentir. » Ce livre est donc, d’abord et avant tout, un livre sensoriel, un livre « physique ». Son auteur, qui écrit sur le paysage depuis une vingtaine d’années, vise non seulement à rendre compte le plus précisément possible du Rhône et des territoires qu’il traverse ; mais plus encore, à nous faire ressentir son flux, épouser son cours, appréhender les problématiques qui lui sont liées, et, en d’autres termes, à nous permettre de saisir sa réalité complexe.

Il s’agit bien, pour lui, de « FAIRE SORTIR LE RHÔNE DE SON LIVRE », comme il le proclame quelque part. Il s’agit bien, ajoute-t-il encore, avec un rien d’amusement, « d’enfourcher d’un bond le Drôm'Ardèche, cet animal à bosses multiples, mi-fougueux, mi-légendaire », et de faire vivre à chaque lecteur, durant le temps de sa lecture, « un authentique rodéo rhodanien ».

"Rhônéo-Rodéo" d'Olivier Domerg a paru chez Un comptoir d'édition en 2017

"On the Rhône again" - Olivier Domerg - extrait de Rhônéo-Rodéo

Création de "Rhônéo-Rodéo" au Théâtre de Viviers, par son auteur, Olivier Domerg, et par le trio EN ROUE LIBRE (Laure Ballester, Olivier Domerg et Christophe Roque). 

Textes et montage : Olivier Domerg. 

Mise en voix et en scène : le trio EN ROUE LIBRE. 

Son et mixage : Gérard Dabbène pour Les Cafés littéraires

"Rhônéo-Rodéo" a depuis paru chez Un Comptoir d’édition avec seize photographies originales de Brigitte Palaggi.

https://www.librairielalinea.fr/livre/9782919163120-rhoneo-rodeo-poeme-fleuve-domerg-palaggi/

Ce livre fait suite à une résidence d’écriture dans le cadre des Cafés littéraires. Il a été écrit "au bord du" et "sur le" Rhône, entre Drôme et Ardèche, mais aussi dans d’autres départements riverains. Il y est question du fleuve en général (de sa physionomie, son "long cours", sa nature et ses évolutions) ; mais également, du fleuve en particulier, dans ses multiples aspects (« naturels, industriels, géographiques, historiques, patrimoniaux, etc., sans omettre, faune, flore, ouvrages d’art, corrections successives et canal de navigation »). Il y est question aussi, et ce n’est pas là le versant le moins probant de ce texte, du fleuve en tant qu'objet littéraire à part entière ; lieu de toute une mythologie et d’un "feuilletage référentiel" que décrypte, ventile et recycle l’auteur en passant.

On comprend très vite que, si ce livre s’est écrit essentiellement sur le motif, il s’est, par ailleurs, abondamment nourri et enrichi des diverses rencontres et entretiens menés avec des industriels, écologues, témoins, pêcheurs, promeneurs, historiens passionnés et autres érudits. Tout un entrecroisement et un entre-tissage de faits, de documents, de paroles et de récits, qui sont venus grossir le cours et le questionnement de ce « poème-fleuve », comme le qualifie ici l’auteur :

« Que signifierait l’expression de « poème-fleuve » ? Non seulement entendue comme le poème d’un fleuve, ou l’équivalent-poème du fleuve, mais encore, comme un poème sans limites, un poème à haut débit et à débordements possibles ; bref, un poème devenu fleuve ! » 

Car, dans ce nouvel opus de son œuvre poétique, ironiquement intitulé Rhônéo-Rodéo, Olivier Domerg, s’est donné, pour objectif, « de faire du Rhône un pur objet de littérature », et pour méthode, de « charrier au passage tout ce qui fut prélevé (témoignages, notes, matériaux, enquêtes, métiers) ; d’ouvrir grand les vannes de la langue et de l’invention ; de régler au mieux le flux des légendes et des images, sans compter les variations de régime et changements de ton ; turbinant tout ceci de manière à ce qu’on entende et qu’on voie un paysage en action, le paysage mouvant d’un fleuve en mouvement. »

L’ambition de l’auteur est ainsi clairement affichée : « amener le lecteur, par le seul fait de l'écriture, en plein paysage rhodanien ». C'est-à-dire : « au cœur du fleuve et de son couloir qu'il nous invite, d'un même mouvement, à entendre, voir et sentir. » 

Ce livre est donc, d’abord et avant tout, un livre sensoriel, un livre « physique ». Son auteur, qui écrit sur le paysage depuis une vingtaine d’années, vise non seulement à rendre compte le plus précisément possible du Rhône et des territoires qu’il traverse ; mais plus encore, à nous faire ressentir son flux, épouser son cours, appréhender les problématiques qui lui sont liées, et, en d’autres termes, à nous permettre de saisir sa réalité complexe.

