Auteurs, metteurs en scène et comédiens, Métilde Weyergans et Samuel Hercule inventent un art singulier qu'ils appellent le « ciné-spectacle », à la croisée du théâtre, du cinéma muet, du jeu d'ombres, de la manipulation d'objets et de la création sonore. Le tandem de la compagnie La Cordonnerie s'aventure entre les lignes des chefs-d’œuvre littéraires et des contes populaires pour en tirer la trame de fictions qu'ils tissent subtilement avec des questions de société. Portées par la fantaisie et l'humour, leurs créations de haute précision ouvrent grand l'imaginaire, permettant à chacun de s'y retrouver, quelque soit son âge, sa culture et son expérience de la vie. Ils nous racontent leur parcours d'artiste.

CRÉDITS :
Un épisode de « Parcours d’artiste », une série de podcasts d’ARTCENA
Production : ARTCENA
Journaliste : Gwénola David
Création sonore : Marc Sayous
Extrait sonore : "Blanche Neige ou la chute du mur de Berlin" (2015)
Photographie : © Sébastien Dumas

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Parcours d'artiste - Métilde Weyergans et Samuel Hercule

Un montage de documents sonores ayant influencé la conception de la pièce « Four For » par Halory Goerger, réalisé spécialement pour le Maillon à l’occasion de son passage pendant le festival Musica. 

Par ordre d’apparition :

« Jetsun Mila » (Eliane Radigue, 1986) – là pendant toute la capsule, mais plus ou moins présente. Radigue est la clef de « Four For » : elle a toujours été là, elle est d’une importance folle, mais on ne l’entendait pas, ou on ne voulait pas l’entendre (NB : peut contenir des traces de vérité historique en ce qui concerne la présence des compositrices dans le paysage musical français).

« Entretien radio John Cage / Morton Feldman » (1966)
Ils sont tellement drôles, et tellement doux tous les deux. Concentrez-vous sur l’accent de Morty, qui est magnifique.   
 
« Imaginary Landscape n°1 » (John Cage, 1939)
Une pièce historique ultra radicale pour platines 78t, cymbale et piano préparé que nous essayons de jouer aussi bien que nous pouvons (avec des instruments électroniques artisanaux injouables, une cymbale premier prix et un cymbaliste dernier de la classe de percussion, en déchiffrant des partitions illisibles sur des écrans suspendus, tout le mérite est pour notre pianiste virtuose Barbara Dang qui supporte avec flegme notre manque de musicalité)

« Experiences 2 » (John Cage, chanté par Robert Wyatt, composé en 1948)
On s’est amusés à mélanger « Experience 1 » et « Experience 2 » en les faisant chanter (par moi, contre mon gré, dans la pièce) et jouer par un disklavier défectueux. Ca marche PRESQUE.

« Entretien radio John Cage / Morton Feldman » (1966)

« Lighter Touch » (ELEH, 2019)
Le fondateur d’Important Records, John Brien, est aussi un compositeur majeur resté anonyme pendant quinze ans, dont TOUS les albums sont intéressants. Mais il faut un casque ou de bonnes enceintes. Il a aussi réédité Radigue et promu ce type de musique aux USA. 

« Entretien TV avec Glenn Gould »
Le fameux entretien dans lequel il prétend qu’il « déteste le public » parce qu’il incarne « l’esprit de meute ». 

« The Molendinar » (Claire M. Singer, 2016)
Claire Singer est une organiste et compositrice virtuose qui pourrait facilement remplacer Hans Zimmer à Hollywood. Cette pièce aurait pu être la musique de la scène de décollage dans « Interstella »r. Merci à F.B. pour le tuyau.

« For Philip Guston » (Morton Feldman, 1984, I – 4, extrait de l’édition Hat Hut, Vigeland-Blum-Williams). La pièce des feldmaniens les plus radicaux (ceux qui vont venir brûler le Maillon parce qu’on a touché à la partoche), que j'aime (la pièce et les feldmaniens) profondément même si ça demande une concentration surhumaine. Si ça vous tape sur le système la flûte piccolo dites-vous que c’est la musique d’un film d’angoisse, personnellement j’entends des tigres qui rôdent autour de quelqu’un qui dort.

« Discussion Morton Feldman / Elliott Carter » (1979) au sujet du diktat de la durée moyenne d’une pièce. Se trouve facilement sur YouTube. Ca rigole bien à Buffalo.

« Palais de Mari » (Morton Feldman, pianiste : Aki Takahashi, 1986)
Ca se joue pas aussi fort... mais bon on triche aussi dans la pièce, ce ne sont pas des conditions normales. 

« Entretien radio entre Charles Shere et Morton Feldman » (1967)
dans lequel Morty, pour se distinguer du compositeur Christian Wolff (et, j’aime à le penser, de John Cage), affirme « le vrai Karl Marx c’était moi ».

Note : le poème chanté dans la pièce « Experiences 2 » est de e.e. cummings qui a toujours insisté lourdement 1. pour qu’on le dise 2. pour qu’on écrive son nom de cette façon. 

Réalisation – Halory Goerger, 2020.
« For Four » de Halory Goerger au Maillon du 28 au 30 septembre 2020
https://www.maillon.eu/spectacle/435/four-for

FOR FOUR FOR

Les podcasts du Maillon, Théâtre de Strasbourg – Scène européenne

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