27/02/2020, Espace Maurice Fleuret, CNSMDP
Interprété par l'Ensemble intercontemporain
Valeria Kafelnikov, Harp
Samuel Favre, Percussion
John Stulz, Alto
Eric-Maria Couturier, Violoncelle
Nicolas Crosse, Contrebasse
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La partition est publiée chez BabelScores : https://www.babelscores.com/catalogs/instrumental/a-la-boussole8978
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En 2019, des chercheurs californiens ont mis en évidence que le cerveau humain peut percevoir inconsciemment le champ magnétique terrestre. Ce sixième sens appelé « magnétoréception », si étrange chez l’homme, est utilisé habituellement par certaines espèces animales, notamment les oiseaux migrateurs, afin de leur permettre de s’orienter.
Ma partition, dans laquelle la harpe occupe une place importante, s’inspire librement des particularités de ce phénomène de magnétoréception.
La pièce s’ouvre avec le percussionniste qui produit un bourdonnement par deux aimants qui s’entrechoquent. De ce geste initial découlent divers sons granulaires repris aux cordes, à l'exception de la harpe. Bien que la harpe soit intégrée dans l’effectif dès le début de la pièce, elle ne fait qu’imiter les gestes et les sonorités changeants des autres instruments, en renonçant presque à ses modes de jeu idiomatiques. Au fur et à mesure que la pièce avance, la harpe émerge en tant que soliste. Elle passe de ces procédés d’imitation à ses propres modes de jeu plus idiomatiques.
Ce travail sur ce principe d’imitation de la harpe qui mène à sa perte d’identité, puis à la revalorisation de son écriture idiomatique (l’arpège, le glissando) a été mon guide pour la composition de la pièce.
Ainsi, la harpe en étouffant les cordes ou en utilisant certains accessoires comme le tournevis, le plectre, la raclette de fenêtre, la superball ou encore l’archet, se met « en quête de son identité ». La force d’attraction que représente l’environnement instrumental dans lequel elle est plongée, est comparable à ce champs magnétique discret qui guident sa progression.

À la boussole (2019-20) pour harpe, percussion et trio à cordes basso | Ensemble Intercontemporain

Masahiro Aogaki (b.1991) is a Japanese composer based in Paris. He studied composition at Tokyo University of the Arts, where he received his Master’s degree in 2017 in the class of Ichiro Nodaira, and at the Paris Conservatory (CNSMDP) with Stefano Gervasoni, Luis Naón, Yan Maresz, Grégoire Lorieux, Yann Geslin and Oriol Saladrigues, where he received his Master’s degree with the top of the class unanimously by the jury in 2022.
In his recent compositional process, he is interested both in redefining instrumental, vocal or textual identities and in recontextualising pre-existing musical languages. In addition, the poems of the Romanian surrealist poet Ghérasim Luca and the phenomenon of “stuttering”, which is one of the features of Luca’s works, have inspired some of his musical works.
His works have been performed by various ensembles, such as: Orchestre de Picardie, Orchestre de Caen, Geidai Philharmonic Orchestra, Ensemble Intercontemporain, Ensemble Court-Circuit, Ensemble Muromachi, Ensemble Next, Collettivo_21, and Duo Jeux d’Anches, among others.
He participated in various master classes and received teachings from Tristan Murail, Allain Gaussin, Philippe Manoury, Jean-Luc Hervé, Marco Momi, Jaime Reis, Joji Yuasa, Hiroyuki Ito et Misato Mochizuki.
He has received scholarships from the Meiji Yasuda Cultural Fondation, the Nomura Fondation, the Overseas Study Program for Upcoming Artists provided by the Agency for Cultural Affairs of Japan, the Kakehashi Fondation and the Centre International Nadia et Lili Boulanger.
In 2022-23, he participate in the Cursus Program on Composition and Computer music at IRCAM where he studies mainly with Pierre Jodlowski and Simone Conforti. The first portrait concert with his solo and duo works took place in Paris in July 2023. In 2023-25, he is a composer in residence at the Conservatory “Claude Debussy” in the 17th arrondissement of Paris, in partnership with the Ensemble Court-circuit.
His pieces are published from BabelScores (Paris).