Il s’agit bien, pour lui, de « FAIRE SORTIR LE RHÔNE DE SON LIVRE », comme il le proclame quelque part. Il s’agit bien, ajoute-t-il encore, avec un rien d’amusement, « d’enfourcher d’un bond le DrômArdèche, cet animal à bosses multiples, mi-fougueux, mi-légendaire », et de faire vivre à chaque lecteur, durant le temps de sa lecture, « un authentique rodéo rhodanien ».

Rhônéo-Rodéo de et par Olivier Domerg et le trio EN ROUE LIBRE

Pierre Parlant s'entretenait avec Olivier Domerg à la Fondation St John Perse à l'occasion de la parution de son livre "Le temps fait rage" aux éditions Le Bleu du ciel en 2016.

« Paul, Peter, Dominique, Pascal, Jean-Marie, Charles, Bernard et les autres. Un champion de tennis américain des années quatre-vingts. Une pratiquante de marche nordique. Un peintre révolutionnaire. Des randonneurs de langue hispanique ou asiatique. Une montagne devenue universelle. Des tableaux vocaux et mouvementés rappelant lointainement la forme du sonnet.

Le paysage est sans fin, le chant pareil. Tout a lieu en lieu lumineux et obscur. Des martinets tracent dans le ciel des phrases qui s’effacent à la seconde. Le temps fait rage. »

"Le temps fait rage" est le troisième volet d’un ensemble consacré à la montagne Sainte-Victoire, ré-envisagée du point de vue de l’écriture et dans une reconsidération générale du motif et de sa perception. Chaque volet joue sa partition, son va-tout, expérimentant d’autres façons d’y aller, d’engager le « combat de l’expression », quant à elle, montagne, et quant à nous, poète ou lecteur. Chaque volet possède son identité et sa poétique propres, et peut être donc pris ou lu séparément.

"Le temps fait rage" concilie un poème écrit au plus près du motif et de sa matière avec un ensemble de références littéraires ou autres, collectées tout au long d’un chantier d’écriture qui s’est étalé sur six années. Références qui déclenchent, suscitent ou éclairent le poème en cours, et fonctionnent à la fois comme des relances, des scansions ou phrases musicales.

L’ambition initiale de ce texte, même si on sait cela difficile, voire impossible, était de trouver un "équivalent littéraire" au geste cézannien et de proposer une nouvelle approche et une nouvelle vision de la Sainte-Victoire. Et quand bien même cela pourrait paraître relever d’une gageure, il fallait que la poésie se coltine cette question, se remette en jeu, se soumette à ce pari insensé. Il fallait tenter et provoquer la chose avec les outils et le potentiel propre à toute écriture poétique. 

"Le temps fait rage" se déploie dans neuf chants-séquences, composés d’un ensemble variable de pages. Sur chaque page, un bloc de quatorze lignes est disposé, tel un tableau « vocal et mouvementé », dans le premier tiers de la page. Le tout rappelant lointainement la forme du « sonnet » ; d’un « sonnet » en prose, tendu, haletant, glissant d’une page à l’autre.

"Le temps fait rage" est le troisième volet d’un ensemble consacré à la montagne Sainte-Victoire, ré-envisagée du point de vue de l’écriture et dans une reconsidération générale du motif et de sa perception. Chaque nouveau "volet" ou "livre" est l’occasion d’une nouvelle saisie ou appropriation ; un pas en avant dans une tentative ouverte, constamment re-questionnée et réactivée. Ici, le livre se déploie en neuf "chants-séquences", composés d’un ensemble variable de pages. Sur chaque page, un bloc de quatorze lignes est disposé, tel un tableau, dans le premier tiers de la page. Un tableau en prose, tendu, vocatif, haletant, glissant d’une page à l’autre.

https://www.librairielalinea.fr/livre/9782915232998-le-temps-fait-rage-olivier-domerg/
http://autresetpareils.free.fr/artistes/domerg-olivier.htm

Le temps fait rage - Pierre Parlant s'entretient avec Olivier Domerg à la Fondation St John Perse

AUTRES ET PAREILS est un collectif d'auteurs et d'artistes qui travaille à des créations artistiques pluridisciplinaires.

Dans cette idée, nous créons des manifestations et des expositions, nous programmons des lectures publiques d'auteurs, nous publions des livres de littérature contemporaine et une revue, nous organisons des concerts.

Vous trouverez des liens pour accéder à notre catalogue de lectures publiques et à d'autres lectures que nous pratiquons régulièrement.

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Le temps fait rage - Pierre Parlant s'entretient avec Olivier Domerg à la Fondation St John Perse

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